Le taux de chômage fait un bond en avril

AWP

1 minute de lecture

En chiffres absolus, le nombre de personnes sans emploi a bondi de 43% sur un an. Ce niveau n’avait plus été atteint depuis mars 2017.

Le taux de chômage en Suisse a fortement progressé en avril, passant en un mois de 2,9% à 3,3%, alors que la pandémie de coronavirus pèse lourdement sur l’économie. Ce niveau n’avait plus été atteint depuis mars 2017. D’ici la fin de l’année, le taux pourrait dépasser 4%.

Le taux de chômage pendant le mois sous revue est ressorti dans le bas de la fourchette des prévisions. Les économistes interrogés par AWP s’attendaient à un taux entre 3,2% et 3,9%.

En chiffres absolus, le nombre de personnes sans emploi a bondi de 43% sur un an ou de 46’115 personnes à 153’413, a indiqué jeudi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) dans un communiqué.

Le nombre de chômeurs a augmenté de 0,3 point de pourcentage à 2,8% dans la partie alémanique du pays et de 0,5 point à 4,5% en Suisse romande et au Tessin. Sans surprise, ce sont les cantons de montagnes - où le secteur du tourisme est à l’arrêt - qui sont le plus touchés. Les Grisons ont vu leur taux de chômage bondir en un mois de 1,4 point à 3,4% et le Valais de 0,8 point à 4,5%.

Parmi les autres cantons romands, Genève et Vaud ont enregistré une hausse de 0,5 point à respectivement 5,0% et 4,9%, les taux de chômage les plus élevés du pays. A l’inverse, Appenzell Rhodes-Intérieures (1,3%), Obwald (1,4%) et Nidwald (1,6%) affichent les plus faibles niveaux en comparaison nationale.

La progression a atteint 0,3 point à 2,4% chez les Suisses et 0,6 point à 5,8% chez les étrangers.

Le Seco a également apporté des précisions sur le chômage partiel en février, soit avant le début de la crise sanitaire. Pendant ce mois, les réductions de l’horaire de travail ont touché 4048 personnes, soit 331 de plus (+8,9%) qu’en janvier. Le nombre d’entreprises ayant eu recours à de telles mesures a augmenté 27,5% à 227.

D’ici la fin de l’année, le taux de chômage pourrait monter au-dessus de 4%, avec des pics à 5% ou plus de 200’000 personnes sur certains mois, a averti le chef de la direction du travail auprès du Seco, Boris Zürcher, lors d’une conférence de presse téléphonique.

Des coûts élevés

Pratiquement aucune société ne procède à des embauches, les entreprises ayant gelé leurs projets à ce niveau. Les firmes ayant fait appel au chômage partiel n’ont d’ailleurs pas le droit de recruter.

Actuellement, 1,92 million de personnes ont été enregistrées pour le chômage partiel, soit 37% des salariés du pays, principalement dans la restauration (76%), la construction (52%) et l’industrie (48%).

Les coûts liés au chômage sont très élevés et estimés actuellement par M. Zürcher à environ 20 milliards de francs sur l’ensemble de l’année, contre 6 à 7 milliards en temps normal.

L’Union syndicale suisse (USS) a vivement critiqué «l’explosion» du chômage. «Alors que la Confédération vient au secours des sociétés, des emplois sont détruits en masse», s’est inquiété le syndicat dans un communiqué.

A lire aussi...