Les banques centrales stimulent les Bourses européennes

AWP

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Paris a gagné 2,55%, Londres a pris 1,64% et Francfort a bondi de 3,13%. A Zurich, le SMI a avancé de 1,38%.

Les Bourses européennes ont entamé la semaine d’un très bon pied lundi, galvanisées par les nouvelles mesures de soutien de la Banque du Japon (BoJ), et espérant également d’autres stimuli de la Fed et de la BCE mercredi et jeudi.

L’indice phare de la place parisienne, le CAC 40, a ainsi gagné 2,55%, Londres a pris 1,64% et Francfort a bondi de 3,13%, tout comme Milan (+3,09%). Madrid est montée pour sa part de 1,78%. A Zurich, le SMI a gagné 1,38%.

Cette semaine sera placée sous le signe «des rendez-vous macroéconomiques avec les deux réunions des banques centrales américaine et européenne (respectivement mercredi et jeudi), et des rendez-vous microéconomiques» avec notamment «les résultats des entreprises technologiques aux Etats-Unis», résume auprès de l’AFP Alexandre Baradez, un analyste d’IG France.

Mais pour ce qui est des banques centrales, leur influence a été palpable dès ce lundi avec «la Banque du Japon, qui a décidé de passer en illimité sur les achats d’obligations souveraines et qui a surtout triplé le plafond des achats d’obligations d’entreprises», note-t-il.

Et «cela rassure le marché d’avoir ce soutien en termes d’achats», selon lui.

Les investisseurs ont ainsi pu faire fi, relève encore M. Baradez, de signaux moins encourageants, en particulier du côté du pétrole, dont les prix sont nettement retombés ce lundi.

L’assouplissement des restrictions liées au confinement dans plusieurs pays d’Europe, où la pandémie de coronavirus marque le pas, ainsi que la perspective d’une reprise progressive de l’activité aux Etats-Unis, contribuait également à l’optimisme des investisseurs.

Sur le marché de la dette d’Etat, «les spreads (écarts de taux, NDLR) se sont encore un peu resserrés entre l’Italie et l’Allemagne après la non-dégradation de la note de l’Italie par l’agence Standard and Poor’s vendredi, ce qui est une bonne nouvelle à court terme pour le pays», poursuit M. Baradez.

Pour autant, «nous ne sommes pas revenus sur le point bas» de la fin mars, atteint quelque temps après l’annonce d’un plan de soutien massif de 750 milliards d’euros par la BCE, «ce qui veut dire que le marché ne veut pas donner carte blanche à l’Italie non plus et demande une prime de risque pour continuer à lui prêter», selon lui.

Côté statistiques, reflet du choc violent sur l’économie du confinement, le nombre de chômeurs a enregistré au mois de mars en France une hausse historique sur un mois (+7,1%), effaçant les baisses de janvier et février avant la crise et rejoignant un niveau proche de celui de septembre 2017.

Cette semaine, les investisseurs prendront également connaissance de la première estimation de la croissance américaine du premier trimestre mercredi, de celle de la zone euro jeudi ainsi que de l’indice d’activité manufacturière ISM des Etats-Unis pour avril vendredi.

Les bancaires plébiscitées

En matière de valeurs, Renault a bondi en tête du CAC 40 (+9,86% à 16,00 euros), suivi de Michelin (+6,65% à 87,88 euros) alors que l’Etat français envisage de garantir un prêt bancaire d’environ 5 milliards d’euros pour aider le constructeur automobile.

Les valeurs bancaires, soutenues par la perspective de nouvelles mesures de soutien des banques centrales, sont reparties à la hausse: BNP Paribas a pris 5,67% à 27,79 euros, Société Générale 5,05% à 14,20 euros et Crédit Agricole 4,52% à 6,84 euros.

A Francfort, Deutsche Bank s’est envolée (+12,68% à 6,14 euros) après avoir annoncé dimanche soir s’attendre à dégager un bénéfice net de 66 millions d’euros au premier trimestre 2020, soit «au-dessus des attentes du marché».

Airbus a perdu en revanche 2,43% à 51,07 euros. Le président exécutif du groupe, Guillaume Faury, a préparé les salariés du géant de l’aéronautique à de possibles nouvelles mesures de réduction de la production d’avions d’ici «deux à trois mois» face à la «magnitude» de la crise du coronavirus.

Air France-KLM, qui a obtenu un prêt de 7 milliards d’euros de l’Etat et des banques, a avancé de 0,85% à 4,50 euros.

De l’autre côté de la Manche, Intercontinental Hotels a lui aussi nettement profité (+7,11% à 3.601,00 pence) de l’annonce qu’il a renforcé ses finances en obtenant notamment un prêt des pouvoirs publics pour faire face à la chute de son activité.

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