Les bourses européennes se sont repliées lundi, face au ralentissement de la croissance en Chine, tandis qu’à Wall Street les investisseurs misent sur Trump et sur la baisse des taux en septembre.
Les bourses européennes ont été freinées face à une croissance de 4,7% en Chine au deuxième trimestre, inférieure aux attentes, ce qui a contribué à faire baisser le secteur du luxe. Paris, où le luxe a un poids élevé, a fortement baissé de 1,19% à 7’632,71 points. Londres a reculé de 0,85%, Francfort de 0,84% et Milan de 0,59%. A Zurich, le SMI a cédé 0,69%.
En revanche à Wall Street, l’indice Dow Jones montait de 0,82%, le Nasdaq de 0,78% et le S&P 500 de 0,66% vers 15H55 GMT.
Samedi, l’ancien président et candidat républicain Donald Trump a survécu à une tentative d’assassinat. «Trump avait déjà le vent en poupe après le débat: les événements du week-end ne font que renforcer la certitude qu’il gagnera en novembre», écrit Neil Wilson, analyste de Finalto.
«L’ancien président est considéré par beaucoup comme un candidat plus favorable au marché, en partie en raison de ses efforts en faveur de la déréglementation et d’une baisse du taux d’imposition des sociétés», commente Patrick O’Hare de Briefing.com.
Dans le même temps, les investisseurs du marché obligataire craignent que la volonté du camp Trump d’augmenter les droits de douane ne conduise également à une hausse de l’inflation.
Les taux d’intérêt américains à long terme se redressaient, le 10 ans passant à 4,21%, contre 4,18% vendredi.
Après avoir nettement progressé en début de séance, le dollar était quasi stable (-0,03%) face à l’euro, à 1,0911 dollar pour un euro.
Le bitcoin, bondissait de 4,76% à 62.977 dollars.
Facteur de réjouissance pour les marchés, «la probabilité d’une baisse des taux directeurs en septembre est désormais de 94%», rapporte Philippe Cohen, gérant chez Kiplink Finance.
Le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine Jerome Powell s’est exprimé la semaine passée sur la nécessité de prendre en compte davantage le ralentissement du marché de l’emploi aux Etats-Unis, ce que les investisseurs ont interprété comme une porte ouverte à une baisse des taux directeurs de l’institution en septembre.
Jerome Powell s’exprime encore lundi et ne devrait «a priori pas changer son discours», qui est de continuer à «suivre de près» les statistiques économiques et «d’intervenir le moment venu», note Philippe Cohen.
Par ailleurs, «les résultats d’entreprises arrivent sur le devant de la scène» avec le début de la saison de publications.
Tendance rouge dans le luxe
L’horloger Swatch Group a chuté de 9,78% après avoir fait état lundi d’une baisse de 70,5% de son bénéfice net au premier semestre, plombé par le ralentissement de la demande en Chine. La performance est «très mauvaise», jugent les analystes de Bernstein, soulignant également l’exposition à la classe moyenne chinoise du groupe.
De son côté, le groupe de luxe britannique Burberry a dévissé de 16,08% après avoir annoncé le remplacement de son directeur général Jonathan Akeroyd, à la suite de la publication de nouvelles «performances décevantes» du groupe, qui va également suspendre les dividendes en 2025.
D’autres noms du secteur ont été entraînés, comme Kering (-5,28%), LVMH (-2,65%) ou Hermès (-2,58%) à Paris, Salvatore Ferragamo (-7,34%) à Milan.
Baywa en bave
Les actions du conglomérat allemand Baywa AG (-28,46%), actif dans l’alimentaire, la construction et l’énergie, ont fondu après la commande d’un audit vendredi pour faire la lumière sur une «situation financière tendue».
Du côté du pétrole
Les prix du pétrole sont en légère baisse, avant plusieurs prises de parole de dirigeants de la Fed, pris entre des perspectives de baisses de taux et une croissance chinoise décevante.
Le baril de Brent de mer du Nord reculait de 0,05% à 84,99 dollars et celui WTI américain de 0,17% à 82,07 dollars vers 15H50 GMT.