La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, réjouie par l’annonce de prochaines baisses de taux par le président de la Fed, la banque centrale américaine, que Wall Street attend depuis de nombreux mois.
Le Dow Jones a pris 1,14%, l’indice Nasdaq est monté de 1,47% et l’indice élargi S&P 500 a engrangé 1,15%.
Bien orientée à l’ouverture, la place new-yorkaise a passé la seconde avec l’allocution du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, au symposium de Jackson Hole, qui réunit de nombreux banquiers centraux.
«Le temps d’un ajustement de politique monétaire est venu», a déclaré le responsable.
Les investisseurs, qui ont plusieurs fois cru à un assouplissement monétaire imminent ces deux dernières années avant de déchanter, ont salué ces propos plus affirmatif qu’à l’habitude.
«Le discours a insisté sur l’état du marché de l’emploi et sur le fait que les membres de la Fed ne souhaitaient pas le voir se détériorer davantage, ce qui laisse la porte ouverte à une baisse d’un demi-point» du taux directeur de la Fed, a estimé Angelo Kourkafas, d’Edward Jones, une perspective favorable au marché actions.
Les investisseurs voient encore l’hypothèse d’une baisse d’un quart de point comme la plus probable, mais ils attribuent désormais près de 40% de chances à un scénario à un demi-point.
Dans la foulée, les taux obligataires ont plongé. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 2 ans s’affichait à 3,91%, contre 4,00% la veille en clôture.
Pour Peter Boockvar, de Bleakley Financial Group, la réaction de la Bourse de New York a été contenue parce que «le marché avait quasiment déjà intégré» la probable baisse de taux en septembre.
La relative retenue dont ont fait preuve les opérateurs tient aussi, selon José Torres, d’Intarctive Brokers, au bond inattendu des reventes de logements neufs en juillet, un mouvement «qui est sans conteste inflationniste», selon lui.
Outre les gains enregistrés vendredi, qui ont porté Nasdaq et S&P 500 à un souffle de leurs records en clôture, Angelo Kourkafas a relevé la reprise d’un mouvement de rotation qui bénéficie à des valeurs délaissées.
Le S&P 500 à pondération neutre, qui attribue à chaque valeur la même importance (alors que l’indice de base tient compte des capitalisations boursières), a ainsi enregistré un nouveau sommet historique.
L’indice Russell 2000, qui ne compte que des PME, a lui jailli de plus de 3% sur la séance.
Le secteur des semi-conducteurs a lui soutenu le Nasdaq, se reprenant après une séance difficile jeudi. Nvidia (+4,65%), Broadcom (+2,48%) et Qualcomm (+2,66%) bénéficiaient ainsi d’une chasse aux bonnes affaires.
De manière générale, les valeurs volatiles ont été recherchées, du constructeur de véhicules électriques Rivian (+8,98%) au croisiériste Carnival (+7,51%), en passant par la plateforme d’échanges de cryptomonnaies Coinbase (+6,54%).
La compagnie ferroviaire Canadian National Railway (CN) a grimpé (+2,49%) après que le gouvernement canadien a ordonné l’ouverture d’une procédure d’arbitrage entre CN et le syndicat Teamsters Canada Rail Conference pour parvenir à un accord d’entreprise.
CN avait suspendu ses opérations au Canada jeudi faute d’accord, un blocage qui menaçait de perturber le transport des marchandises en Amérique du Nord.
La chaîne de restauration rapide d’inspiration méditerranéenne Cava a été mise en orbite (+19,53%) après avoir dépassé les attentes sur son deuxième trimestre comptable et relevé ses objectifs annuels.
Depuis son introduction en Bourse, en juin 2023, la capitalisation boursière de Cava a plus que doublé, à près de 14 milliards de dollars, et le groupe compte désormais plus de 300 succursales.
Le laboratoire Moderna a capitalisé (+1,73%) sur l’autorisation de mise sur le marché, pour les plus de 60 ans, par l’Agence européenne du médicament de son vaccin contre le virus respiratoire synctial (VRS), responsable de la bronchiolite.