Le chômage a augmenté à 3,7% en janvier, du jamais vu depuis 2010

AWP

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L’impact de la crise liée au coronavirus continue de se faire sentir sur l’économie helvétique.

Le taux de chômage a encore augmenté en Suisse en janvier, atteignant 3,7% contre 3,5% en décembre, du jamais vu depuis avril 2010. L’impact de la crise liée au coronavirus continue de se faire sentir sur l’économie helvétique, alors que le chômage partiel est amené à s’étendre dans l’hôtellerie-restauration et le commerce de détail.

Fin janvier, 169’753 personnes étaient inscrites au chômage auprès des offices régionaux de placement (ORP), soit 6208 de plus que le mois précédent. Sur un an, le nombre de chômeurs a bondi de 40,3%, soit 48’735 personnes de plus, selon les relevés du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) publiés lundi. Les économistes interrogés par AWP prévoyaient un taux entre 3,6% et 3,8% pendant le mois sous revue.

La Suisse romande et le Tessin restent les régions les plus touchées, avec un taux de sans-emploi de 4,9%, en hausse de 0,2 point de pourcentage. Dans la partie alémanique du pays, ce taux est passé à 3,2%, contre 3,1% en décembre.

Par nationalité, le taux de chômage est resté stable pour les Suisses quand il a grappillé 0,3 point de pourcentage pour les étrangers, s’établissant à 6,7%. La hausse a concerné les femmes (3,3% contre 3,2% le mois précédent) comme les hommes (4,0% contre 3,8%).

En janvier, le chômage des jeunes (de 15 à 24 ans) a augmenté de 72 personnes (+0,4%), passant à 17’766. Sur un an, il a bondi de 41% (+5169 personnes). Le nombre des chômeurs de 50-64 ans a, lui, crû de 4,4% (+1985 personnes) à 47’515 personnes, ce qui correspond à un bond de 39,1% en un an (+13’365 personnes).

Le mois dernier, l’ensemble des demandeurs d’emploi inscrits se chiffrait à 261’499 personnes, soit 1181 de plus qu’en décembre et 67’266 (+34,6%) de plus qu’au même mois de l’année précédente. Le nombre de places vacantes annoncées en janvier 2021 s’est enrobé de 7715, passant à 32’941, dont 21’684 étaient soumises à l’obligation d’annonce. En revanche, sur un an, près de 15% d’annonces en moins ont été recensées.

Le chômage partiel reste très utilisé

Le chômage partiel devrait encore être utilisé cet hiver, au vu des demandes anticipées formulées dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration en décembre, puis du commerce de détail en janvier, affectés par les fermetures et les restrictions imposées par le Conseil fédéral.

En janvier, environ 72’000 entreprises ont déposé des demandes pour 760’000 employés, a souligné Boris Zürcher, chef de la Direction du travail du Seco, lors d’une conférence téléphonique. Cet instrument a été l’objet d’un recours «massif et sur un large front» de la part des sociétés lors de la deuxième vague de la pandémie de coronavirus.

Le pic du printemps dernier, qui a touché 1,3 million de travailleurs, est toutefois loin. Selon les dernières données disponibles, en novembre 2020, le chômage partiel a bondi de 35,2% sur un mois, touchant 296’592 personnes. En tout, plus de 34’310 entreprises ont eu recours à cette mesure, soit un bond de 50,1%. Le nombre d’heures de travail perdues a aussi grimpé de près de 50%. Un an plus tôt, le chômage partiel avait été mis en place dans 171 entreprises, touchant 3650 personnes et entraînant la perte de 221’321 heures de travail.

Selon M. Zürcher, un total d’environ 9,2 milliards de francs d’indemnités de chômage partiel ont été versées entre janvier et novembre 2020, dont 1,5 milliard pour l’hôtellerie-restauration et 1,3 milliard pour le commerce.

Le chômage partiel permet à des entreprises de survivre, mais n’évite pas les licenciements. Selon le responsable du Seco, 420 entreprises ont procédé depuis mars dernier aux licenciements collectifs de 16’800 employés. En janvier, 32 entreprises y ont eu recours pour un peu moins de 1500 salariés.

En 2021, selon le consensus des économistes interrogés par l’institut KOF, le taux de chômage devrait se fixer à 3,8%. Le Créa, institut rattaché à l’Université de Lausanne, anticipe un taux de chômage à 3,7%, avant une décrue à 3,3% en 2022.

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