L’annonce sur un anti-COVID-19 revigore les marchés européens

AWP

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Paris, Londres et Francfort clôturent en hausse de plus de 2%. Madrid grimpe même de plus de 3%.

Encouragés par l’annonce d’un possible traitement contre le coronavirus par le laboratoire américain Gilead, les marchés européens ont connu de très nettes progressions mercredi.

L’indice phare de la place parisienne, le CAC 40, a pris 2,22%.

Sur les autres places européennes, Londres a gagné 2,63%, Francfort 2,89%, Milan 2,21% et Madrid 3,21%

«Le gros élément aujourd’hui qui a permis aux indices de rebondir et au CAC 40 de casser le plafond des 4.600 points, ce sont les données positives dont Gilead a fait état pour traiter les malades du coronavirus», a observé auprès de l’AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

Le laboratoire a en effet annoncé que son médicament remdesivir avait montré des résultats «positifs» chez des malades du COVID-19 dans le cadre d’un grand essai clinique très attendu, mené en partenariat avec les Instituts de santé américains.

Cependant selon une étude publiée mercredi par la revue médicale The Lancet, ce médicament n’a «pas de bénéfice clinique significatif» contre le Covid-19.

«Le traitement par remdesivir n’accélère pas la guérison ni ne réduit la mortalité liée au Covid-19 par rapport à un placebo», selon un résumé de cette étude réalisée en Chine.

Pour M. Tuéni, «même si toutes ces annonces appellent toujours une certaine prudence, cela vient alimenter l’optimisme ambiant qui règne cette semaine sur les marchés avec en outre la perspective d’un début de déconfinement» dans de nombreux pays.

Selon lui, «les résultats d’Alphabet dans la nuit ont aussi été accueillis favorablement» et «les investisseurs attendent désormais ceux de Facebook ou Microsoft pour voir s’ils s’inscrivent dans la même logique positive».

Alphabet, la maison mère de Google, a engrangé des bénéfices stables au premier trimestre, et même si le géant internet prévoit un deuxième trimestre «difficile», à cause des budgets publicitaires en chute libre, il est en train de renforcer son emprise sur de nombreux marchés.

La confiance est aussi alimentée par la perspective des deux réunions de la Réserve fédérale américaine, qui s’achève mercredi soir, et de la Banque centrale européenne, jeudi. Elles devraient confirmer le soutien inconditionnel des autorités monétaires à l’économie sévèrement ébranlée par la pandémie.

Les indicateurs du jour ont d’ailleurs de nouveau montré les dégâts occasionnés par cette crise.

La confiance économique s’est effondrée en zone euro à un niveau jamais vu en avril et le taux d’inflation en Allemagne a bien décéléré en mars, retombant à 1,4% sur un an. Aux États-Unis, le PIB a chuté de 4,8% au premier trimestre en rythme annuel.

Sur le marché de la dette, celle de l’Italie a connu une petite tension mercredi après la décision de l’agence de notation financière Fitch d’abaisser la note du pays, ébranlé par la pandémie.

Comme le reste du marché européen s’est à l’inverse détendu, l’écart (spread) entre le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie et celui de l’Allemagne qui fait référence sur le marché est remonté, mais très modérément à 225 points de base contre 220 mardi, loin du pic atteint mi-mars à quelque 279.

Airbus recherché

En matière de valeurs, Airbus a gagné 10,42% à 58,39 euros, malgré une perte nette de 481 millions d’euros au premier trimestre. Les investisseurs ont été rassurés que le groupe n’envisage pas d’augmentation de capital et affirme que l’État était prêt le soutenir.

Carrefour a été recherché (+3,73% à 13,90 euros), soutenu par une progression de son chiffre d’affaires au premier trimestre, en raison de l’épidémie de coronavirus qui a profité à ses activités de proximité et en ligne.

Le secteur pétrolier a largement profité de la remontée des cours du pétrole. Total a ainsi gagné 3,13% à 33,82 euros, TechnipFMC 9,62% à 8 euros et CGG 11,94% à 1,12 euro.

A Francfort, Volkswagen a pris 5,79% à 133,32 euros. Le constructeur automobile allemand s’attend en 2020 à un bénéfice d’exploitation «positif» bien qu’en «baisse importante», et à une perte au deuxième trimestre, alors qu’il souffre de l’impact du nouveau coronavirus.

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