Wall Street souhaite la cordiale bienvenue à Joe Biden à sa façon. Les indices S&P500 (SPX), Dow Jones, Nasdaq100 (NDX) et Russell2000 (RTY) clôturent tous à de nouveaux records historiques. Et devinez qui mène la danse hier? Les valeurs technologiques, celles-là même qui avaient dévissé lors de la prise de conscience que le parti démocrate était en train de rafler tous les pouvoirs législatifs. On s’inquiétait dans les chaumières boursières que Joe Biden et ses sbires ne musèlent les géants de la Silicon Valley. Mais hier, le discours du président fraichement intronisé rassure plus d’un sceptique. Le marché préfère désormais focaliser sur la gigantesque enveloppe qui va être dépensée par la nouvelle administration pour combattre le virus et relancer l’économie.

On peut déjà citer quelques grandes orientations de l'administration Biden pour les années à venir. D'abord, un verdissement de la politique, puisque le nouveau président a immédiatement annoncé que les États-Unis réintégreront les accords de Paris sur le climat. Une décision que le marché tenait déjà pour acquise: il n'y a qu'à regarder le parcours boursier des énergéticiens alternatifs aux États-Unis depuis quelque temps pour s'en persuader. Il apparaît aussi clairement que Washington ne relâchera pas la pression sur Pékin, même si la stratégie pour y parvenir devrait être revue. Les perches lancées de part et d'autre de l'Atlantique tendent par ailleurs à démontrer que les Etats-Unis vont à nouveau se rapprocher de leurs alliés historiques, en particulier en Europe. Enfin, l'équipe Biden a l'intention d'améliorer la lutte contre le coronavirus, une offensive de début de mandat qui va renforcer la confiance des acteurs économiques, donc des investisseurs.

Pour en revenir au marché, on observe donc une rotation vers le secteur technologique, les FAANGs sont menés par Netflix, qui décolle de 16,7% après ses résultats publiés mardi soir. Les records tombent les uns après les autres, notamment dans les secteurs des logiciels, des réseaux sociaux et du matériel informatique. Les constructeurs immobiliers atteignent également de nouveaux sommets, portés par des notes positives d’analystes. Notons que le future du NDX est désormais en hausse de 100% depuis les bas du mois de mars. Le future du RTY fait encore mieux, avec une progression de 120%. Le SPX dépasse aisément les 3800 points, le Dow Jones les 31’000, porté par Microsoft (MSFT +3,65%) et Apple (AAPL +3,29%). Les volumes d’échanges sont bons, avec 13,8 milliards de titres traités sur le NYSE et la volatilité recule de 7%. Le Vix traite désormais à 21,58. Le niveau de 20 semble compliqué à casser, c’est à suivre de près, une nouvelle et très importante (in)connue est venue s’ajouter à l’équation du marché hier, qui semble capable de provoquer un test de ce support si solide en apparence. Les rendement de l’emprunt US à 10 ans recule légèrement, à 1,07%, le dollar ne bouge guère, la paire eur/usd à 1,2128 et le pétrole reste soutenu, le baril de WTI Light Crude traite à 53,13 dollars ce matin. L’or décolle et revient à 1872 dollars par once, on ne peut s’empêcher de garder le thème de l’inflation dans un coin de nos têtes, même si cette dernière semble avoir un long chemin à faire avant de frapper à nos portes à nouveau.

Les FAANGs reprennent donc les choses en mains et pas qu’un peu. Au-delà de Netflix, qui envoie un uppercut Tysonien à la concurrence, en annonçant ne plus avoir besoin d’emprunter d’argent pour financer ses contenus, Alibaba décolle de 5,5% grâce à la réapparition magique de Jack Ma, Amazon s’envole de 4,6%, la firme de Jeff Bezos annonce souhaiter aider Joe Biden à distribuer les vaccins contre le covid (plus rapidement pour les clients Prime?), Baidu bondit de 4,2% sur une recommandation d’analyste et Tesla grappille 0,7%, Oppenheimer la voit désormais à 1036 dollars par titre, avant c’était 486 dollars...

Il est peu probable que la France rouvre les remontées mécaniques cette saison. Le conseiller scientifique en chef de Boris Johnson avertit que certains hôpitaux britanniques ressemblent maintenant à «une zone de guerre». Hong Kong est sur le point d'accorder une approbation d'urgence pour le vaccin Pfizer-BioNTech.

Deux banques centrales au programme aujourd'hui. Après la Banque du Japon (statu quo sur les taux comme prévu) place à la BCE à 13h45. Aux Etats-Unis, grosse densité à 14h30 avec l'indice Philly Fed, les inscriptions hebdomadaires au chômage et les mises en chantier & permis de construire.

Galenica, le grossiste et distributeur en pharmacie a réalisé un chiffre d'affaires annuel en hausse de 5,4% à 3,5 milliards de francs suisses, au-dessus du haut de fourchette de ses prévisions. Zur Rose, le spécialiste de la pharmacie en ligne a dégagé une croissance de 14,4% en 2020, ce qui lui permet de confirmer ses objectifs de résultats. Daimler dévoile un nouveau SUV électrique Mercedes destiné à marcher sur les plates-bandes de Tesla. Le vendeur en ligne allemand MyTheresa valorisé à 2,2 milliards de dollars pour son IPO aux Etats-Unis. Roche obtient un examen prioritaire de la FDA pour Esbriet.  BlackRock va rajouter le Bitcoin comme investissement éligible dans deux de ses fonds.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en hausse, Tokyo progresse de 0,82% à la cloche, Hong Kong recule de 0,46%, Shanghai avance de 1,07% et Séoul prend 1,49%. Le future SPX gagne 10 points et l’Europe est indiquée en hausse d’environ un demi pourcent à l’ouverture de 9 heures.