Baisse du taux de chômage en février

AWP

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Au terme de la période sous revue, 117’822 personnes étaient inscrites auprès d’un Office régional de placement (ORP), soit 3196 de moins que le mois précédent.

Après quatre mois de hausse, le chômage en Suisse a enregistré un repli en février, la proportion de sans-emploi s’étant fixée à 2,5%, contre 2,6% en janvier. Conséquence des mesures édictées par le Conseil fédéral pour lutter contre la propagation du coronavirus, les demandes de chômage partiel ont fortement augmenté depuis début mars.

Septante-cinq entreprises employant 2516 salariés ont ainsi bénéficié de réduction d’horaire depuis début mars, a précisé lundi en conférence téléphonique Boris Zürcher, le directeur du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). A titre de comparaison, 18 firmes comptant 498 collaborateurs ont vu leur notification préalable de chômage partiel approuvée par les autorités compétentes en février.

La situation a «complètement changé» depuis le 1er mars et les mesures annoncées par le Conseil fédéral comme l’interdiction de toute manifestation, réunion ou événement, regroupant plus de 1000 personnes. La grande majorité des notifications ont été acceptées dans le canton de Zurich, a ajouté M. Zürcher.

Neuf demandes sur dix ont émané de sociétés actives dans l’hôtellerie et la restauration, d’indépendants oeuvrant dans le secteurs des services techniques et scientifiques, ainsi que de branches telles que les arts et spectacles. Des voyagistes et des entreprises spécialisées dans l’événementiel ont présenté des demandes de chômage partiel.

Nouvelle progression attendue

Plus de 1000 notifications ont concerné des musiciens et des artistes. D’habitude, les entreprises déposant le plus de demandes sont issues de l’industrie des machines, des équipements électriques et de la métallurgie, a rappelé M. Zürcher.

Selon les chiffres officiels du Seco, les mesures de chômage partiel ont affiché un net repli en décembre après une vive hausse le mois précédent. Le nombre de personnes touchées a fléchi à 3279 (-10,2%) et celui des entreprises concernées a chuté à 152 firmes, soit 19 de moins qu’en novembre.

M. Zürcher estime que les chiffres du chômage partiel vont encore progresser, ceux-ci affichant un niveau bien inférieur aux sommets atteints dans le passé. Les cantons sont prêt à approuver rapidement les demandes. De plus, le Conseil fédéral présentera cette semaine des mesures visant à simplifier l’utilisation de cet instrument.

Il est notamment prévu de réduire le délai d’attente ainsi que la période entre la notification préalable et la mise en oeuvre effective du chômage partiel. Pour ce faire, les demandes préliminaires ne seront plus examinées en détail. M. Zürcher a également précisé que les entreprises effectuant des requête pour un travail de nuit ou du dimanche ne devraient pas rencontrer d’obstacle.

Eviter une vague de licenciements

L’objectif consiste «à préserver les emplois», a déclaré M. Zürcher et éviter une vague de licenciements liée au coronavirus. Les réductions d’horaires de travail pourront être demandées par entreprises confrontées à des difficulté en raison de mesures officielles - comme l’interdiction d’événements - ou en raison des conséquences économiques du virus - comme la rupture de leur chaîne d’approvisionnement.

Sur le front du chômage, les services du conseiller fédéral Guy Parmelin ont recensé en février 117’822 personnes inscrites auprès d’un Office régional de placement (ORP), soit 3196 de moins que le mois précédent. En rythme annuel, le taux de chômage a affiché un recul de 1,4 point de pourcentage, soit de 1651 chômeurs inscrits, selon les indications fournies lundi par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).

Sans tenir compte des variations saisonnières (CVS), la proportion de sans-emplois est restée stable par rapport à janvier à 2,3%.

Les économistes sollicités par AWP étaient partagés sur l’évolution du chômage en février. Ceux de Credit Suisse, d’UBS, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) et de Safra Sarasin ont visé juste, en tablant sur 2,5%. Les autres spécialistes, soit ceux de Julius Bär et Swiss Life, penchaient davantage en faveur de 2,6%. Pour le taux CVS, une majorité avait retenu 2,3%.

Moins de postes vacants en février

En comparaison mensuelle, le chômage des jeunes s’est affaibli de 2,8% à 12’120 inscrits. Le tassement s’est révélé un peu moins marqué pour le chômeurs âgés de plus de 50 ans, la baisse se fixant à 2,1% à 33’417 personnes. Considéré dans son intégralité, le nombre de demandeurs d’emplois a diminué de 2% à 190’399.

Le nombre d’emplois vacants a diminué de 401 à 38’151 en février. Sur ces postes, 22’037 étaient soumis à l’obligation d’annonce. Pour mémoire, depuis janvier dernier, cette dernière concerne les métiers où le chômage atteint 5%, contre un seuil fixé jusqu’alors à 8%.

En tout, 2807 personnes avaient épuisé leurs droits aux prestations de l’assurance-chômage au cours du mois de décembre.

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