La Bourse de New York a conclu en baisse mercredi, les investisseurs restant nerveux après la chute des indices en début de semaine et malgré une ouverture de séance dans le vert.
L’indice Dow Jones a cédé 0,60% à 38.763,45 points, le Nasdaq, à dominante technologique a perdu 1,05% à 16.195,81 points et le S&P 500 a lâché 0,77% à 5.199,50 points.
L’indice VIX, dit «indice de la peur» parce qu’il marque la volatilité du marché, est remonté.
Wall Street avait pourtant démarré sur les chapeaux de roue, le Dow Jones reprenant 1% et le Nasdaq presque 2%, après des propos rassurants de la Banque du Japon (BoJ).
Les marchés avaient en effet été rassérénés par les déclarations d’un gouverneur de la BoJ, Shinichi Uchida, qui a indiqué que cette dernière ne relèverait pas ses taux «quand les marchés financiers sont instables».
Lundi, les attentes de nouvelles hausses des taux de la BoJ avaient propulsé le yen à des sommets jamais vus depuis le début de l’année, entraînant une liquidation des opérations spéculatives de «carry trade» sur la devise nippone. Cela avait plombé les indices boursiers mondiaux et les taux obligataires en début de semaine.
Le «carry trade» consiste à emprunter de l’argent dans la monnaie d’un pays dont la banque centrale pratique des taux faibles pour l’investir dans des actifs aux rendements plus élevés.
«Après un événement comme celui du début de semaine, il est normal que le marché reste instable», a estimé Steve Sosnick, analyste d’Interactive Brokers.
Karl Haeling, analyste de LBBW, a de son côté souligné que le désengagement des opérations de «carry trade» ou de portage sur le yen s’est poursuivi. «Au début de la semaine, JPMorgan avait prévenu que 50% du +carry trade+ devait encore être dénoué», a-t-il affirmé.
Les indices américains ont aussi commencé à changer de direction après une émission d’obligations du Trésor américain à dix ans qui a été mal accueillie, faisant l’objet d’une demande médiocre.
A la cote, Disney a chuté de 4,47% à 85,95 dollars, en dépit d’un retour aux bénéfices au troisième trimestre de son exercice décalé et d’une progression de son chiffres d’affaires supérieure aux attentes des analystes.
Le géant du divertissement s’est félicité de l’envolée de son activité streaming (Disney+, ESPN+, Hulu) et de production de films (Pixar), mais prévoit un avenir moins brillant aux parcs de loisirs, dont la marge opérationnelle doit reculer au quatrième trimestre.
Disneyland Paris notamment a subi la concurrence des Jeux olympiques dans la capitale française.
Plusieurs titres du secteur du tourisme ont plongé, comme Airbnb (-13,38% à 113,01 dollars).
La plateforme de location de logements a certes réalisé un chiffre d’affaires conforme aux prévisions au deuxième trimestre, mais prévoit moins que les analystes pour le trimestre suivant, évoquant un ralentissement de la demande du côté des touristes américains.
Le site de voyages Tripadvisor s’est écroulé de 16,61% à 13,61 dollars. Les titres d’Expedia et de Bookings ont terminé aussi en perte de plus de 3%.
Une grosse moitié des onze secteurs du S&P a glissé dans le rouge, dont les dépenses discrétionnaires (-1,16%) et les technologies de l’information (-0,74%).
Les mégacapitalisations de la tech, qui menaient la hausse du Nasdaq à l’ouverture, ont changé de direction, Nvidia perdant 5,08%, Meta 1,05% et Tesla 4,43%.
L’action de Lumen, spécialiste des infrastructures de télécommunications, s’est envolée de plus de 32% à 6,63 dollars, après que le groupe a annoncé de grosses commandes liées au développement de l’intelligence artificielle, qui ont gonflé sa trésorerie.