La livre souffrait vendredi de données moroses sur l’économie britanniques jouant quelque peu en faveur d’une réduction de taux, et pâtissait, tout comme l’euro, d’un regain de vigueur du dollar.
Vers 12h15, la devise britannique perdait 0,29% contre le billet vert, à 1,2906 dollar, la monnaie unique cédait 0,12% à 1,0883 dollar.
Les ventes au détail au Royaume-Uni se sont affaissées de 1,2% en juin, après une hausse de 2,9% le mois précédent, selon l’Office national des statistiques (ONS) vendredi - une baisse plus sévère qu’attendu par les économistes.
Toujours selon l’ONS, l’emprunt du secteur public britannique s’est révélé plus élevé que prévu ces derniers mois au Royaume-Uni, atteignant 14,5 milliards de livres en juin, réduit de près de 20% par rapport à un an plus tôt, mais supérieur aux attentes.
Ces finances publiques moins bonnes qu’espéré, couplées à ce léger repli de la consommation, constituent une «double dose de mauvaises nouvelles» pour l’économie britannique, estime Kathleen Brooks, de XTB.
La livre s’est inclinée dans la foulée de cette publication.
Dans un contexte où «l’inflation semble contenue» à 2% mais «la croissance des salaires reste élevée», la décision de la Banque d’Angleterre (BoE) s’annonce serrée, tempère cependant l’analyste: le marché «évalue actuellement à moins de 50% la probabilité d’une baisse des taux lors de la réunion de la BoE du 1er août».
De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a sans surprise laissé ses taux directeurs inchangés jeudi, laissant toutes les options sur la table pour la prochaine réunion de rentrée.
«Même si nous sommes sur la voie de la désinflation, les pressions sur les prix intérieurs restent élevées», a souligné Christine Lagarde, la présidente de l’institution.
Le marché «s’attend toujours à ce que la BCE procède à la prochaine baisse des taux en septembre», relève Lee Hardman, de MUFG.
«L’euro a continué de s’affaiblir modestement après la réunion de politique monétaire de la BCE», note l’analyste, bien que le repli de la devise «semble être principalement du à un rebond plus large du dollar plutôt qu’à la faiblesse spécifique de l’euro».
Le billet vert bénéficie en effet d’un regain d’intérêt vers les actifs jugés sûrs.
Les Bourses mondiales évoluaient par ailleurs dans le rouge vendredi, celles de Londres et de Milan étant directement affectées par la panne informatique géante qui touche des entreprises à travers le globe et provoque de lourdes perturbations.