Gonet: l'actualité des marchés au 26 janvier

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +0,69%, Dow -0,12%, SPX +0,36%, Russell -0,25%, SOX +0,16%, Eurostoxx -1,37%, SMI -0,5%.

Wall Street démarre la semaine de façon hésitante, pour finalement clôturer en hausse, portée notamment par les valeurs technologiques. Le S&P500 (SPX) et le Nasdaq100 (NDX) postent tous deux de nouveaux records historiques à la cloche, le Nasdaq Composite réalise son quatrième record en clôture consécutif, la tech se déchaine et réalise des swings assez impressionnants, suivez mon regard en direction de GameStop (GME), qui gagne 18% en clôture  à 76,79 dollars après avoir atteint un plus haut en séance de 159,18 dollars! Si la notion de couverture de positions shorts (vendues à découvert) vous est étrangère, GamesStop est un cas d’école. Les volumes d’échanges sur cette valeur atteignent 178 millions de titres alors que, d’ordinaire, un peu moins de 7 millions d’actions GME sont traitées quotidiennement. Plus «drôle» encore, selon Bloomberg encore 147% des actions flottantes de GameStop sont encore shortées…en bref, les robinhooders prennent de plus en plus de place et les professionnels semblent en mode «déni de réalité», combien de temps encore? On assiste à une répétition de la séance de vendredi en ce sens que les volumes d’échanges sont importants et que les couvertures de positions shorts sont les plus importantes jamais enregistrées. 16.4 milliards de titres sont échangés sur le NYSE, c’est beaucoup, la volatilité repart à la hausse, le VIX clôture en progression de 6% à 23,19, après avoir atteint 26,63 en séance.

Le sentiment du marché est hésitant, le début de séance des principaux indices hier l’illustre. On réalise dans les salles de marchés que la distribution du vaccin contre le covid n’est pas aussi fluide qu’espéré. Merck renonce à développer un vaccin, AstraZeneca ne suit pas le rythme initialement annoncé, on se remet à considérer les valeurs technologiques comme des titres refuges, tout cela rappelle furieusement le printemps 2020. On attend par ailleurs que le plan de soutien à l’économie de Joe Biden (1900 milliards de dollars) soit voté et là aussi il va probablement falloir s’armer de patience. Les banques centrales en revanche sont toujours là, qui tiennent les marchés des actions par la main. Et les résultats de sociétés tombent chaque jour, pour l’instant c’est un bon cru que ce quatrième trimestre de 2020. Ceci dit 111 firme du SPX publient leurs chiffres cette semaine et pas des moindres. Aujourd’hui nous aurons notamment droit à Starbucks, Verizon et Microsoft. Demain ce sera le tour d’Apple et Tesla, cette semaine ressemble à un parcours de haies. Au-delà de la technologie, les utilitaires et les biens de consommation de base sont également recherchés. On revient aussi dans les titres de la santé alors que les services financiers, l’énergie et les métaux de base reculent légèrement. Nous avons donc d’un côté le plan Biden, qui devrait inciter les investisseurs à revenir massivement dans les valeurs cycliques, et de l’autre côté la réalité du terrain qui se nomme covid. Après il reste les blockbusters, les valeurs qui écrasent tout sur leur passage. Hier Apple atteint un nouveau record historique, elle publie ses résultats demain soir. Notons enfin que l’Europe réalise une bien piètre entrée en matière cette semaine, pénalisée par ses valeurs financières, industrielles et de l’énergie, une fois encore tout cela n’est pas très cyclique…

Dans ce contexte que l’on peut qualifier de flottant, indécis voire inquiétant, les investisseurs reviennent dans les bons du Trésor US et envoie le rendement du 10 ans à 1,03%. Le pétrole ne bouge pas, le baril de WTI Light Crude traite à 52,49 dollars, l’or fait de même, l’once évolue à 1850 dollars et le billet vert est recherché à nouveau, le Dollar Index (DXY) remonte à 90,47, la paire eur/usd à 1,2116 ce matin.

Le premier ministre italien Giuseppe Conte va démissionner aujourd'hui pour éviter une défaite préjudiciable au Sénat et manœuvrer pour revenir à la tête d'un nouveau gouvernement. L'idée est qu'en offrant sa démission de manière préventive au président Sergio Mattarella, qui supervise la formation des coalitions au pouvoir, le Premier ministre obtiendra alors un mandat pour constituer une autre équipe. Nicola Zingaretti, chef du Parti démocratique, a immédiatement fait savoir qu'il soutiendrait le Premier ministre dans un nouveau gouvernement pro-européen.

La France n'atteindra probablement pas son objectif de croissance de 6% cette année si elle impose un nouveau verrouillage national, mais elle est prête à l'atténuer grâce à son approche «coûte que coûte», notamment en soutenant les secteurs les plus touchés, déclare le ministre des finances Bruno Le Maire. Le Trésor italien avertit que les efforts de relance de Rome porteront son déficit budgétaire à 9,2% du PIB cette année, alors que la croissance stagne autour de 4,5%. La semaine dernière, le ministre des finances, Roberto Gualtieri, a estimé que le déficit budgétaire s'élevait à 8,8%.

Boris Johnson rencontre aujourd'hui des ministres et des fonctionnaires de haut rang pour décider s'il convient d'utiliser les hôtels pour mettre en quarantaine les voyageurs arrivant au Royaume-Uni. Des émeutiers ont affronté la police pour une troisième soirée consécutive dans des villes néerlandaises, dont Amsterdam, Rotterdam et Zwolle. La responsable européenne de la santé, Stella Kyriakides, indique qu'elle rencontrera demain AstraZeneca pour lui demander un plan détaillé pour la livraison des vaccins. Les hospitalisations aux États-Unis ont atteint leur niveau le plus bas en plus d'un mois.

Joe Biden est prêt à revoir son plan d'aide de 1900 milliards de dollars pour un accord bipartite, mais il n’exclut pas de passer en force. Il ne prévoit pas l'adoption d'un projet de loi complet avant quelques semaines. En attendant, Janet Yellen a été confirmée au poste de secrétaire au Trésor, la première femme dans ce rôle. La nomination d'Antony Blinken au poste de secrétaire d'Etat sera votée au Sénat aujourd'hui.

Le taux de chômage britannique et l'indice manufacturier de la Fed de Richmond (14h30) seront les seuls indicateurs majeurs du jour.

Novartis publie un chiffre d’affaires 2020 de 48,66 milliards de dollars (+3%) sur un an. Le bénéfice net de base - soit ajusté de tout facteur ou position jugés exceptionnels - s'est envolé de 9% à 13,16 milliards. Le titre recule de 0,7% dans les échanges avant bourse. UBS publie un bénéfice net 2020 de 6,63 milliards de dollars (+54,2%). UBS versera un dividende de 0,37 dollar à ses actionnaires, contre 0,73 dollar en 2019. L'EBIT (+12,1%) à 32,4 milliards de dollars. Dans la gestion de fortune globale, UBS a attiré 43,3 milliards d'argent nouveau. Le résultat avant impôts a été multiplié par plus de deux à 2,1 milliards, tout comme le profit net qui a atteint 1,7 milliard, bien au-delà des prévisions des analystes. Enfin UBS annonce un programme de rachat d'actions d'un maximum de 4 milliards sur 3 ans, dont jusqu'à 1 milliard seront déboursés au premier trimestre. Le titre en hausse de 2,4% dans le pré-marché. AstraZeneca a du mal à calmer la colère des gouvernements européens après les retards annoncés sur la livraison de son vaccin. L'agence européenne de la sécurité aérienne devrait rapidement et autoriser le B737MAX de Boeing à voler à nouveau. Spotify lance ses propres livres audio sur sa plateforme. Twitter lance Birdwatch pour combattre soi-même la désinformation. Le MSCI supprime cinq nouvelles entreprises chinoises de ses indices après les injonctions des Etats-Unis, à savoir CGN Power, China National Chemical Engineering (Chemchina), China National Nuclear Power, China Shipbuilding Industry et Inspur International.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse, Tokyo recule de 0,96% à la cloche, Hong Kong rend 2,49%, Shanghai perd 1,51% et Séoul abandonne 2,14%. Le future SPX se replie de 20 points et l’Europe est indiquée à l’équilibre à l’ouverture de 9 heures, il faut dire qu’elle a «déjà donné» hier.

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