Les marchés européens emportés par les craintes de récession aux Etats-Unis

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Paris lâche 1,42%, Londres 2,04%, Francfort 1,82% et Milan 2,27%. L’indice paneuropéen Stoxx 600 décroche de 2,17%. A Zurich, le SMI cède 2,80%.

Les bourses mondiales reculent fortement lundi, prises de panique sur l’évolution de l’économie américaine, les investisseurs se montrant très méfiants en plein été, une période traditionnellement propice à la prudence.

Les marchés ont pris connaissance de «toute une batterie d’indicateurs extrêmement mauvais et qui ont surpris» négativement aux Etats-Unis, commente Aurélien Buffault, gérant obligataire chez Delubac AM, en citant notamment les données sur le marché de l’emploi américain de juillet.

Le taux de chômage en juillet a notamment augmenté à 4,3%.

Ces chiffres, moins bons qu’attendu, ont provoqué «un changement d’état d’esprit un peu brutal» sur les marchés, selon Aurélien Buffault, qui craignent désormais de voir la première économie mondiale tomber en récession.

En Europe, Paris a perdu à la clôture 1,42%, Londres 2,04%, Francfort 1,82%, Milan 2,27%. L’indice paneuropéen Stoxx 600 a chuté de 2,17%. A Zurich, le SMI a cédé 2,80%.

Les trois principaux indices de Wall Street sont pénalisés vers 16H10 GMT (18H10 à Paris): le Nasdaq dégringolait de 2,57%, emporté par le repli des géants technologiques américains. L’indice élargi S&P 500 tombait de 2,14% et le Dow Jones de 1,94%.

Plus tôt en Asie, l’indice Nikkei de Tokyo a plongé de 12,4%, la pire baisse en points de son histoire. Le resserrement monétaire de la Banque du Japon et la hausse du yen se sont ajoutés aux craintes de récession aux Etats-Unis et ont fait plier la Bourse de Tokyo.

Mais ce mouvement de forte baisse des actions est «amplifié par la saisonnalité», nuance Aurélien Buffault qui explique que le mois d’août est traditionnellement négatif pour les places financières car les investisseurs évitent toute prise de risque.

Quant au marché obligataire, il se stabilisait après une dégringolade des taux d’intérêt à court et long terme.

Le taux d’intérêt des emprunts des Etats-Unis à deux ans s’établissait à 3,90% vers 16H05 GMT, contre 3,88% à la clôture de vendredi.

Il avait fortement reculé face à l’idée que «la Réserve fédérale pourrait avoir retardé trop longtemps les baisses de taux d’intérêt», selon Mark Haefele, directeur des investissements chez UBS Global Wealth, et soit désormais contrainte d’assouplir sa politique monétaire plus vite que prévu.

Ce taux à deux ans est même brièvement passé sous le niveau du taux d’intérêt des emprunts à échéance dix ans pour la première fois depuis juillet 2022, signe que les investisseurs attendent des mesures d’urgence de la part de la banque centrale américaine.

Le rendement à dix ans revenait stable à 3,79%.

Austan Goolsbee, le président de la Réserve fédérale de Chicago, a déclaré à CNBC lundi que les données sur l’emploi étaient «plus faibles qu’attendu mais ne ressemblent pas pour le moment à une récession». Et l’activité dans les services aux Etats-Unis est repartie en croissance au mois de juillet, selon un indicateur publié lundi.

Le pétrole aussi était pénalisé par les craintes de récession: le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,73% à 76,25 dollars vers 16H05 GMT, touchant plus tôt un plus bas depuis début janvier.

L’équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), cédait 0,88%, à 72,87 dollars, peu après avoir dégringolé jusqu’à un plus bas en six mois.

Le yen décolle

A contre-courant, le yen affiche une envolée spectaculaire, profitant de son statut de valeur refuge.

La devise nippone décollait de 1,79% face au dollar, à 143,94 yens pour un dollar, et de 1,35% face à l’euro, à 157,73 yens pour un euro.

Autres valeurs refuge, le franc suisse prenait 0,73% à 1,1727 dollar pour un franc.

A l’inverse, le bitcoin, considéré comme un actif risqué, a chuté de près de 13% depuis vendredi soir.

Le secteur technologique en rouge

Les valeurs technologiques, chèrement valorisées, flanchent face à l’environnement macroéconomique, et à des doutes sur les perspectives de croissance du secteur.

Au sein de l’indice S&P 500, le secteur des technologies de l’information est celui qui trinque le plus : -2,92%.

A New York, Nvidia chutait de 5,91%, Tesla abandonnait 3,38%, Alphabet 2,20%, Apple 4,08%, Amazon 4,07%, Meta 2,27% et Microsoft 2,39%.

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