L’inflation et le retournement des taux d’intérêt affectent aussi le logement

Communiqué, Helvetia & MoneyPark

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La hausse des coûts ne fait pas renoncer à la propriété. La maison individuelle à la campagne reste un rêve bien ancré, selon une étude sur le logement idéal d’Helvetia et de MoneyPark.

L’étude actuelle sur le logement idéal d’Helvetia et de MoneyPark montre que l’inflation et le retournement des taux d’intérêt ne sont pas passés inaperçus auprès de la population suisse. La pression exercée sur le porte-monnaie alimente la sensibilité aux prix, freine les investissements dans les logements en propriété et réduit notamment l’importance de la durabilité de l’habitat, qui n’est plus aussi pertinente qu’il y a un an. Néanmoins, la hausse des coûts ne fait pas renoncer à la propriété. La maison individuelle à la campagne reste un rêve bien ancré.

L’inflation et le retournement des taux ont également affecté le logement. De nombreux locataires ont été confrontés à une majoration des loyers et ont reçu des décomptes de charges plus élevés. Les propriétaires subissent eux aussi l’augmentation des coûts énergétiques et des prix des artisans. Et les personnes détenant une hypothèque Saron ont fait face à cinq hausses de taux en dix-huit mois. Concrètement, deux tiers des propriétaires (66%) et plus de la moitié des locataires (58%) déclarent ressentir les répercussions du retournement des taux. Chez les locataires, l’augmentation du taux d’intérêt de référence et donc du loyer est le gros problème (42%). Les propriétaires craignent des taux hypothécaires plus élevés lors de la prochaine prolongation (28%) ou paient déjà des taux plus élevés en raison d’une hypothèque Saron (16%) ou d’une récente prolongation de leur hypothèque existante (17%).

L’inflation freine les investissements dans le logement en propriété

La pression exercée sur le porte-monnaie alimente encore plus la sensibilité aux prix, qui avait déjà fortement augmenté l’année dernière. Le loyer ou le prix de vente joue un rôle de plus en plus important dans le choix du logement, et se distingue maintenant nettement d’autres facteurs tels que la luminosité, la taille ou le standard d’aménagement. Et au total, 38% des propriétaires interrogés déclarent investir moins dans leur logement (23%) ou repousser leurs investissements en raison de l’inflation (15%). Seulement 5% indiquent renoncer complètement à l’investissement prévu. Selon cette étude, un peu plus de la moitié (53%) des propriétaires interrogés prévoient encore d’investir dans leur logement au cours des deux prochaines années, mais pas avec un budget aussi élevé que l’an dernier.

Les investissements dans le solaire reculent

Avec 24% d’approbation, les installations solaires perdent leur place au soleil. Cette année, elles doivent laisser la première place des investissements les plus populaires au jardin et aux extérieurs (25%). La salle de bain, la cuisine et les fenêtres restent des choix populaires et la protection contre le soleil gagne également cinq places. Les perdants sont notamment les investissements dans le chauffage, la ventilation et la climatisation, ainsi que l’aménagement intérieur (recul de 4 places chacun). Ces investissements ont souvent été réalisés dans le passé, tandis que le stockage par batterie perd pas moins de six places, bien qu’il soit encore rarement indiqué comme un investissement déjà réalisé. «Notre enquête de l’année dernière promettait un boom des installations solaires, mais la réalité est restée en deçà des attentes», commente Lukas Vogt, CEO de MoneyPark, à propos de l’évolution des investissements les plus populaires dans les logements en propriété.

Des répondants toujours favorables à la durabilité mais hésitants face à la rénovation énergétique

La durabilité du logement reste importante pour la majorité des personnes interrogées. Cependant, ce thème a perdu de son importance par rapport à l’année dernière. Le sujet est très important pour seulement 26% des personnes interrogées, contre 40% il y a un an. Parmi les sondés les plus jeunes en particulier, la proportion de celles et ceux qui le jugent très important a même diminué de moitié pour atteindre 13%. Les personnes interrogées en Suisse romande ainsi que les femmes accordent toujours une plus grande importance au thème de la durabilité. L’assainissement énergétique a perdu de son caractère d’urgence. Les mesures prévues sont passées de 31% l’année dernière à 26%. Le désintérêt (19%) a fortement augmenté et beaucoup plus de personnes interrogées (9%) ne peuvent actuellement se permettre de tels investissements.

La maison individuelle à la campagne: l’île des bienheureux

Malgré toutes les incertitudes financières, les personnes sondées ne sont pas prêtes à reculer dans le choix de leur bien idéal. Comme logement idéal, la maison individuelle indépendante est le solide numéro un jusqu’à 65 ans. Elle obtient plus de la moitié (53%) de l’ensemble des voix. L’appartement dans un immeuble collectif (27%), à la deuxième place, est le type de bien préféré des sondés de plus de 65 ans. Pour la majorité des répondants, la propriété de rêve doit être située à la campagne, disposer d’un espace extérieur, être calme et proche de la nature, ainsi que bien desservie par les transports publics. «Les espaces extérieurs et le bon ensoleillement perdent de leur importance – peut-être en raison de la hausse des températures. À l’avenir, les propriétés pourraient marquer des points avec des emplacements ombragés et des possibilités d’ombrage efficaces en été», a commenté Lukas Vogt, CEO de MoneyPark. Ceux qui possèdent déjà un logement en propriété vivent beaucoup plus souvent dans leur type de bien immobilier préféré que dans le cas des locataires. Il en va de même pour la satisfaction, qui reste très élevée; 68% des propriétaires se déclarent très satisfaits, soit toujours nettement plus que les locataires (36%).

De nombreux risques liés au logement en propriété sont assurés

On protège ce que l’on possède. La grande majorité des propriétaires assurent leur inventaire du ménage (88%) et le bâtiment (79%) contre les incendies, les dommages naturels et les cambriolages. Environ deux tiers (62%) des propriétaires possèdent une assurance responsabilité civile bâtiment et environ un quart (24%) une assurance de protection juridique immobilière. En revanche, l’assurance tremblement de terre n’est citée que par 14% des personnes interrogées. «Même s’il se produit rarement, le risque sismique, en raison de l’ampleur des dommages, justifie de le compter parmi les risques qu’un nombre très réduit de propriétaires peuvent supporter eux-mêmes. Si l’on considère que le logement en propriété est l’investissement le plus précieux de nombreux particuliers, il est surprenant que 86% des personnes interrogées n’aient pas ou pas suffisamment assuré ce risque. Elles renoncent à beaucoup de sécurité pour relativement peu d’argent», estime Jan Kundert, Chief Customer Officer et membre du Comité de direction d’Helvetia Assurances Suisse.

Les intentions de vente continuent d’augmenter

Malgré l’augmentation des coûts, les locataires ne veulent pas non plus dire adieu au rêve d’une maison en propriété. Certes, les intentions d’achat concrètes continuent de décliner. Elles sont passées de 30% en 2020 à 19% cette année. Pour les locataires en particulier, le rêve de devenir propriétaire a diminué au fil des ans, passant de deux tiers (66% en 2020) à plus de la moitié des sondés (55%). Mais les participants à l’enquête restent nettement plus nombreux (51%) à estimer que la propriété restera à l’avenir une forme de logement plus attrayante financièrement que la location (28%). Sans doute aussi parce que la grande majorité (81%) anticipe toujours des prix en hausse. Cela ne facilite certainement pas la réalisation du rêve d’une maison individuelle à la campagne. Mais la bonne nouvelle pour les acquéreurs potentiels, c’est que les intentions de vente à court terme (6%) comme à long terme (15%) des propriétaires continuent de progresser, ce qui devrait conduire à une offre plus élevée. Pour la première fois, la réalisation de la plus-value des dernières années (17%) joue un rôle important dans les motifs de vente. Un logement en propriété devenu trop grand (25%) reste la raison la plus souvent citée. «La hausse des prix de l’immobilier et le retournement des taux d’intérêt font qu’il est difficile pour les locataires de réaliser leurs rêves d’habitation. Les propriétaires réfléchissent maintenant davantage à la vente pour profiter de la plus-value des dernières années et réduire les coûts. Malgré tout, la propriété du logement reste la forme de logement la plus attrayante», explique Lukas Vogt.

À propos de l’étude sur le logement idéal

L’étude sur le logement idéal réalisée par Helvetia Assurances et MoneyPark est la plus grande enquête indépendante sur la satisfaction et les souhaits de la population suisse en matière de logement. Depuis 2015, l’étude se penche une fois l’an sur les aspects concrets du «logement idéal» en Suisse. 1’002 personnes résidant en Suisse ont été interrogées dans un sondage en ligne représentatif en février 2024.

 

L’étude complète est disponible en cliquant ici.

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