Swiss Re assure avoir franchi le creux de la vague au 1er semestre

AWP

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Le réassureur zurichois a subi une perte de 1,1 milliard de dollars et s’abstient de présenter des prévisions chiffrées pour l’ensemble de l’année. Le titre grimpe.

Swiss Re se livre vendredi à un exercice de rétablissement de la confiance des investisseurs avec la présentation officielle de ses résultats sur le premier semestre. Le réassureur avait prévenu il y a dix jours que les réclamations et provisions liées à la pandémie de COVID-19 pour 2,5 milliards de dollars avaient creusé une perte sèche de 1,1 milliard.

Hors effets de la crise sanitaire, le numéro deux mondial de la réassurance revendique néanmoins dans son rapport à mi-parcours un bénéfice net de 865 millions.

La multinationale zurichoise indique avoir maintenu son ratio de solvabilité au-dessus de son objectif de 220%. Le niveau de fonds propres n’en a pas moins fondu de 2,2 milliards de dollars depuis fin décembre à 29,9 milliards fin juin, pour s’inscrire dans le cadre des attentes du marché.

Le ratio combiné de la principale unité Property and Casualties (P&C) s’avère avec 115,8% encore moins bon que la pire des projections du consensus AWP à 111,5%. Celui de Corporate Solutions (Corso), à 122,6%, représente par contre un mieux, tant au regard des 123,8% attendus en moyenne que des 132,8% affichés un an auparavant.

Volumes en hausse

En terme de volumes, les primes encaissées ont enflé de 6,4% pour représenter 19,33 milliards. P&C a collecté 9,3 milliards (+10,1%) et Life and Health (L&H) 6,7 milliards (+6,2%). Corso par contre a égaré 2,9% à 2,0 milliards et Life Capital 4,2% à 1,0 milliard.

Swiss Re ne s’aventure pas sur le terrain des perspectives chiffrées pour l’ensemble de l’année, invoquant notamment l’impact incertain du COVID-19. La direction assure néanmoins être en position de continuer à investir dans la croissance, dans un environnement tarifaire toujours plus favorable.

Les actionnaires peuvent compter sur un maintien de leur dividende. «Nous ne percevons aucun danger à cet égard en 2021», a assuré en téléconférence le directeur financier John Dacey. Le conseil d’administration avait par contre fait l’impasse en avril sur le lancement d’un nouveau programme de rachat d’actions portant sur 1 milliard de francs, pourtant fraîchement validé alors en assemblée générale.

Le pire semble derrière, mais l’avenir incertain

La courbe épidémique et les dégâts économiques afférents ont culminé au cours du trimestre écoulé, permettant de dresser un premier bilan des pertes des différentes unités d’affaires. Quelque 70% des provisions ont ainsi été constituées pour couvrir des pertes avérées, mais qui n’ont pas encore été déclarées.

D’autres réclamations encore vont survenir au cours des prochains partiels, mais il demeure prématuré d’en évaluer l’ampleur.

«Nous n’anticipons pas une seconde vague de la même ampleur que la première», a tenu à assurer le grand argentier. Pour autant, si la situation semble sous contrôle sur le Vieux continent, l’évolution de la pandémie et de la mortalité afférente aux Etats-Unis risque d’avoir un impact négatif sur les activités dans l’assurance vie.

Performance sous-jacente décente

Vontobel souligne que les résultats «normalisés» plaident pour une performance «honorable» de Swiss Re à mi-parcours. Les ratios combinés des différentes unités, apurés des facteurs non récurrents, s’inscrivent dans le cadre des attentes voire légèrement au-dessus.

Dix jours après un avertissement sur pertes sans équivoque, la publication du jour revêt une importance toute relative, souligne de son côté la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Pour autant, la situation au bilan demeure saine et la rémunération des actionnaires ne semble pas menacée.

Les investisseurs semblaient avoir déjà largement digéré l’avertissement sur pertes et propulsaient vers 10h45 la nominative Swiss Re de 2,5% à 72,92 francs, dans un SMI en hausse de 0,86%.

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