La Bourse de New York a terminé sur une note contrastée jeudi, pénalisée par des prises de bénéfices et des ajustements de portefeuille avant un long week-end férié aux Etats-Unis.
Le Dow Jones (+0,59%) n’en est pas moins parvenu à inscrire un nouveau record en clôture, tandis que l’indice Nasdaq s’est replié de 0,23% et que l’indice élargi S&P 500 a clôturé à l’équilibre.
La séance avait démarré franchement dans le vert, au lendemain de la publication très attendue des résultats du champion incontesté des semi-conducteurs, Nvidia.
Le groupe de Santa Clara (Californie) a largement dépassé les attentes des analystes et dévoilé des prévisions également au-dessus de celles du marché.
Mais la place new-yorkaise n’en a pas moins fait la fine bouche. «Certains ont été un peu déçus par la marge entre les résultats et les attentes», qui s’effrite au fil des trimestre, a expliqué Sam Stovall.
Le titre du porte-drapeau de la révolution de l’intelligence artificielle (IA) générative a ainsi été sanctionné (-6,38%).
Pour autant, le reste du marché a repris la direction des sommets car «car les investisseurs étaient soulagés de voir que Nvidia n’avait pas déçu», a décrit Sam Stovall.
Durant les premières heures d’échanges, les valeurs du secteur technologique ont même pris les devants, avant que la Bourse de New York ne s’essouffle à l’approche de la clôture.
«Les investisseurs ont probablement ajusté leurs positions avant le long week-end», lundi étant férié aux Etats-Unis, «car beaucoup ne seront déjà plus là demain» (vendredi), a décrypté Sam Stovall.
C’était l’heure de quelques prises de bénéfices, principalement sur les valeurs technologiques, certains réallouant le produit de leurs ventes à des secteurs ou des titres délaissés.
Ce mouvement de rotation, observé à plusieurs reprises depuis début juillet, a permis au Dow Jones de signer un nouveau sommet historique, le troisième de la semaine.
Parmi ses sociétaires, Boeing (+0,91%), Honeywell (+1,23%), Caterpillar (+0,99%) ou Goldman Sachs (+1,35%) ont particulièrement brillé.
Apple a échappé à la rotation (+1,46%), aidé par un article du Wall Street Journal selon lequel la firme envisagerait un investissement au capital d’OpenAI, l’entreprise qui a lancé ChatGPT.
Les taux obligataires, eux, se sont tendus, après la révision à la hausse du chiffre de croissance aux Etats-Unis au deuxième trimestre, à 3% au lieu de 2,8% initialement.
Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans est remonté à 3,86%, contre 3,83% la veille en clôture.
La séance a été animée par la publication accidentelle des résultats de la chaîne de prêt-à-porter Gap, qui n’étaient attendus qu’après la cloche.
Meilleurs qu’attendus, ils ont confirmé le redressement du groupe sous la houlette du nouveau directeur général Richard Dickson, arrivé il y a un an après un passage réussi chez Mattel.
Ailleurs à la cote, les opérateurs n’ont pas tenu rigueur au groupe de sécurité informatique CrowdStrike de la révision à la baisse de ses objectifs (+2,83%).
La société a ainsi pris en compte les conséquences de l’incident du 19 juillet, lors duquel une mise à jour d’un se ses logiciels a provoqué une panne informatique mondiale.
La chaîne de produits électroniques Best Buy a décollé (+14,11%) après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes et relevé ses objectifs annuels. Son directeur financier, Matt Bilunas, s’attend à ce que le secteur continue à se stabiliser au deuxième semestre.
Autre représentant du commerce de détail, l’enseigne de lingerie Victoria’s Secret (-3,70%) a aussi dépassé les prévisions et relevé ses objectifs, mais ses ventes sont en baisse.
Le tableau était nettement plus sombre pour la chaîne de magasins à bas prix Dollar General (-32,15%), qui a manqué la cible au trimestre précédent et abaissé ses objectifs. Le directeur général Todd Vasos a évoqué «un consommateur qui se sent contraint financièrement».