Wall Street rebondit nettement mardi et relativise les craintes de récession aux États-Unis qui avaient fait plonger les Bourses mondiales la veille, tandis que les places boursières européennes se sont stabilisées.
Sur les marchés, l’anxiété générée par la publication vendredi d’un rapport sur l’emploi aux États-Unis s’atténue. Ce rapport a montré une augmentation du chômage plus importante que prévu par les analystes, ce qui a ressuscité les craintes de récession du pays.
Après les relèvements de taux directeurs effectués par la banque centrale américaine pour lutter contre l’inflation, un ralentissement de l’économie américaine était à prévoir. Mais il n’a été que léger - le PIB américain continuant de croître -, ce qui a fait espérer aux investisseurs un scénario «boucle d’or» avec une inflation qui revient sous contrôle et une économie qui reste solide.
L’idée de voir la première économie mondiale ralentir fortement a effrayé les investisseurs et les indices boursiers ont chuté lundi, comme le reste des actifs jugés risqués et les taux d’intérêt obligataires.
«Étant donné que les mouvements du marché observés ces deux derniers jours semblent avoir été déclenchés par une seule donnée - les chiffres de l’emploi aux États-Unis - il serait tentant de dire que les marchés réagissent de manière excessive une fois de plus», estime Eoin Walsh, gérant à TwentyFour Asset Management, ajoutant qu’il «y a beaucoup de facteurs en jeu».
«Les marchés se reprennent aujourd’hui, mais il n’y avait pas vraiment de raison qu’ils ne le fassent pas», observe Vincent Juvyns, membre de l’équipe stratégie de JPMorgan AM.
Les bourses européennes ont tenté de se stabiliser et ont terminé dispersées: Paris a perdu 0,27% et Milan 0,60%, tandis que Londres a légèrement progressé de 0,23% et que Francfort a terminé proche de l’équilibre (+0,09%). A Zurich, le SMI a perdu 0,28%.
Wall Street a ouvert sur un rebond: vers 15H55 GMT (17H55 à Paris), le Nasdaq gagnait 1,69%, le S&P 500 1,64%, et le Dow Jones 1,10%.
A Tokyo, l’indice boursier principal, le Nikkei, s’est envolé mardi de 10,23% au lendemain d’une chute de 12,4%, sa pire dégringolade en nombre de points de son histoire.
«La situation économique fondamentale n’est pas particulièrement détériorée» aux États-Unis, ajoute Vincent Juvyns.
L’indice ISM publié lundi a d’ailleurs montré que l’activité dans les services aux États-Unis était repartie à la hausse au mois de juillet. «La composante emploi est au plus haut depuis un an, ce qui a permis de nuancer les chiffres de la semaine passée», commente le stratégiste de JPMorgan AM.
Les déclarations du président de la Réserve fédérale de Chicago ont aussi contribué à inverser la tendance: Austan Goolsbee a estimé lundi auprès de CNBC que les données sur l’emploi américain «ne ressemblaient pas pour le moment à une récession».
Sur le marché des changes, vers 15H50 GMT, le billet vert gagnait 0,25% par rapport à l’euro, à 1,0924 dollar pour un euro.
Du côté des cours du pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre gagnait 0,59% à 76,75 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, prenait 0,70%, à 73,45 dollars.
Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts de l’État américain à dix ans évoluait à 3,86%, contre 3,79% lundi. L’allemand à même échéance était stable à 2,19%.
Le bitcoin regagnait aussi du terrain (+3,56%) et s’échangeait pour 56.329 dollars.
Bayer dans le rouge
Le géant allemand de pharmacie et d’agrochimie Bayer, qui accumule les problèmes depuis le rachat de Monsanto, a fait état mardi pour le deuxième trimestre d’une perte nette de 34 millions d’euros, plombé par sa division agrochimie.
Son action a perdu 6,05% à Francfort.
MPS salué à Milan
La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (MPS) a bondi de 9,22% à Milan après avoir annoncé un bénéfice net en forte hausse de 87,3% à 1,16 milliard d’euros au premier semestre, grâce à la reprise des commissions et aux revenus engendrés par les taux d’intérêt.