L'économie suisse pourrait surprendre par sa résilience, selon la BCGE

Communiqué, Banque Cantonale de Genève

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Le pays devrait pouvoir compter sur la pharma, la finance et l’alimentation pour sa sortie de crise.

La structure sectorielle de l’économie suisse, marquée notamment par la pharma, la finance et l’alimentation, devrait offrir au pays les bases suffisantes à une sortie de crise après une chute historique du PIB helvétique de -2,6% au premier trimestre.

Comme attendu, les récents indicateurs économiques publiés en Suisse reflètent l’ampleur du choc économique engendré par le confinement sanitaire, avec un recul -2,6% du PIB national au premier trimestre de l’année. Les contraintes imposées, si elles ont permis de sauver des vies, n’en ont pas moins provoqué une chute de la consommation qui se reflète dans le recul du commerce de détail (-15% au mois d’avril, -45% selon les branches). En bout de ligne, les perspectives d’emploi sont inquiétantes avec en particulier une hausse du chômage des jeunes (+18%).

Une analyse sectorielle de l’économie suisse offre cependant un bilan plus nuancé au premier trimestre. Si certains secteurs tels que l’hôtellerie et la restauration perdent près du quart de leur chiffre d’affaires, l’industrie manufacturière n’accuse pour sa part qu’une chute contenue de -1,3%, soutenue par la pharma et la chimie, secteurs défensifs par excellence. Les secteurs bancaires et assurances semblent résister. Cette caractéristique permet donc à la Confédération d’être moins affectée que ses voisins européens pour lesquels le tourisme, notamment, contribue pour une part importante à la création de richesse nationale. 

Au final, la rupture appelle à un rebond et la question du retour au niveau 2019 en 2021 se pose. Si le sentiment pèse lourdement dans les discours actuels, l’analyse sectorielle mécanique neutralise les hypothèses émotionnelles très présentes dans les perspectives. La résilience de la Suisse, grâce à sa compétitivité, la diversité de ses métiers et la solidité de ses acteurs économiques, permettra de revenir sur la tendance de croissance fin 2021. 

La maîtrise de la force du franc suisse, par rapport à ses principales devises partenaires, devrait également jouer un rôle dans le soutien à l’économie d’exportation. Quant à l’inflation des prix à la consommation, elle s’est stabilisée en mai, même si de fortes oscillations sont à prévoir durant les 2 prochaines années avant de s’aligner à nouveau sur les forces sous-jacentes modérées. L’économie suisse pourrait ainsi surprendre par une résistance qui s’est déjà manifestée après les crises de 2008 et 2011.

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