Wall-Street joue à se faire peur et plonge de plus de 1,5% en séance, avant de se reprendre en seconde partie de journée et de clôturer proche de l’équilibre. Les intervenants sont toujours en phase de digestion des récents propos de la Fed, qui a souligné mercredi que l’inflation approchait de son objectif, ouvrant la voie à une nouvelle hausse de taux lors de la prochaine réunion, agendée au 13 juin. On peut aussi attribuer la prudence ambiante à l’approche du rapport américain sur l’emploi, qui sera publié cet après-midi à 14h30 heure de Genève.

En guise de mise en bouche, hier les inscriptions hebdomadaires ont fait état de 211k demandes d’allocations chômage, contre 224k de consensus et 209k pour la semaine antérieure. Par ailleurs, le dernier rapport de la firme Challenger a fait état d’une forte baisse des destructions de postes en avril par les entreprises américaines, à 36,081, contre 60,357 en mars.

Pour en revenir au marché, l’indice S&P500 (SPX) vit une journée plus qu’intéressante. Au-delà du rebond de mi-séance, le SPX traverse sa moyenne mobile à 200 jours dans la journée pour terminer sa session nettement au-dessus, techniquement un excellent signe. Au registre des secteurs, la charge est sonnée par les actions technologiques et plus particulièrement Nvidia, qui grimpe de 3% après avoir été relevée à «Overweight» par Barclays Capital. Pour sa part, Apple confirme sa bonne tenue post résultats et grappille 0,2%. Notons l’apparition de Warren Buffet sur CNBC qui déclare que le rapport des résultats de Berkshire Hathaway, attendu demain, contiendra des informations sur les dix participations les plus importantes du groupe et qu’il révélera l’intérêt croissant de Monsieur Buffet dans Apple.

Au registre des monnaies, le dollar s’attaque à la barre des 1,20 contre euro et traite à 1,1966 ce matin. Le prochain niveau de support est 1,1820 et la bataille fait rage dans les niveaux actuels. Les négociations sur le commerce ont débuté entre la Chine et les Etats-Unis, le rapport sur l’emploi est imminent, les résultats de sociétés continuent de tomber et les rendements obligataires captent l’attention de tout le monde. Dans ce contexte chaque camp (dollar haussier et dollar baissier) dispose d’arguments. Sur la partie des taux, le rendement de l’emprunt US à 10 ans reste en-dessous des 3%, à 2,94% ce matin. Le pétrole (WTI Light Crude) se stabilise à 68$ le baril et l’or reste proches des 1300$ l’once, à 1310$ actuellement.

Ce matin HSBC annonce des revenus en progression de 2,5% au premier trimestre, juste au-dessus des prévisions. Le bénéfice avant impôts est en ligne. John Flint, le nouveau CEO, annonce un plan de rachat d’actions pour 2 milliards de dollars. L’action HSBC en baisse de 2,4%. Swiss Re annonce une croissance solide au premier trimestre ainsi qu’une bonne profitabilité, l’action en hausse de 0,3%. Mais ce matin ce sont les banques françaises qui attirent l’attention, BNP et Société Générale ayant publié leurs chiffres. La volatilité sur les marchés boursiers et la correction de février n’ont manifestement pas profité à tous les acteurs. Si les banques américaines telles que Morgan Stanley et Goldman Sachs ont battu les attentes grâce à un regain d’activité sur les marchés, BNP et Société Générale, affichent des performances en berne dans ce domaine. Le produit net bancaire de BNP Paribas, première banque de la zone euro par les actifs, a reculé de 4,4% à 10,8 milliards d’euros au premier trimestre, légèrement en deçà des attentes. Du côté de la Société Générale, le produit net bancaire a reculé de 2,8% à 6,29 milliards d’euros, en dessous du consensus. Les actions BNP et Société Générale en net repli de 3,2% respectivement 6,8%. Sur une note plus joyeuse, Lonza est recherchée après son point de situation durant lequel la société a reconduit ses perspectives à court terme et s’estime bien lancée pour concrétiser ses ambitions à moyen terme, le titre Lonza en hausse de 3,6%.

Plus globalement, les indices européens ouvrent en territoire légèrement positif, portés par les secteurs technologique, industriel et de l’énergie. Les financières souffrent, on comprend bien pourquoi. Notons toutefois que Crédit Suisse et UBS progressent légèrement. Le rapport américain sur l’emploi de cet après-midi retiendra l’attention de tout un chacun mais il faudra aussi suivre les résultats trimestriels d’Alibaba, qui seront publiés avant l’ouverture de New-York. Alibaba est une sorte de patchwork entre Facebook, Google et Amazon. De plus la firme de Jack Ma domine le big data (la collecte de données), nerf de la guerre ce qui rend les résultats de cette société encore plus intéressants à suivre.

Xiaomi, un des principaux constructeurs de smartphones en Chine, annonce son intention de se lancer en bourse à Hong-Kong. Selon le Wall Street Journal, cela constituerait la plus importante IPO (Initial Public Offering) cette année, Xiaomi cherchant à lever au moins dix milliards de dollars US. A suivre…