Les Bourses mondiales évoluent globalement en baisse mercredi, lestées par un indicateur sur l’emploi américain moins bon qu’espéré, amenant les investisseurs à questionner l’ampleur des baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed) en septembre.
En Europe, la Bourse de Paris a nettement reculé (-0,98%), comme Francfort (-0,83%), Milan a quant à elle abandonné 0,54% et Londres 0,35%. A Zurich, le SMI a cédé 1,39%.
A New York, au lendemain d’un fort repli, les indices américains évoluaient en légère baisse. Vers 15H50 GMT, le Nasdaq lâchait 0,17% et le S&P 500 0,16%, seul le Dow Jones grappillait 0,09%.
«Cette séance est dans la continuité de la veille», marquée «par un marché qui craint la récession aux Etats-Unis», explique à l’AFP Clémence de Rothiacob, analyste pour Richelieu Gestion.
A l’agenda de la séance, l’enquête mensuelle JOLTS a fait état de 7,67 millions de nouvelles offres d’emplois en juillet sur le marché du travail américain, au plus bas depuis janvier 2021. Ce chiffre bien est en-deçà des attentes: un consensus d’économistes interrogés par Bloomberg misait sur 8,10 millions de nouveaux postes en juillet.
Cette publication pointe de nouveau vers «une faiblesse du marché du travail américain» et les prévisions du marché d’»une baisse de 50 points de base» de la Réserve fédérale (Fed) lors de sa prochaine réunion des 17 et 18 septembre «ont continué à grimper», commente Chris Beauchamp, analyste chez IG.
Dans le sillage de cette publication, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans est repassé au-dessus de son équivalent à 2 ans, signalant la fin d’une période traditionnellement annonciatrice d’une récession, une première depuis 2022.
Vers 15h50 GMT, le taux des bons du Trésor à 10 ans était repassé légèrement en dessous, à 3,7949%, contre 3,8012% pour l’échéance à deux ans.
Sur le marché des changes, le dollar baissait par rapport à l’euro: le billet vert reculait de 0,31% à 1,10 euro. La monnaie américaine reculait également de 0,84% par rapport à la devise japonaise, à 144,25 yens pour un dollar.
«Les marchés commencent à avoir peur que les baisses de taux interviennent déjà trop tard», explique Clémence de Rothiacob, qui estime que le «rapport sur l’emploi américain attendu vendredi sera décisif».
«La géopolitique, les élections américaines et toutes mauvaises nouvelles sur la croissance du secteur de l’intelligence artificielle constituent les autres principaux facteurs de risque» pour les marchés, résument les analystes de Natixis.
Difficultés pour les semi-conducteurs
Le géant américain Nvidia était en légère hausse (+0,15%) à New York, après une lourde chute de 9,59% mardi sur fond de prise de bénéfices et des informations sur une enquête de la Justice américaine sur de possibles infractions à la concurrence.
Les autres géants des semi-conducteurs souffraient en revanche toujours des anticipations de faible demande de l’économie mondiale. ASML a reculé de 5,88% à Amsterdam et BE Semiconductor Industries de 1,51%. A Paris, STMicroelectronics a lâché 1,19%. A Francfort, Infineon a cédé 3,82%.
L’automobile électrique déçoit
Les constructeurs automobiles allemands ont terminé dans le rouge, à l’image de Volkswagen (-1,14%), BMW (-1,08%) et Mercedes (-1,66%).
Le marché automobile de la première économie européenne a de nouveau chuté en août, plombé par l’effondrement des ventes de voitures électriques qui ont enregistré leur plus forte baisse sur un an, une tendance que le gouvernement tente d’enrayer en annonçant de nouvelles aides.
Le constructeur suédois Volvo a plongé de 5,88% à Stockholm, après avoir annoncé renoncer à son objectif de vendre uniquement des véhicules électriques en 2030 en raison d’un manque de stations de recharge, fixant désormais son objectif entre 90% et 100%.
Le pétrole poursuit sa baisse
Les prix du pétrole continuaient à baisser, après avoir plongé la veille au plus bas depuis le début de l’année. Ils souffrent de la faible demande anticipée, alors que la Chine connaît elle aussi un ralentissement économique, et d’une offre jugée trop élevée.
Vers 15h50 GMT, les cours du Brent de la mer du Nord perdait 0,76% à 73,18 dollars, et celui du WTI, son équivalent américain, cédait de 0,54%, à 69,95 dollars.
Le bitcoin grappillait 0,35% à 58.419 dollars.