Le marché de la dette s’est détendu lundi, les craintes suscitées par le recul de l’excédent commercial chinois incitant les investisseurs à chercher refuge du côté de l’obligataire.

«Il y a eu une belle détente aujourd’hui. La chute des exportations chinoises a de nouveau jeté un coup de froid et a déclenché un mouvement d’aversion au risque» qui s’est traduit classiquement par des «indices actions dans le rouge» et une détente du marché obligataire, a résumé auprès de l’AFP Eric Vanraes, gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

Pour la deuxième année consécutive, l’excédent commercial de la Chine s’est globalement dégonflé en 2018, tout en s’accentuant vis-à-vis des Etats-Unis, alors même que ces derniers sont excédés par le déséquilibre des échanges bilatéraux.

La publication de ces chiffres intervient en outre «dans une ambiance générale qui n’est pas bonne, avec notamment le shutdown aux Etats-Unis ou le Brexit pour lequel personne ne sait vraiment où nous en sommes», ce qui joue en faveur du marché de la dette, a ajouté M. Vanraes.

Le «shutdown» qui paralyse partiellement depuis près de trois semaines les administrations fédérales des États-Unis est devenu le plus long de leur histoire dans la nuit de vendredi à samedi.

Côté britannique, la Première ministre Theresa May continuait à se battre pour tenter de convaincre les députés britanniques de voter mardi l’accord de Brexit, menacé d’un rejet aux conséquences imprévisibles.

Les dirigeants de l’UE ont essayé de lui donner un coup de main lundi en affirmant dans une lettre à la responsable vouloir éviter l’entrée en vigueur d’une disposition controversée de l’accord de Brexit sur la frontière irlandaise, qui fait craindre le refus du texte mardi.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a légèrement baissé à 0,231% contre 0,239% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même trajectoire, terminant à 0,640% contre 0,664%, tout comme celui de l’Espagne, à 1,419% contre 1,445% et celui de l’Italie, à 2,843% contre 2,854%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans est monté à 1,297% contre 1,290%.

Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans se stabilisait à 2,704% contre 2,701% vendredi, tandis que celui à 30 ans montait à 3,049% contre 3,033%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,537% contre 2,541%.