Wall Street dévisse, prises de bénéfices et aversion au risque pèsent

AWP/AFP

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Le Nasdaq décroche de 3,26%, tandis que le Dow Jones lâche 1,51% et que l’indice élargi S&P 500 recule de 2,12%.

La Bourse de New York a terminé en forte baisse mardi, sonnée par des prises de bénéfices et un regain de nervosité des investisseurs, inquiets pour la conjoncture mondiale.

L’indice Nasdaq a dévissé de 3,26%, tandis que le Dow Jones a perdu 1,51% et l’indice élargi S&P 500 2,12%.

«Le blues de septembre a frappé Wall Street aujourd’hui», a commenté, dans une note, José Torres, d’Interactive Brokers.

Septembre est traditionnellement un mauvais mois pour les actions, qui ont fini en négatif sur cette période ces quatre dernières années.

«C’était une séance où on évite le risque», a commenté Sam Burns, responsable de la stratégie d’investissement chez Mill Street Research.

L’indice VIX, qui mesure la fébrilité des investisseurs, s’est envolé de 33%.

Première victime de cette crispation, l’industrie des microprocesseurs, dopée par l’engouement pour l’intelligence artificielle (IA) générative depuis près de deux ans.

La superstar du secteur, Nvidia, a dégringolé de 9,53%. Sur la seule séance de mardi, le fleuron de Santa Clara (Californie) a effacé près de 280 milliards de capitalisation boursière, soit plus que la valorisation totale de Toyota, Hermès ou Pepsico.

«Il y a cette impression selon laquelle ces sociétés ont publié des bons résultats, mais pas suffisants aux regards des attentes», a suggéré Sam Burns.

«Je pense qu’il s’agit surtout de prises de bénéfices et de rééquilibrage de portefeuilles», estime l’analyste. «Je ne vois pas cette séance comme annonciatrice d’une correction plus importante.»

Apple (-2,72%) et Alphabet (-3,94%), qui avaient opéré un joli rattrapage depuis début août, ont aussi été pris dans le courant vendeur.

Wall Street a aussi été rattrapé par des craintes de dégradation de l’économie, à la lumière d’indicateurs mitigés en Chine ces derniers jours, ainsi que de chiffres venus des Etats-Unis.

L’activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis est ainsi restée en contraction au mois d’août, selon l’organisation des directeurs d’achats ISM. Elle a progressé par rapport à juillet mais moins qu’attendu.

Et d’après ce rapport de l’ISM, les nouvelles commandes sont tombées à leur plus bas niveau depuis mai 2023.

Le regain de tension qui a touché la place new-yorkaise profitait aux obligations.

Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans tombait à 3,84%, contre 3,90% vendredi en clôture (lundi était férié aux Etats-Unis). Les taux des obligations évoluent en sens opposé de leurs prix.

Wall Street attend déjà la publication, vendredi, du rapport mensuel sur l’emploi américain, le dernier avant la réunion de la banque centrale américaine (Fed).

Un mauvais chiffre constituerait un «revers significatif» pour le marché, prévient Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. «Cela ferait deux mauvais rapports (après celui de juillet) de suite et on s’inquièterait de la trajectoire de l’économie et du marché du travail».

A la cote, la volatilité a profité aux valeurs dites défensives, c’est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture, comme Coca-Cola (+0,75%), l’assureur santé UnitedHealth (+1,44%), première pondération du Dow Jones (9% de l’indice) ou le câblo-opérateur Verizon (+2,75%).

Boeing a fait un atterrissage forcé (-7,32%), les investisseurs s’inquiétant à l’approche de la date d’expiration de l’accord d’entreprise entre le constructeur et le syndicat International Association of Machinists and Aerospace Workers, le 12 septembre.

Faute de compromis, d’ici là, ce sont près de 32.000 membres de l’organisation syndicale qui pourraient se mettre en grève.

Boeing a souffert aussi d’un abaissement de recommandation des analystes de Wells Fargo, qui ont mis en avant les difficultés que rencontre le groupe pour dégager des flux de trésorerie positifs.

US Steel (-6,09%) était pénalisé par les déclarations de la candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris, qui a affirmé lundi vouloir maintenir l’aciériste sous contrôle américain.

Le président américain Joe Biden, avait déjà dit, à plusieurs reprises, vouloir bloquer la reprise d’US Steel par le japonais Nippon Steel, annoncée en décembre dernier, mais suspendue faute d’autorisation des régulateurs.

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