La tech américaine pourrait être doublement pénalisée par les tensions commerciales

Wall Street a terminé en hausse mercredi, mais les contrats à terme chutent depuis hier soir, les opérateurs de marché se ruant sur les actifs refuges après l’annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane réciproques élevés. Juste après la fermeture de Wall Street, le président américain a dévoilé des droits de douane réciproques massifs : un tarif plancher de 10% sur toutes les importations, avec des droits de douane plus élevés pour certaines nations dont 20% pour l’UE, 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde, 32% pour Taïwan, 34% pour la Chine et même 46% pour le Vietnam. Ces mesures, qui s’ajoutent aux taxes imposées depuis son investiture en janvier 2025, devraient porter le taux effectif des droits de douane aux États-Unis à environ 22%, un record depuis les droits de douane «Smoot-Hawley» de 1930.

Ce tour de vis protectionniste, bien au-delà des attentes, est un changement de paradigme qui promet de secouer l’économie mondiale. Les entreprises devront ajuster les chaînes d’approvisionnement mondiales de façon moins efficiente et étant donné l’état actuel du marché de l’emploi aux Etats-Unis, il est peu probable qu'elles puissent répercuter l'intégralité du coût des droits de douane sur les consommateurs sans que cela ait une incidence sur leurs marges ou leurs ventes.

La tech, moteur de la croissance US et de Wall Street, est particulièrement exposée. Les iPhones, assemblés en Chine, subiront des taxes dépassant 50%, rompant avec leur exemption lors de la guerre commerciale de 2018. Les puces Nvidia, produites à Taïwan, seront taxés à 32%, menaçant la compétitivité de ces géants. De plus, les entreprises technologiques réalisent généralement la majorité de leurs ventes dans le reste du monde et sont donc susceptibles d'être des cibles privilégiées pour les représailles, notamment de la part de l'UE.

Graphique journalier du cours du Nasdaq 100 - niveaux clés

Le Nasdaq 100 pourrait chuter jusqu’à 17’500 points avant d’amorcer un rebond majeur

Sur le plan technique, les perspectives baissières du Nasdaq 100 se renforcent. Après avoir chuté de plus de 10% en février/mars et avoir enfoncé sa moyenne mobile à 200 séances, le Nasdaq 100 a tenté de rebondir courant mars, mais a finalement repris sa baisse depuis une semaine et est en train d’enfoncer son précédent creux à environ 19’200 points pendant la nuit.

Les perspectives d’une nouvelle jambe de baisse de Wall Street deviennent donc dominantes, et le prochain support majeur à surveiller sera le plus bas de l’été dernier à environ 17’500 points. Ce seuil coïncide avec les extensions de Fibonacci de la première impulsion baissière de février-mars, renforçant ainsi les chances d’un rebond depuis ce seuil.

Ces perspectives baissières seraient techniquement invalidées en cas de rebond au-dessus du récent plus haut et de la moyenne mobile à 200 séances à environ 20’400 points.