L’euro se renforce face au dollar, la livre turque s’effondre

AWP

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Vers 20h, l’euro gagnait 0,31% face au billet vert à 1,1941 dollar pour un euro alors que les rendements obligataires du Trésor américain à 10 ans avaient reculé autour de 1,68%.

L’euro gagnait du terrain face au dollar lundi, le marché des changes se focalisant sur la livre turque qui dégringolait après le limogeage du patron de la Banque centrale du pays.

Vers 19H00 GMT, l’euro gagnait 0,31% face au billet vert à 1,1941 dollar pour un euro alors que les rendements obligataires du Trésor américain à 10 ans avaient reculé autour de 1,68%.

La livre turque, elle, chutait de 7,14% à 7,77 livres pour un dollar. En début d’échanges asiatiques, elle avait plongé de 14% jusqu’à 8,47 livres, approchant ainsi de son plus bas historique atteint en juin à 8,58 livres.

Le président Recep Tayyip Erdogan a limogé dans la nuit de vendredi à samedi le gouverneur de la Banque centrale de Turquie quelques mois seulement après l’avoir nommé.

Si aucune raison officielle n’a été avancée, ce remplacement brutal intervient deux jours après que la Banque centrale de Naci Agbal a relevé de 200 points de base son principal taux directeur, à 19%, une mesure de lutte contre l’inflation.

Sous la houlette de M. Agbal, la livre turque s’était appréciée de plus de 15%. Mais le chef de l’Etat, partisan d’une forte croissance alimentée par des crédits bon marché, a toujours exprimé son opposition aux taux d’intérêt élevés.

La Bourse d’Istanbul a été aussi prise dans la tourmente lundi, chutant de 9,8% à la clôture, après que les cotations ont dû être suspendues à au moins deux reprises dans la matinée, en application d’un mécanisme qui prévoit une interruption en cas de fortes fluctuations.

Le nouveau banquier central turc, Sahap Kavcioglu, «partage la théorie controversée du président Erdogan que des taux élevés provoquent une montée de l’inflation», à l’inverse du consensus des banques centrales et des économistes, commente Phoenix Kalen, analyste chez Société Générale.

Elle estime qu’avec le départ de M. Agbal «la Turquie perd une de ses dernières sources de crédibilité institutionnelle».

La Turquie souffre d’une crise monétaire qui a fait plonger la valeur de la livre turque depuis début 2018, quand moins de 4 livres suffisaient encore pour acheter un dollar. Depuis, la monnaie turque a perdu plus de 50% de sa valeur.

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