Les Bourses européennes respirent après des jours de tensions politiques

AWP

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Paris a gagné 0,83%, Francfort 0,41% et Londres a clôturé en hausse de 0,86%. A Zurich, le SMI a gagné 0,42%.

Les Bourses européennes ont terminé en terrain positif jeudi, portées par les espoirs de baisse de taux de la banque centrale américaine dans un contexte de moindre inquiétude quant aux élections nationales en Europe.

La Bourse de Paris a gagné 0,83% et Francfort 0,41%.

Londres a clôturé en hausse de 0,86% alors que les législatives avaient lieu au Royaume-Uni où, contrairement à la France, l’issue du scrutin n’est pas incertaine, le parti travailliste menant largement dans les sondages.

A Zurich, le SMI a gagné 0,42%.

Sur le marché des changes, la livre restait même quasiment au même niveau: elle cédait à peine 0,06% par rapport à la monnaie unique européenne, à 84,72 pence pour un euro.

Les marchés européens ont évolué sans la boussole de Wall Street, fermée en raison de la fête nationale du 4 juillet.

Les places financières sont portées par «les dernières statistiques économiques qui démontrent un ralentissement de l’activité» dans les services et pour les créations d’emplois aux Etats-Unis, commente Frédéric Ruf, expert en investissements financiers chez Milleis.

Ces données, publiées mercredi, ont contribué à faire chuter les taux obligataires et faire monter les actions jusqu’à un record pour le S&P 500 et le Nasdaq.

«Les mauvaises nouvelles économiques sont finalement bien prises par les marché parce qu’elles appuient le scénario d’une baisse des taux» d’intérêt directeurs de la Réserve fédérale (Fed), explique M. Ruf.

La Banque centrale européenne a décidé de son côté en juin de baisser ses taux pour la première fois depuis 2019 au moment où l’inflation, sur la pente descendante depuis 2023, venait de repartir en hausse en mai.

Il «était important de ne pas réagir de manière excessive à des données défavorables ou à des chiffres d’inflation sur un seul mois, car ceux-ci n’impliquaient pas nécessairement une nouvelle tendance», a souligné la BCE dans le compte-rendu de sa réunion de juin publié jeudi.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans français s’est établi à 3,28%, en hausse par rapport à la veille (3,25%), un mouvement de hausse similaire à celui de son équivalent allemand (2,61%).

Barclays poursuit sa restructuration

La banque britannique Barclays (+2,18% à Londres), en pleine restructuration pour réduire ses coûts, a annoncé jeudi la cession de son activité de crédit à la consommation basée à Hambourg, en Allemagne, au groupe autrichien Bawag.

Continental, «des progrès tangibles» salués

L’équipementier Continental s’est envolé de plus de 9% à la bourse de Francfort, hausse constituant la deuxième meilleure performance de l’indice paneuropéen Stoxx 600, après avoir fait un point avec des analystes mercredi sur son activité au deuxième trimestre.

«Nous avons l’impression que Continental a fait des progrès tangibles» en ce qui concerne la capacité à augmenter ses prix, écrivent les analystes de Stifel.

Il en résulte «un deuxième trimestre nettement meilleur que prévu» et l’espoir que «la performance devrait encore s’améliorer au deuxième semestre», selon eux.

Le bitcoin sous pression

Le bitcoin perdait 2,61% à 57'986 dollars, car «les investisseurs sont effrayés par le risque que deux +baleines+», c’est à dire de gros détenteurs de cryptomonnaies, «puissent vendre d’importants volumes de bitcoins», relève Neil Roarty, de Stocklytics, en l’occurrence l’Etat allemand et la plateforme d’échanges en faillite Mt.Gox.

L’Allemagne détient pour environ 2,3 milliards de dollars de bitcoins et d’après les analystes et les sites spécialisés dans les cryptomonnaies, elle en transfère depuis quelques jours une partie sur des bourses d’échanges, signe selon eux qu’elle pourrait se préparer à en vendre une partie importante.

Dans le même temps, Mt. Gox, qui dispose de réserves d’environ 8 milliards de dollars en bitcoins, devrait commencer à restituer ces réserves aux victimes d’un piratage de 2014 plus tard ce mois-ci, après une lutte juridique de dix ans.

«Si 200'000 bitcoins supplémentaires - évalués à plus de 10 milliards de dollars - arrivaient sur les marchés dans un court laps de temps, l’offre dépasserait probablement la demande», tirant davantage les prix vers le bas, estime M. Roarty.

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