Les marchés européens en baisse sur fond de craintes face au budget américain

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Paris termine sur un recul de 0,58%, Milan de 0,73%, Francfort lâche 0,51% et Londres 0,54%. A Zurich, le SMI cède 0,89%.

Les marchés interrogent les conséquences de la politique budgétaire voulue par Donald Trump aux Etats-Unis sur la trajectoire qu’elle pourrait avoir sur le déficit public du pays, après le passage de son coûteux mégaprojet budgétaire à la Chambre américaine des représentants.

Le taux d’intérêt de l’emprunt américain à échéance trente ans s’est hissé en séance jusqu’à 5,15%, atteignant des niveaux comparables à ceux connus au début de la crise financière de 2007. Vers 16H00 GMT, il s’établissait à 5,06%, contre 5,09% la veille en clôture.

Ces niveaux «ne prédisent pas nécessairement une crise, mais ils sont le signe de changement de paradigme», commente Marine Mazet, stratégiste taux chez Nomura.

«Depuis lundi, les investisseurs remettent en question le statut de valeur refuge des actifs américains en raison de la politique fiscale de Trump», a-t-elle poursuivi.

Le taux d’intérêt de référence sur dix ans était lui aussi en hausse, à 4,62%, à des niveaux inédits depuis janvier.

Cette crainte s’est traduit mercredi soir par une émission d’obligations à 20 ans plus faible que prévu, «signalant une possible inquiétude quant à la volonté des investisseurs de prendre en charge la dette du gouvernement», selon les analystes de Briefing.com.

«Une nouvelle adjudication du Trésor américain est prévue ce soir à 19h (17H00 GMT, NDLR), portant cette fois-ci des obligations à 10 ans, dont le rendement est ajusté à l’inflation», souligne Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.

La hausse a par ailleurs repris de plus belle jeudi après que la Chambre américaine des représentants a adopté le mégaprojet de loi budgétaire voulu par Donald Trump, avant de se tasser à l’approche de la clôture des marchés européens.

Le texte de Trump se dirige à présent vers le Sénat, où les élus républicains ont déjà signalé leur intention d’apporter d’importantes modifications. La navette parlementaire devrait donc se prolonger, sans certitude sur la date à laquelle ce projet de loi emblématique pour Donald Trump sera parachevé.

Selon différents analystes indépendants, le texte pourrait accroître le déficit de l’Etat fédéral de 2000 milliards à 4000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.

«Si les rendements obligataires augmentent, cela fait grimper le coût des hypothèques et ralentit l’économie dans une certaine mesure», ce qui pèse sur les actions, explique Karl Haeling, analyste de LBBW.

A Wall Street, les trois principaux indices s’octroyaient toutefois une respiration jeudi, au lendemain d’une séance en fort repli. Vers 16H00 GMT, l’indice élargi S&P 500 grappillait 0,21%, le Dow Jones 0,23%, tandis que le Nasdaq avançait un peu plus, de 0,71%.

En Europe, Paris a terminé en baisse de 0,58%, Milan de 0,73%, Francfort a lâché 0,51% et Londres 0,54%. A Zurich, le SMI a cédé 0,89%.

Côté changes, le dollar était en baisse de 0,32% face à la monnaie unique, à 1,1296 dollar pour un euro.

Deutsche Bank recule

Deutsche Bank a reculé de 1,45% à Francfort à 25,13 euros, au jour de son assemblée générale où le président du directoire Christian Sewing a assuré vouloir «utiliser la marge de manoeuvre financière croissante de la banque pour augmenter régulièrement les distributions» aux actionnaires.

Le bitcoin au-dessus des 111’000 dollars

Le bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, a battu un nouveau record jeudi, à 111’878 dollars, pour la première fois au-dessus des 111’000 dollars, poussée par un vent d’optimisme aux Etats-Unis autour de la réglementation du secteur.

Vers 16H15 GMT, le bitcoin atteignait 111’495 dollars (+1,49%).

L’once d’or reculait de 0,66% à 3293 dollars.

Les cours du pétrole perdaient quant à eux du terrain, plombés par les inquiétudes sur la dette américaine et par la possibilité d’une nouvelle hausse de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).

Le baril de WTI américain perdait 1,35% à 60,74 dollars et celui de Brent de la mer du Nord baissait de 1,43% à 63,98 dollars.

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