BCE: Lagarde alerte sur le nombre croissant de barrières commerciales

AWP

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Selon la présidente de la Banque centrale européenne, les restrictions gouvernementales au commerce international vont affecter l’Europe bien plus que d’autres économies moins ouvertes.

La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde s’est inquiétée mardi du nombre croissant de restrictions gouvernementales au commerce international, qui vont selon elle affecter l’Europe bien plus que d’autres économies moins ouvertes.

Il y a eu «plus de 3'000 mesures de protection commerciale (décidées) au cours des deux dernières années (dans le monde), ce qui représente environ cinq fois la moyenne normale», a déclaré Mme Lagarde lors d’un forum annuel de la BCE organisé à Sintra, au Portugal.

Les obstacles au commerce, souvent motivés par des rivalités géopolitiques selon l’ONU, peuvent prendre de nombreuses formes: tarifs douaniers, contraintes administratives, licences d’importation et autres mesures de défense commerciale parfois non conformes aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), inapte à les résoudre selon Mme Lagarde.

Cette inflation des barrières commerciales est une «préoccupation parce que le commerce alimente la croissance et parce que l’Europe dans son ensemble (...) est une grande économie ouverte», a ajouté l’ancienne directrice du FMI.

Aussi, les restrictions commerciales «vont affecter l’Europe bien plus que d’autres pays qui fonctionnent sans ce degré d’ouverture et de vulnérabilité».

Autre élément souligné, le commerce favorise habituellement l’innovation, indispensable à la productivité.

Aussi la réduction des échanges, en nuisant à la croissance et à la capacité à innover, va empêcher in fine «d’améliorer la productivité», ce qui constitue une «vulnérabilité pour l’Europe», a-t-elle argué.

L’Europe doit se «battre avec vigueur» pour la productivité, a insisté Mme Lagarde, soulignant que ce n’est pas sans lien avec la lutte contre l’inflation.

Face à une productivité faible en zone euro, la hausse des salaires pourrait renchérir le coût unitaire du travail et donc faire repartir l’inflation, du moins freiner son repli, déclarait en début d’année Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE.

Aux Etats-Unis, de nombreux économistes s’attendent à voir l’inflation repartir si le républicain Donald Trump, qui promet des hausses des droits de douane, revient en novembre à la Maison Blanche.

Présent à Sintra aux côtés de Mme Lagarde, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, est resté à l’écart de ce débat: «il y a d’autres (responsables) dans le gouvernement élu qui sont responsables de la politique commerciale, nous ne commentons pas», a-t-il assené.

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