Gonet: l'actualité des marchés au 22 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

2 minutes de lecture

Dow -1,08%, S&P 500 -1,64% Nasdaq -1,82% Russell 2000 -1,56%, SOX -1,76% Eurostoxx -1,48%, SMI -0,62%.

Les nuages s’amoncellent au-dessus de Wall Street depuis mercredi soir et le discours de Jerome Powell. La Fed n’a pas murmuré à ses oreilles les mots que le marché aspirait à entendre, la grève du principal syndicat des ouvriers américains de l’automobile n’est toujours pas résolue, le plafond de la dette américaine se rappelle à notre mauvais souvenir, le pétrole a beaucoup progressé récemment et les rendements obligataires sont montés à des niveaux plus observés depuis 2006 / 2007. Si l’on considère que, jusqu’à mercredi soir, la volatilité (VIX) évoluait au ras des pâquerettes (et permettait donc à tout un chacun de protéger une exposition aux actions à très bon compte), force est de constater que le marché des actions américaines avait baissé sa garde. Ce constat a été effectué plusieurs fois dans cette chronique, aujourd’hui la donne a un peu changé, le VIX est passé de 13,57 mercredi à 17,54 à la cloche hier soir. Les optimistes feront remarquer que sa moyenne mobile à 200 jours se situe à 17,64, les réalistes opposeront que le niveau actuel de la volatilité reste relativement faible. En mars, lors de la crise de confiance envers les banques régionales US, accompagnée de la disparition en direct de Credit Suisse, le VIX est monté légèrement au-dessus de 30. Il ne traite actuellement pas en territoire suracheté, la bonne nouvelle de ce rebond est que les adeptes de produits structurés vont pouvoir se faire plaisir à nouveau.

L’indice S&P500 (SPX) vacille, il a rendu 6% depuis son record du 26 juillet à 4607 points. Le SPX reste en hausse de près de 13% depuis le premier janvier et traite donc proche de son plus haut historique, pas de quoi fouetter un taureau donc, surtout si l’on est un investisseur à long terme. Au contraire, ce marché va permettre aux investisseurs opportunistes et de sang-froid de réaliser des achats à bon compte, potentiellement dans des secteurs tels que la santé, les utilities ou encore l’énergie, des valeurs défensives en somme, c’est du moins ce que de nombreux stratèges suggèrent.

Le comportement actuel du marché indique que pas grand monde dans les salles de trading ne croit Jerome Powell lorsqu’il affirme que l’économie des Etats-Unis se porte plutôt bien. Et pourtant, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage publiées hier ressortent nettement en-dessous des attentes. Alors certes, elles ne font pas le printemps mais c’est un indicateur de plus qui va dans le sens du patron de la Fed.

Le SPX casse sa moyenne mobile à 100 jours, il clôture à 4330 points, sa 200 jours évolue à 4189 pts soit 3,5% en-dessous. Le NDX casse lui aussi sa 100 jours, en revanche la 200 dma se situe 8,3% plus bas. Tous les secteurs du SPX reculent avec sur le podium du pire l’immobilier, la consommation discrétionnaire et les materials. Le dollar reste stable, la paire EUR/USD traite à 1,0656, le pétrole reste demandé, le baril de WTI Light Crude évolue à 90,17 dollars, la volatilité décolle et le MOVE (le pendant obligataire du VIX) rebondit de 9% à 106. Le breadth est déplorable avec 50 titres qui reculent à la cloche contre 3 qui progressent sur le SPX, en revanche on ne peut pas ressortir le mot «capitulation» des cartons, les volumes d’échanges reculent encore un peu, ces mouvements se font certes, mais sans grand conviction.

Le 10 ans US traite ce matin à 4,49%, le niveau de 4,50% est important et à suivre de près.

Joe Biden promet à Volodymyr Zelenskiy qu'il obtiendrait davantage d'aide américaine pour l'Ukraine malgré l'opposition de certains républicains. Les pressions auxquelles est confronté le dirigeant ukrainien ont été mises en évidence lors de ses entretiens aux États-Unis cette semaine. Il s'est engagé à poursuivre la contre-offensive contre les troupes russes pendant l'hiver.

Au menu macro-économique du jour, la journée débute avec les PMI Composite, Manufacturing et Services de la France (9h15). L'Allemagne prendra le relais avec ses PMI Manufacturing, Services et Composite (09h30), avant de passer à la zone euro (10h00) et au Royaume-Uni (10h30) pour les mêmes indicateurs. L'après-midi sera consacrée aux Etats-Unis avec les PMI Composite, Manufacturing et Services S&P Global (15h45).

Les trois constructeurs automobiles historiques (General Motors, Ford et Stellantis) entrent dans les dernières heures pour éviter une grève plus étendue de l'UAW. Microsoft va intégrer à Bing le nouveau générateur d'images d'OpenAI. Novo Nordisk a trouvé des bactéries dans des ingrédients de pilules contre le diabète dans une usine de Caroline du Nord. Jaguar a signé un accord avec Tesla pour permettre l'accès à plus de 12’000 superchargeurs à l'aide du connecteur NACS. Coty va de l'avant avec son projet de cotation à la Bourse de Paris, selon Bloomberg. Google envisage d'abandonner Broadcom comme fournisseur de puces d'IA. Straumann prend une participation dans le chinois AlliedStar.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo abandonne 0,52% à la cloche, Hong Kong rebondit de 1,8%, Shanghai prend 1,43% et Séoul perd 0,27%. Le future SPX récupère 10 points et l’Europe ouvre en repli de 0,2%. Dead cat bounce en vue?

A lire aussi...