La semaine écoulée consacre le retour d’une certaine forme de sérénité dans le marché, qui applaudit des deux mains le rapport sur les prix américains à la consommation de mercredi, qui ressort un chouia en-dessous des attentes. Ça suffit à faire le bonheur d’intervenants qui avaient apparemment accepté l’idée d’un redémarrage de dame inflation. Cette détente généralisée est accompagnée par le secteur bancaire américain et ses résultats plus qu’encourageants, ainsi que par un retour en grâce des plus inattendus, le moribond luxe sabre le champagne après que Richemont a publié des ventes dix fois supérieurs aux attentes. Le plafond de la dette américaine est sur le point d’être atteint ? qu’importe, Tante Janet va nous régler ça fissa, on ne vas tout de même pas s’embarrasser de tels détails… Au final, tous les principaux indices d’actions progressent la semaine passée, l’indice S&P500 (SPX) met un terme à 3 semaines consécutives de repli, il fait légèrement mieux que le Nasdaq100 (NDX), ce dernier doit composer avec des mastodontes de la tech moins en forme que d’habitude. En Europe on assiste à des records historiques en semaine du Dax allemand et du FTSE 100 britannique, tandis que Paris réalise une très belle semaine en s’adjugeant près de 4%.
Le rapport sur l’inflation américaine permet aux rendements obligataires de refluer, le 10 ans US passe de 4,81% mardi à 4,6270% ce matin, il teste son support de 4,63%, s’il le casse ensuite il regardera 4,50%. Le repli des rendements obligataires est quasiment général autour du globe la semaine passée, le dollar pour sa part reste fort, la paire EUR/USD traite ce matin à 1,0313, son principal support se situe à 1,0226. L’or se maintient au-dessus de 2700 dollars, le pétrole traite à 77,93 dollars le baril de WTI Light Crude, la volatilité recule de 18% la semaine passée, le VIX revient à 15,97, illustrant la détente générale du sentiment du marché.
Les Fed Funds restent dans le flou le plus total, rien de bien concret n’y est pricé au sujet de la Fed dans un futur plutôt proche, nous allons désormais intégrer le retour aux affaires de qui vous savez ce lundi 20 janvier, ironie du calendrier, ce jour-même où les Etats-Unis se souviennent de Martin Luther King Jr, ils renoncent à ouvrir Wall Street pour l’occasion. À noter par ailleurs que ce lundi est aussi le Blue Monday, surnom donné au jour supposément le plus déprimant de l’année par une campagne publicitaire en 2005, ironie du calendrier quand tu nous tiens…
Cela faisait longtemps… La semaine passée les marchés européens d’actions connaissent une certaine euphorie. Bien que de nombreux analystes favorisent toujours l’Oncle Sam, une rotation des portefeuilles semble en cours. L’Europe surperforme les indices américains depuis le début de l’année (Eurostoxx50 +5,32% contre +1,96% au S&P500). Les indices européens ont souffert de contextes politiques incertains (notamment en Allemagne et en France) ainsi que de leur dépendance à la croissance toujours anémique chinoise. La croissance européenne elle a stagné mais ne s’est pas détériorée tandis que le sentiment du marché à l’égard des actions du vieux continent a atteint un niveau de pessimiste extrême, c’est bien souvent un signe contrariant. En parallèle, la BCE devrait couper ses taux au moins deux ou trois fois cette année (selon les Fed Funds) alors que la Fed reste dans le flou. Certes les prévisions de croissance des bénéfices de sociétés restent plus faibles en Europe par rapport aux Etats-Unis mais la valorisation du SPX est actuellement de 24,4 contre 15 à l’Eurostoxx, pendant que le rendement du dividende du SPX est à 1,25% vs 3,12% pour l’Eurostoxx. Le facteur X de la bourse américaine reste la tech, IA en tête, dont l’Europe est plutôt dépourvue.
Sur la semaine Goldman Sachs bondit de +11,55%, Caterpillar de +10,11%, tandis qu’Apple (-2,79%) et Walt Disney (-1,10%) subissent des prises de profits. Les résultats trimestriels favorisent également Wells Fargo (+6,7%), Citigroup (+6,5%), JPMorgan (+2%), Goldman Sachs (+6%) et Morgan Stanley (+4,1%), mais Bank of America recule de -0,9%. L’assouplissement réglementaire prévu aux États-Unis est bien accueilli, contrairement à l’Europe et à la Suisse, contraintes d’appliquer Bâle III dès 2025. JPMorgan reste plébiscitée avec une rentabilité des fonds propres de 22%
Donald Trump s'apprête à invoquer des pouvoirs d'urgence pour stimuler la production d'énergie aux États-Unis, selon des personnes qui lui sont familières. Cela fait partie d'une série de mesures qu'il prendra quelques heures après avoir prêté serment aujourd'hui en tant que 47e président. Le vice-président chinois Han Zheng, qui prévoit d'assister à l'investiture, appelle à un renforcement des négociations avec les États-Unis lors d'une réunion avec JD Vance.
La FTC approuve les engagements en vue de valider le rachat de Hess par Chevron (53 milliards de dollars). L'opération reste suspendue au recours déposé par Exxon Mobil. Intel flambe de 9% vendredi sur fond d'une nouvelle rumeur sur un éventuel rachat. Le ministère de la Santé américain va accorder 590 Millions de dollars de financements à Moderna pour développer des vaccins à ARN messager contre les pandémies de grippe.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse, hormis Séoul qui égare 0,14%. Tokyo progresse de 1,17%, Hong Kong avance de 1,79%, Shanghai grappille 0,08% et le Nifty50 gagne 0,61%. Le future SPX prend 8 points et l’Europe ouvre en hausse de 0,2%.
Focus sur les premières décisions du 47e président des Etats-Unis ce jour, les actions américaines reviennent aux affaires demain.