Les marchés financiers se montrent soulagés par la baisse, plus forte qu’attendu, des demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux Etats-Unis, après qu’un précédent rapport sur l’emploi américain a fait craindre une récession dans la première économie mondiale.
«On s’attendait à ce que le nombre de demandes hebdomadaire d’allocations chômage baisse de 249’000 à 240’000, mais au lieu de cela, le chiffre est marginalement plus bas, à 233’000», commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique au sein de Lombard Odier IM.
A Wall Street, vers 17H45, le Nasdaq, à forte coloration technologique, bondissait de 2,08%, le S&P 500 de 1,70% et le Dow Jones de 1,29%.
Les indices boursiers du Vieux continent ont réduit leurs pertes après la publication. La Bourse de Francfort a réussi à basculer en terrain positif, clôturant en hausse de 0,37%.
Paris a terminé sur un léger repli de 0,26%, Londres de 0,27% et Milan de 0,28%, après avoir chacune lâché plus de 1% en séance.
«Il n’y a pas eu de mauvaise nouvelle sur l’emploi et c’est vraiment ce qui comptait aujourd’hui étant donnée la nervosité» qui règne sur les marchés «depuis vendredi dernier», souligne Nathalie Benatia, économiste chez BNP Paribas AM.
Vendredi, après la publication d’un rapport sur l’emploi américain décevant, les marchés se sont affolés et ont sombré, sur fond de craintes de récession aux Etats-unis.
L’économiste souligne toutefois que les investisseurs évoluent dans des marchés peu liquides, ce qui est habituel au moins d’août, un facteur de nature à exacerber les mouvements, à la hausse comme à la baisse.
«Si on n’éloigne pas le scénario de récession sur une seule donnée», il y a tout de même «une forme de soulagement» sur les marchés, les investisseurs n’ayant pas reçu de signal «pouvant dire que le marché du travail se dégrade fortement» aux Etats-Unis, poursuit Nathalie Benatia.
Signe d’une moindre inquiétude quant à une récession, le taux d’intérêt de l’État américain à dix ans remontait à 3,99% contre 3,94% mercredi.
Le dollar se redressait également et avançait de 0,13% par rapport à l’euro, à 1,0908 dollar pour un euro.
Le yen, dont l’appréciation brutale avait été un facteur dans les turbulences des marchés, faiblissait face au dollar à 147,12 yens (-0,30%) pour un dollar, et lâchait 0,17% face à l’euro, à 160,49 yens pour un euro.
Le bitcoin décollait de 7,45% à 59.261 dollars.
Les assureurs publient leur copie
Le premier assureur européen Allianz (+2,09% à Francfort) a annoncé un bénéfice net part du groupe de 2,5 milliards d’euros au deuxième trimestre 2024, en hausse de 8% sur un an, malgré le poids des catastrophes naturelles notamment en Allemagne.
Le réassureur allemand Munich Re (-0,25%) a annoncé un bénéfice net de 1,62 milliard d’euros au deuxième trimestre 2024, en hausse de 41% sur un an, et estimé qu’il était en mesure de dépasser ses objectifs annuels.
L’action de l’assureur suisse Zurich Insurance a cédé 1,25% à Zurich, malgré un bénéfice net meilleur qu’attendu pour le premier semestre.
A Paris, Axa a grappillé 0,34%.
Le gaz européen à son plus haut de l’année
Le prix du gaz européen a grimpé à son plus haut de l’année jeudi à 40,475 euros le mégawattheure (MWh). Vers 17H40, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, progressait de 4,22% à 40,05 euros le MWh.
«Cela fait suite aux informations selon lesquelles les forces ukrainiennes ont peut-être pris le contrôle du point clé de transit de gaz de Soudja au cours de leur incursion en Russie des derniers jours», expliquent les analystes de Deutsche Bank.
Les prix du pétrole étaient orientés en hausse: le prix du baril de Brent pour livraison en septembre gagnait 0,68% à 78,86 dollars et son équivalent américain, le baril de WTI pour livraison le même mois, 1,10% à 76,06 dollars.