La poussière retombe sur un mois d’août comme on n’en avait plus vu depuis un bail. Mazette comme on ne s’est pas ennuyés! Votre serviteur se rappelle surtout de la démonstration de Steph Curry face à la France en finale olympique de basketball le 10 août, mais le monde de la finance préfère se remémorer le 5 août, date du grand plongeon bizarre, totalement effacé depuis, de nombreux petits porteurs sont restés sur le carreau au passage.
Les indices d’actions américains réalisent une plutôt belle dernière séance du mois vendredi, encouragés par des statistiques macro-économiques rassurantes, principalement l’indice PCE (Personal Consumption Expenditure), l’outil favori de la Fed pour mesurer l’inflation, qui confirme que cette dernière poursuit sa lente décrue. Une raison de plus pour se concentrer sur le volet «croissance» avec en point d’orgue cette semaine le rapport mensuel sur l’emploi ce vendredi. Le sentiment du marché à ce sujet reste balancé, les récents signaux sont encourageants mais le plus grand nombre ne semble pas encore convaincu dans les salles de marchés que la croissance économique des Etats-Unis se porte bien. Le patron de la Fed Jerome Powell a été clair en ouvrant la porte à une première baisse de taux dès la réunion du 18 septembre, certains gouverneurs de la Réserve Fédérale ont ensuite déclaré vouloir prendre leur temps.
L’indice S&P500 (SPX) termine son mois d’août plus ou moins où il l’avait débuté, il progresse de 3,8% sur la période et clôture vendredi proche de son record historique, sachant qu’il en a déjà réalisé 38 cette année. Les 11 secteurs du SPX sont recherchés vendredi, le podium du jour se compose de la consommation discrétionnaire, des industrielles et de la tech. La volatilité recule de 4%, le VIX clôture pile à 15,00, il regarde son principal support à 14,36, c’est là que se trouve actuellement sa moyenne mobile à 200 jours. On notera que le ratio put/call reste faible à 0,60 et aussi que l’indice S&P500 équipondéré (SPW) clôture à un plus haut de tous les temps, cela indique que les intervenants diversifient leur exposition aux actions, un signe plutôt encourageant. La semaine du Nasdaq100 (NDX) est timide, l’indice recule de 0,74% sur la période, en août il a progressé de 3,7%. A la cloche de vendredi le NDX parvient à défendre sa moyenne mobile à 50 jours. Parmi les actions individuelles, Dell Technologies gagne 4,3% après que le fabricant d'ordinateurs a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires et de ses bénéfices grâce à la demande croissante de serveurs axés sur l'intelligence artificielle. Les actions d'Ulta Beauty ont reculent de 4% après que le détaillant de cosmétiques a réduit ses perspectives pour l'année entière.
Sur le front des monnaies, le Dollar Index (DXY) a défendu son support de 100,61 avec succès, il évolue ce matin à 101,62, en revanche une death cross s’est produite la semaine passée, envoyant un signal baissier sur le billet vert. La paire eur/usd voit sa principale résistance à 1,1200, elle traite ce matin à 1,1066. Au chapitre du marché obligataire, le rendement du 10 ans US a trouvé un support à 3,80%, il évolue actuellement à 3,90%, sa principale résistance se situe à 4,00%. Le marché des Fed Funds continue de prévoir 3 à 4 baisses de 25 points de base chacune par la Fed en 2024.
En Europe la semaine boursière écoulée est plutôt bonne, l’indice Stoxx Europe 600 (SXXP) atteint un record historique vendredi soir, techniquement il s’ouvre la voie vers de nouveaux horizons. En Suisse le SMI évolue en toute discrétion (on ne veut pas déranger) à son plus haut niveau depuis avril 2022, sa prochaine résistance se situe à 12569 points (le top en séance du 11 avril 2022), niveau actuel 12388 pts.
Les tensions géopolitiques ne faiblissent pas mais le pétrole n’en profite guère, qui abandonne 5% sur la semaine. Et pourtant la traversée de la Mer Rouge reste incertaine en raison de la menace des Houthis yéménites, Israël a mené des frappes préventives au Liban et la Russie a frappé des installations énergétiques en Ukraine. Le baril de WTI Light Crude végète à 73,44 dollars, ce qui nous indique que le marché hésite entre les perspectives de baisse des taux des banques centrales et la dynamique supposée de la demande en pétrole.
Nous voici donc en septembre, les vacances d’été touchent à leur fin, de nombreux parents respirent tandis que Wall Street revient traditionnellement à la vie juste après le Labour Day. Or il se trouve que la journée du travail, c’est aujourd’hui aux Etats-Unis et au Canada, ces deux marchés vont donc rester fermés pour l’occasion, autant dire que la semaine boursière va commencer en fanfare…Alors bien évidemment qui dit septembre dit retour des Cassandre de service, alléchées par l’approche de l’automne. On devrait donc assister à un retour de Nouriel Roubini sur les plateaux télé, nous annonçant comme à son habitude que nous allons tous mourir dans d’atroces souffrances et que septembre est un mois tout pourri, ce qui il faut l’avouer n’est pas tout à fait faux, depuis 95 ans il a été un mois baissier à 53 occasions avec les plus importants reculs en moyenne. En plus selon Factset le SPX est cher, qui traite à 21 fois les bénéfices estimés à 12 mois contre une moyenne sur 10 ans à 18 fois. Ajoutez à cela l’imminence du démarrage du cycle de baisses de taux par la Fed, personne ne sachant vraiment dans quelles proportions cela a déjà été intégré par le marché, bref, bienvenue en septembre, le meilleur mois de l’année pour se souvenir que les performance d’un portefeuille ne se font pas sur un mois.
La coalition au pouvoir d'Olaf Scholz est écrasée lors de deux élections régionales allemandes par des partis populistes de droite et de gauche, un coup dur pour un gouvernement pas forcément des plus populaires.
La Chine met en garde le Japon contre de sévères représailles économiques si Tokyo restreint davantage les ventes et l'entretien des équipements de fabrication de puces aux entreprises chinoises, selon l’agence Bloomberg.
En France, le CPO (Chief Procrastinateur Officer) Emmanuel Macron rencontrera aujourd'hui l'ex-premier ministre et ancien responsable du Parti socialiste Bernard Cazeneuve, ainsi que le politicien conservateur Xavier Bertrand, alors qu'il envisage de nommer un premier ministre, du moins on l’espère.
Tiens! le PMI manufacturier Caixin de la Chine progresse à 50,4 en août, dépassant les prévisions de 50 et repassant en territoire d’expansion, en juillet il évoluait à 49,8. Ce n’est pas impressionnant mais à signaler, tout un chacun autour du globe guette les signes éventuels d’un redémarrage économique du pays.
Au menu macro-économique, la journée est consacrée aux indicateurs PMI manufacturiers définitifs des grandes économies, notamment de la Suisse (9h30), de la France (9h50), de l'Allemagne (9h55), de la zone euro (10h00) et du Royaume-Uni (10h30).
Le Premier ministre néerlandais déclare que les Pays-Bas prendront en compte les intérêts d'ASML dans la décision relative aux restrictions à l'exportation vers la Chine. Temenos finalise son programme de rachat d'actions. Le traitement par Finerenone de Bayer donne des résultats prometteurs chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque. Lausanne reste le siège principal de Logitech, affirme sa patronne. Le CEO d'Intel présentera ce mois-ci un projet de réduction des actifs et des coûts, selon Reuters, comprenant notamment la cession de la filiale Altera. Le groupe chinois Sinochem envisage de se retirer de l'entreprise commune avec Exxon dans le domaine du schiste aux États-Unis, selon Reuters. Goldman Sachs prévoit de licencier 1300 personnes, soit 3 à 4% de ses effectifs, selon le WSJ. Apple attend beaucoup du partenariat avec Bharti Airtel en Inde. Walt Disney et DirecTV ne parviennent pas à un accord de distribution. Un dirigeant de CrowdStrike témoignera devant le Congrès sur la panne informatique monstre du mois de juillet.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo grappille 0.14% à la cloche, Hong Kong perd 1,87%, Shanghai rend 1,1%, Séoul gagne 0,25% et le Nifty50 prend 0,07%. Le future SPX recule de 20 points, gardez en tête que Wall Street n’ouvrira pas aujourd’hui, l’Europe recule de 0,6% dans les premiers échanges de la semaine. L’or se bat avec le niveau de 2500 dollars l’once.