Gonet: l'actualité des marchés au 19 novembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq -0,82%, Dow -1,16%, SPX -1,16%, Russell -1,26%, SOX -0,72%, Eurostoxx +0,39%, SMI -0,01%.

Wall Street a les jambes lourdes et cela commence à se voir. L’indice S&P500 (SPX) termine sa session comme une pierre, au plus bas du jour et malgré les nouvelles encourageantes du vaccin de Pfizer, qui obtient désormais 95% de résultats probants. Le Russell2000 (RTY) souffre aussi, après avoir posté trois records historiques consécutifs. Le doute s’installe progressivement dans le marché, l’effet d’annonce des vaccins de Pfizer / BionTech et Moderna se dissipe lentement et on se demande désormais quand donc ces vaccins produiront leur effet sur le virus. L’annonce de la nouvelle fermeture des écoles de New York City n’aide pas, ni le papier sorti par Bank of America dont le titre est «sell the vaccine», la banque américaine nous rappelant que 91% des indices traitent au-dessus de leurs moyennes mobiles à 50 et 200 jours, ce qui constituerait un signal que le marché est en train de former un top. Les volumes d’échanges sont bons avec 11,44 milliards de titres traités sur le NYSE, la volatilité rebondit de 5% mais le VIX traite toujours en-dessous de 25. Au registre des secteurs, tous clôturent dans le rouge avec les industrielles qui limitent la casse alors que l’énergie souffre particulièrement.

Boeing a de nouveau le droit de faire voler son 737 Max. Le titre décolle de 3% à l’ouverture pour clôturer en… baisse de 7%! sell the news? Ambiance toute autre chez Tesla, qui décolle de 10% supplémentaires et pèse désormais 461 milliards de dollars en bourse, soit plus que tout le reste de l’industrie automobile réuni! Sur le front obligataire, le rendement de l’emprunt US à 10 ans reste stable, à 0,85%. Le Dollar Index (DXY) relève quelque peu la tête, à 92,46, la paire eur/usd traite à 1,1851 ce matin et l’or glisse du coup, à 1863 dollars par once. Le pétrole recule quelque peu, à 41,79 dollars le baril de WTI Light Crude, malgré des inventaires hebdomadaires en recul et probablement impacté par la menace des Emirats Arabes Unis de quitter l’OPEP+.

Wall Street a donc les jambes lourdes. Au-delà de l’importante quantité de titres qui traitent nettement au-dessus de leur moyenne mobile à 200 jours, le ratio put/call reste bas, qui indique de la complaisance dans le marché et de nombreuses mesures du sentiment du marché sont de retour à des niveaux historiquement extrêmes, niveaux atteints au mois de janvier de cette année. On peut citer l’indice Smart Money vs Dumb Money, l’optimisme excessif, l’indice d’appétit au risque et même les AAII (American Association of Individual Investors) qui sont à nouveau haussiers. Attention donc à ne pas laisser la cupidité nous envahir trop longtemps, les arbres ne montent pas au ciel.

La Fed souffle le chaud et aussi le moins chaud. Son président Jerome Powell laisse entendre que la banque centrale se tient prête à agir davantage. Il affirme que le temps n’est pas encore venu, et ne le sera pas de sitôt, pour une levée des outils d'urgence de la Réserve fédérale. Il précise que la Fed ne réfléchirait à une normalisation de son bilan qu'après beaucoup de nouveaux progrès sur les fronts de l'inflation et de l'emploi. Il est donc quasiment certain que la Fed prolongera, voire amplifiera, ses programmes de soutien mis en place en mars, et dont la plupart devaient en principe prendre fin le 31 décembre 2020. Au Congrès, la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et le chef de la minorité démocrate au Sénat Chuck Schumer ont invité mardi soir Mitch McConnell, le leader de la majorité républicaine à la Chambre haute, à reprendre les discussions. Sans rejeter la proposition, ce dernier s'en est tenu à rappeler qu'un tel plan devrait être d'une ampleur limitée à 500 milliards de dollars, alors que les Démocrates proposent 2200 milliards de dollars.

La ville de New York va fermer ses écoles à partir d'aujourd'hui, après que son taux d'infection aux tests ait atteint 3%. Les services de métro et de bus seront également réduits. Le New Jersey indique que le nombre de personnes les plus malades a grimpé de 44% en 24 heures. Le nombre cumulé de décès aux États-Unis a dépassé les 250’000. En France, les dernières fermetures ont aidé, car le nombre de patients en soins intensifs a le plus diminué depuis mai, mais les autorités sont loin de décider de mettre fin à la fermeture. Le niveau d'alerte élevé de Tokyo ne devrait pas déclencher de fermeture - les résidents peuvent toujours bénéficier de subventions pour les voyages à l'intérieur du pays.

Au menu du jour, 14h30 d'abord avec les inscriptions hebdomadaires au chômage et l'indice de la Fed de Philadelphie, puis à 16h00 avec les chiffres de l'immobilier ancien et l'indice des indicateurs avancés.

Réaction mitigée de Nvidia post-séance (-2%) malgré les résultats trimestriels record. Starbucks prévoit de relever les salaires de ses employés aux États-Unis d'au moins 10%, selon Reuters. Les compagnies aériennes américaines appellent une nouvelle fois le congrès à l'aide. Google renforce son offre de services bancaires, Google Pay, avec notamment la faculté d'ouvrir un compte courant directement dans l'application dès l'année prochaine aux États-Unis. Apple va verser 113 millions de dollars pour un litige sur le ralentissement de l'iPhone. Dans un autre registre, le groupe divise par deux la redevance réclamée au petit développeur pour faire partie de son écosystème d'application.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé, Tokyo recule de 0,36% à la cloche, Hong Kong perd 0,51%, Shanghai progresse de 0,47% et Séoul grappille 0,07%. Le future SPX traite en très légère hausse alors que l’Europe s’ajuste à la clôture de New York et recule de 0,6% dans le pré-marché.

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