Gonet: l'actualité des marchés au 13 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,51%, S&P 500 -0,62%, Nasdaq -0,63%, Russell -2,20%, SOX +0,31%, Eurostoxx -0,06%, SMI -0,53%.

Le très attendu indice des prix à la consommation nous apprend que l’inflation américaine est dans la bonne direction, mais que la Fed a peut-être encore un chouia de travail à effectuer.

Les données publiées hier montrent que les progrès récents en matière de réduction de l'inflation ont marqué une pause en septembre. L'indice des prix à la consommation progresse de 3,7% par rapport à l'année précédente, comme en août. Les prix de base, qui excluent les catégories volatiles de l'alimentation et de l'énergie, augmentent de 4,1% par rapport à l'année précédente, contre 4,3% en août. Sur cette partie-ci, privilégiée par la Fed, cela reste donc encourageant. Si l’on gratte la surface de ce rapport,  on constate que les coûts de logement restent remarquablement élevés et participent à raison d’au moins 40% du CPI. Les loyers augmentent, pour les locataires et les propriétaires, le coût des chambre d’hôtels fait également un bond important. Rien de mieux que d’observer le comportement du marché obligataire dans un tel contexte, tellement plus mature et rationnel que son petit frère le joyeux royaume des actions. Le rendement de l’emprunt US traitait à 4,88% il y a une semaine, juste après la publication d’un marché de l’emploi en pleine forme. Hier il évolue à 4,53% juste avant le CPI puis décolle et atteint 4,73% aux alentours du journal de 20 heures (pour ceux qui ne savent pas ce que cela signifie, bonne nouvelle, vous êtes jeune). Ce matin le 10 ans est de retour à 4,66%. Il a donc récupéré 13 bps depuis le CPI mais traite nettement en baisse depuis une semaine.

Dans les salles de marché, on se dit que la Fed ne fera rien sur ses taux lors de sa prochaine réunion le 1er novembre, en revanche on hésite quelque peu quant à celle du 13 décembre. Quoi qu’il en soit, on peut raisonnablement se dire que 25 points de base de plus ou de moins, cela ne change guère la donne. La Réserve Fédérale des Etats-Unis est en phase d’approche, l’atterrissage du Faucon Powell est trop engagé pour être avorté. Les intervenants oublient souvent qu’une banque centrale qui tergiverse perd l’oreille et le respect des marchés très rapidement. Or le plan de communication de la Fed a été déclenché il y a une semaine. D’ailleurs Susan Collins déclare hier que la récente hausse des rendements du Trésor, si elle se poursuit, pourrait atténuer la nécessité d'un nouveau resserrement à l'avenir. Les dernières données du CPI rappellent que «le rétablissement de la stabilité des prix prendra du temps», indique-t-elle, ajoutant que la résistance du PIB montre que les taux pourraient devoir rester élevés pendant longtemps. Madame Collins modère ses propos, CPI oblige, mais elle continue de passer le message de l’absence probable d’une nouvelle hausse de taux, le reste n’est que pure rhétorique.

À Wall Street les indices mettent un terme à la série de 4 séances consécutives de hausse, le S&P500 (SPX) aura besoin de prendre des forces pour casser sa moyenne mobile à 100 jours, qui évolue actuellement à 4400 points, clôture hier soir à 4349 pts, pas au plus bas de la séance et dans des volumes d’échanges en très légère hausse. La volatilité décolle, puis s’écrase, le VIX ne progresse que de 3,7% à la cloche, il clôture à 16,69 après avoir atteint 18,08 en séance, ça sent le bear trap à plein nez Downtown Manhattan. Le breadth est négatif sur le SPX à raison de 4 contre 1, côté secteurs seules la tech et l’énergie parviennent à garder la tête hors de l’eau, les semi-conducteurs passent une bonne journée. Au-delà des bons du Trésor US qui mettent quelque pression sur les actions, le dollar retrouve des couleurs, la paire eur/usd repasse en-dessous de 1,0600 et évolue ce matin à 1,0534, tandis que l’or progresse à 1876 dollars par once. Le Nasdaq100 (NDX) rend un peu de terrain mais se maintient aisément au-dessus de ses moyennes mobiles à 50 et 100 jours, ainsi que du niveau de 15'000 points.

Si l’on prend un peu de recul, sur 5 séances tous les principaux indices boursiers sont en progression, le SPX de 2,15%, le Nasdaq de 2,68%, l’Eurostoxx 50 de 2,4% et le SMI de 1,82%. Tiens, le CAC40 parisien ne progresse que de 1,52% sur la période, plombé par LVMH qui ne parvient pas à se relever de la publication de ses résultats, qui ont montré que la firme est peut-être en train de rentrer dans le rang. Il est beaucoup trop tôt pour se prononcer à ce sujet, dans l’intervalle le titre recule encore un peu hier, de 1,62%. clôture à 675 euros (soldes chez Vuitton!), point besoin d’être un Gordon Gekko en herbe pour voir qu’un support plutôt solide l’attend à 600 euros. Il n’est absolument pas dit que le titre va y aller, cela dépendra du temps que la poussière mettra à retomber autour de la firme et aussi du secteur, la Chine n’est jamais loin.

Et pendant ce temps-là, au joyeux royaume du Danemark Novo Nordisk gagne encore 4,1%...

L'ONU annonce qu'Israël a demandé l'évacuation de 1,1 million de personnes vivant dans le nord de la bande de Gaza dans les 24 heures, qualifiant l'ordre d'«impossible» et appelant à un revirement avant ce qui ressemble de plus en plus à une invasion terrestre imminente. Antony Blinken rencontre d'autres alliés au Moyen-Orient et le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, se rend à Tel-Aviv. Les États-Unis et le Qatar vont suspendre la distribution de 6 milliards de dollars de fonds à l'Iran. Téhéran indique qu'il conserve l'accès à ces fonds (source: Bloomberg).

Steve Scalise abandonne son éphémère campagne pour devenir président de la Chambre des représentants des États-Unis, après des jours de réunions controversées entre ses collègues républicains. Cette décision complique la capacité de Joe Biden à réagir à la guerre au Moyen-Orient, car la Chambre des représentants ne peut pas mener ses travaux, notamment approuver une nouvelle aide à Israël, tant qu'un nouveau président n'est pas en place.

Au menu macro-économique du jour, la production industrielle européenne (11h00) et l’indice de confiance de l’Université du Michigan aux Etats-Unis (16h00) sont les deux temps forts de la journée.

Après Microsoft, Google défendra les utilisateurs de systèmes d'intelligence artificielle générative contre les plaintes pour violation des droits d'auteur. Stadler Rail livrera des trains à hydrogène en Californie. Les principales publications du jour: UnitedHealth, JPMorgan Chase, Wells Fargo, BlackRock, Citigroup, Tryg, Fraport, Ashmore, TomTom.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent dans le rouge, échaudés par le CPI américain. Tokyo perd 0,55% à la cloche, Hong Kong abandonne 2,26%, Shanghai recule de 0,77% et Séoul rend 0,95%. Le future SPX traite en hausse de 3 points et l’Europe ouvre en recul de 0,4%.

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