La livre réduisait ses pertes lundi, après l’annonce -attendue- d’un important trou dans les finances britanniques, alors que la Banque d’Angleterre (BoE) pourrait abaisser ses taux dès jeudi, au sein d’une semaine chargée en décisions de politique monétaire.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la baisse de la livre ralentissait quelque peu, la monnaie britannique se repliant de 0,14% par rapport au billet vert, à 1,2848 dollar, et prenant 0,21% face à l’euro, à 84,19 pence pour un euro.
La ministre des Finances travailliste Rachel Reeves a affirmé lundi dans une allocution au Parlement que le précédent gouvernement conservateur avait laissé un «trou de 22 milliards de livres dans les finances publiques» britanniques.
Mais le gouffre «décrit par Reeves est largement conforme aux attentes» et elle «renforce sa crédibilité auprès du marché en réaffirmant qu’elle n’a aucun intérêt dans des mesures impliquant des dépenses non financées, ce qui est rassurant», estime Jane Foley, analyste chez Rabobank, interrogée par l’AFP.
Avant cette l’annonce, la livre s’était fortement repliée, le marché craignant que les mesures pour résorber ce trou puissent nuire à l’activité économique du pays.
«Combler cet abîme nécessitera probablement des décisions difficiles» comme des hausses d’impôts ou des coupes budgétaires, qui font craindre des effets négatifs sur l’activité économique et la croissance, commentait Michael Pfister, de Commerzbank, en début de séance.
La Banque d’Angleterre est susceptible d’annoncer jeudi une baisse de 25 points de base de son taux d’intérêt, actuellement fixé à 5,25%, au plus haut depuis 2008, estime Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank.
La décision s’annonce serrée: si l’inflation s’est stabilisée en juin à 2% sur un an au Royaume-Uni, en ligne avec l’objectif de la BoE, la croissance des salaires reste élevée dans le pays.
Côté Réserve fédérale (Fed), le marché table davantage sur un statu quo sur les taux mercredi, ce qui favorise le billet vert.
Les économistes se sont longtemps attendus à ce que la Banque du Japon (BoJ), relève quant à elle de nouveau son taux directeur mercredi, actuellement compris dans une fourchette entre 0 et 0,1%.
Mais ils sont désormais moins confiants dans cette prévision, en raison notamment du long laps de temps écoulé depuis que le gouverneur de la BoJ s’est exprimé au sujet de la politique monétaire, note Lee Hardman, de MUFG.
«Certains membres de la BoJ pourraient être favorables à un report» de la hausse de taux attendue, «compte tenu de la récente faiblesse des dépenses de consommation», pense l’analyste.
Un statu quo lors de cette réunion de juillet de la BoJ pourrait décaler un éventuel resserrement monétaire à décembre, en raison d’un calendrier chargé, entre les élections pour la tête du parti au pouvoir au Japon en septembre, et les présidentielles de novembre aux Etats-Unis.
De son côté, le bitcoin grimpait de 0,94% à 68.088 dollars, surfant sur le discours de Donald Trump samedi lors d’une conférence sur le secteur de la cryptomonnaie à Nashville (Tennessee).
Le candidat républicain a promis d’être «le président pro-innovation et pro-bitcoin» s’il est réélu.