Le S&P 500 pourrait tenter un rebond technique à très court terme

Depuis l’annonce des droits de douane réciproques américains mercredi dernier, le S&P 500 a plongé de manière spectaculaire, perdant jusqu’à 13% en trois séances pour toucher un plancher à 4915 points ce lundi. L’indice a brièvement franchi ce seuil emblématique du « bear market » en début de journée, avant de clôturer légèrement au-dessus. Ce niveau, scruté de près par les traders, pourrait inciter certains investisseurs à initier des rachats opportunistes comme nous avons pu le constater lundi, ouvrant la voie à un rebond technique. D’autant que le marché affiche des signaux de survente à court terme: moins de 10% des actions américaines évoluent au-dessus de leurs moyennes mobiles à 20 et 50 jours, tandis que seulement 20% dépassent celle à 200 jours.

Bien qu’aucun indicateur technique ne suggère un rebond imminent, le couple risque/rendement redevient donc en faveur des acheteurs à très court terme. Un rebond technique dépendra toutefois de l’évolution des tensions commerciales entre les États-Unis, la Chine et l’Europe. Pékin a déjà riposté avec des mesures de rétorsion tandis que l’Eurogroup doit se prononcer mercredi sur sa stratégie. Une escalade européenne amplifierait la pression sur les marchés actions, tandis qu’une réponse modérée pourrait apaiser les craintes.

Graphique journalier du cours du S&P 500 - niveaux clés

L’évolution des tensions commerciales sera clé à court terme

À court terme, les données d’inflation IPC et IPP américaines de mars, attendues mercredi et jeudi, passeront au second plan. Ces chiffres, antérieurs à la guerre tarifaire, reflètent une réalité économique révolue. Les inscriptions hebdomadaires au chômage seront tout aussi importantes compte tenu des craintes élevées de récession. Une hausse significative des inscriptions initiales renforcerait ces craintes et renforcerait donc la pression vendeuse.

Si un rebond technique se dessine, les niveaux de 5200 points, puis de 5500 points, seraient des cibles haussières plausibles. Atteindre ce second seuil sans désescalade commerciale semble néanmoins illusoire.

Pour qu’un redressement durable s’enclenche, une réduction concrète des droits de douane réciproque sera indispensable. En l’état, leur maintien prolongé augmente graduellement le risque d’une récession, tant aux États-Unis qu’à l’échelle mondiale.