The Paris Performance Ranking: une initiative conjointe de DPAM et de l’Université de Liège

Ophélie Mortier, DPAM

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«Ce classement nous permettra d’approfondir nos connaissances dans la mesure où il fera ressortir les résultats obtenus par les différents pays en matière de respect de leurs engagements au titre de l’Accord de Paris», déclare la responsable des investissements durables Ophélie Mortier.

Un suivi des progrès vers le «net zéro» 

  • Le classement (qui porte actuellement sur 23 pays de l’Annexe II de l’Accord de Paris) résulte d’une évaluation exhaustive de ces pays qu’il classe en fonction de leur conformité à l’Accord de Paris.
  • A notre connaissance, il n’existe aucun autre classement aussi complet et aussi étendu qui donne une perspective globale unique des progrès réalisés en matière d’action climatique au niveau mondial.
  • A l’avenir, d’autres pays seront également intégrés dans ce classement.
  • Les connaissances ainsi acquises permettront à DPAM d’améliorer son engagement vis-à-vis des Etats souverains.

DPAM et l’Observatoire Hugo (de l’Université de Liège) ont élaboré conjointement un classement des performances des pays par rapport à l’Accord de Paris. Ce projet, qui réunit le monde académique et celui de l’investissement, vise à mesurer précisément le degré d’alignement des pays par rapport aux objectifs de l’Accord de Paris, notamment en ce qui concerne la limitation de la hausse de la température mondiale à 1,5°C.

Conformément à l'engagement de DPAM auprès des pays en matière de durabilité, ce projet renforcera son action et augmentera l'impact de ses investissements au niveau national, en approfondissant et en étendant son dialogue avec les différents Etats. Sur le plan des investissements, le classement viendra enrichir le modèle de d’évaluation de la durabilité des Etats de DPAM grâce aux nouvelles données qu’il fournira. L’entreprise envisage d’inclure ce classement ou la recherche qui le sous-tend dans son modèle, ce qui pourrait être possible dès qu’il couvrira un nombre suffisant de pays.

Quoi qu’ambitieux, ce projet vient compléter les efforts déjà consentis par DPAM pour créer un changement positif, notamment au travers de ses stratégies d’impact lancées récemment. Il se situe parfaitement dans la ligne de son objectif global de progresser pour prospérer, en suscitant une croissance qui profite à la fois aux clients et à la société dans son ensemble.

Le projet se déroule sur trois ans. La première année, il aboutit à un classement préliminaire et à des résultats susceptibles d’être adaptés en fonction des retours d’informations, d’un réexamen et de l’évolution de la situation.

Le classement des performances sur la base de l’Accord de Paris montre quels sont les résultats des pays par rapport aux différents engagements de l’Accord de Paris. En ce sens, il est plus exhaustif que les autres modèles de classement qui sont axés pour l’essentiel sur la limitation de la hausse de la température mondiale et qui négligent les engagements plus généraux.

A l’heure actuelle, le classement résulte d’une évaluation portant sur les articles 2, 7, 9, 10, 11 et 13 de l’Accord de Paris. Il analyse les performances des pays en fonction de six critères principaux: les émissions actuelles, les émissions prévues, l’objectif du «net zéro», l’adaptation, les moyens consentis pour la mise en oeuvre et la transparence multilatérale. Le classement est conçu de manière à ce que chaque thème retenu compte trois indicateurs et que, une fois agrégés, les résultats pondérés des différents thèmes aboutissent à un classement final pour chaque pays.

Les pays actuellement inclus dans le classement sont les suivants: Australie, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Islande, Irlande, Italie, Japon, Luxembourg, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède et Suisse. A l’avenir, le classement intègrera d’autres pays de l’Annexe I ainsi que des pays qui ne figurent pas dans cette Annexe. Il pourra ainsi être étendu à l’ensemble des pays de l’OCDE ainsi qu’aux marchés émergents tout en restant équitable et pertinent.

Pour Ophélie Mortier, responsable des investissements durables de DPAM: «le principal objectif de DPAM étant de progresser pour prospérer, en suscitant une croissance qui profite aux clients et à la société dans son ensemble, nous avons intégré l’analyse de durabilité dans le processus d’investissement en obligations d’Etat depuis de nombreuses années. Nous voulons que ces investissements soient un soutien aux objectifs de l’Accord de Paris, notamment à celui qui vise à atténuer le réchauffement climatique afin d’en limiter les conséquences négatives, ainsi qu’à celui qui cherche à favoriser l’adaptation. Ce classement nous permettra d’approfondir nos connaissances dans la mesure où il fera ressortir les résultats obtenus par les différents pays en matière de respect de leurs engagements au titre de l’Accord de Paris.»

Aidan Geel, doctorant de l’Université de Liège, qui travaille à l’élaboration du classement sous la supervision de DPAM et de l’université, ajoute: «ce classement est le premier basé sur un indicateur composite qui, outre la limitation de la température, mesure la performance des pays en intégrant la nature multidimensionnelle de l’Accord de Paris et l’action climatique internationale. Il représente une étape importante dans la redéfinition de ce que signifie réellement la lutte contre le changement climatique pour un pays.»

Commentaires par pays:

  • La Suisse occupe la 3e place du classement grâce à des résultats impressionnants en matière d’émissions, qu’elles soient actuelles ou projetées (3e place dans ces deux catégories), ainsi qu’un engagement ferme en faveur de la transparence multilatérale (6e place). Le pays peut cependant progresser, en particulier dans le financement international de la lutte contre le changement climatique, domaine dans lequel elle se place au 9e rang.
  • Malgré les places respectables qu’elle obtient sur le plan des émissions, à la 8e place pour les émissions actuelles et à la 10e pour les émissions projetées, la Belgique n’arrive qu’à la 19e place sur 23 au classement final. Ce pays est nettement moins performant que les autres pour les indicateurs liés à la gouvernance, en particulier pour ce qui concerne son objectif du «net zéro» et pour ce qui est de sa contribution à la transparence multilatérale. Si la Belgique corrige ces points faibles, elle pourrait nettement progresser dans son classement ces prochaines années.
  • Grâce à sa rigueur, l’Allemagne excelle pour ce qui concerne son objectif du «net zéro». Elle se distingue également pour son soutien affirmé aux pays en développement, notamment au moyen du financement international de la lutte contre le changement climatique. Ces atouts lui permettent d’arriver en 2e position du classement. Mais elle pourrait faire mieux et arriver au sommet du classement si elle n’était pas plombée par ses résultats en matière d’émissions de gaz à effet de serre.
  • L’Autriche arrive en tête du premier classement des performances sur la base de l’Accord de Paris. Son engagement à atteindre le «net zéro» dix ans avant la plupart des pays développés et ses performances équilibrées dans d’autres domaines confirment sa position de leader. Des améliorations sont néanmoins possibles, en particulier sur le plan du financement international de la lutte contre le changement climatique où l’Autriche se place en 16e position.
  • L’Italie arrive en 21e position du classement des performances basées sur l’Accord de Paris et elle peine à se maintenir au niveau de ses homologues sur plusieurs plans. Bien qu’elle arrive en milieu de peloton pour ses émissions (12e pour les émissions actuelles et 15e pour les émissions projetées), elle est clairement à l’arrière pour ce qui concerne ses efforts d’adaptation au changement, la rigueur de ses efforts pour parvenir à l’objectif «net zéro» ainsi que son engagement en faveur de la transparence multilatérale.
  • En 5e position du classement des performances basées sur l’Accord de Paris, l’Espagne obtient des résultats remarquables. Et même si elle n’arrive qu’en 13e position pour ses émissions actuelles et en 9e position pour ses émissions projetées, elle excelle sur ces points cruciaux que sont la rigueur des efforts en vue d’atteindre l’objectif du «net zéro», la transparence multilatérale et les contributions destinées aux pays en développement. Son gouvernement est leader en matière de transfert de technologies ainsi que pour ce qui concerne les initiatives visant au renforcement des capacités. 

Le classement est accessible au public sur le site international de DPAM. Découvrez le classement des performances sur la base de l’Accord de Paris.

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