La Bourse suisse a opéré mercredi ses derniers échanges en négatif, ébranlée à l’instar des autres marchés financiers par l’escalade de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Le SMI a fini sous la barre des 10’900 points, perdant 1700,58 points en une semaine.
Les droits de douane imposés par Washington au reste du monde sont effectifs depuis ce mercredi. Sur les marchés mondiaux, un vent de panique a continué de souffler alors que l’escalade s’est poursuivie entre la Chine et les Etats-Unis, Pékin ayant riposté aux surtaxes américaines colossales qui lui sont imposées en portant à 84% ses surtaxes sur les produits américains.
A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée, quelque peu soulagée par les déclarations du ministre américain des Finances sur les droits de douane Scott Bessent, qui a estimé qu’il serait «suicidaire» pour les autres pays de se rapprocher de la Chine d’un point de vue commercial pour tenter de contrebalancer les effets des droits de douane américains. Le Dow Jones reculait de 0,10%, l’indice Nasdaq avançait de 1,14% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,35%.
Pour César Pérez Ruiz, directeur des investissements chez Pictet Wealth Management, l’incertitude qui entoure l’impact des droits de douane américains pourrait durer puisqu’il faut du temps pour négocier et mettre en oeuvre. «Les marchés vont rester volatils et le risque de récession plane: les actions internationales seront donc sous pression. En cas de récession, il n’y aura pas de découplage: l’Europe et la Chine seront elles aussi dans la tourmente. La sélectivité va jouer un rôle clé», estime-t-il dans un commentaire.
«Les actions mondiales sont en chute libre, les rendements obligataires s’effondrent et le dollar se déprécie. Presque tout le monde s’accorde à dire que les droits de douane imposés par Trump ont considérablement accru le risque de récession aux Etats-Unis et probablement aussi dans d’autres pays», analyse pour sa part Chris Iggo, responsable des investissements chez Axa Investment Managers.
Les nouveaux droits de douane américains ne sont pas tenables à long terme, selon Jan Holthusen, économiste à DZ Bank. «Les conséquences seraient des augmentations massives des prix et des goulets d’étranglement de l’approvisionnement aux Etats-Unis. Il faut donc s’attendre à ce que la pression sur Donald Trump pour trouver des solutions constructives augmente, même au sein de ses propres rangs», prédit-il.
Le SMI a terminé la séance en chute de 4,15% à 10’887,73 points, avec plus haut à 11’179,25 points et un plus bas à 10’699,66 points. Le SLI a lâché 3,91% à 1752,71 points et le SPI a reculé de 4,08% à 14’583,15 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 29 ont reculé et une seule a fini inchangé.
Swisscom a clôturé les échanges à l’équilibre. Givaudan (-0,2%) est brièvement passé dans le vert avant de retomber dans le rouge. C’est le titre qui a perdu le moins de terrain ce mercredi, devant Lindt (-1,4%) et SGS (-1,5%).
Le poids lourds de la cote Nestlé (-2,4%) a également fini en zone négative.
Logitech (-5,4%), Adecco (-5,7%), Roche (-5,8%) et Novartis (-6,4%) ont échoué au fond du classement.
Sandoz (-7,8%) a fini lanterne rouge.
Sur le marché élargi, Mobilezone (-17,2%) a fini la journée dans le camp des perdants. Curatis (-0,9%) et GAM (-4,7%) ont également clôturé les échanges dans le rouge.
A l’opposé, Idorsia a décollé de 4,6% après avoir confirmé que le gendarme américain du médicament (FDA) a levé l’exigence dite REMS pour son médicament contre l’hypertension Tryvio à destination des femmes enceintes ou allaitantes.