Wall-Street à l’équilibre en clôture vendredi, le marché digérant le tsunami de résultats de sociétés ainsi que la statistique de la croissance aux premier trimestre. Le PIB américain au premier trimestre, traditionnellement faible, ressort à 2,3% contre 2% attendus. Les résultats d’entreprises quant à eux sont excellents. A ce jour 61% des sociétés de l’indice S&P500 (SPX) ont publié leurs chiffres avec 78% de surprises positives (68% en moyenne ces trois dernières années). Très importante, la croissance des bénéfices en est à 25,2%, les analystes prévoyant 23,6%. Si l’on fait abstraction du nouveau régime fiscal, cette croissance revient à 17,8%. Des résultats exceptionnels donc mais des investisseurs sur la retenue, les sociétés ayant battu les attentes surperformant le marché d’environ 1% contre 2% historiquement. On peut comprendre cette frilosité car une ombre plane sur les indices, la courbe des taux US. Cette dernière est devenue vraiment très plate et l’on craint qu’elle s’inverse. Rappelons que l’inversion de la courbe des taux est souvent considérée comme un signe avancé du déclenchement d’une récession à moyen terme. Elle intervient normalement dans une période de surchauffe économique provoquant des tensions inflationnistes. Ces dernières poussent la banque centrale à remonter ses taux d’intérêts avec un risque de ralentissement économique. En l’état, nous n’y sommes pas, la courbe est plate, il faut la suivre de près. Sur le 10 ans US, les intervenants craignent qu’il passe durablement au-dessus des 3,05%. La semaine passée, il est venu à 3,03% avant de revenir à 2,96%, son niveau actuel.

La partie géopolitique reste préoccupante, malgré la détente en Corée. C’est du côté de l’Iran qu’il faut regarder, Donald Trump semblant déterminé à dénoncer l’accord sur le nucléaire conclu en 2015 (avec les 5 membres permanents de l’Onu + l’Allemagne) et respecté par l’Iran selon les observateurs mais critiqué par le président des Etats-Unis. Les tentatives désespérées d’Emmanuel Macron et Angela Merkel d’infléchir la position de Trump semblent vouées à l’échec, ce d’autant plus que l’Iran n’accepterait une renégociation en aucune manière, selon son président Hassan Rohani. Et la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump reviendra d’actualité demain 1^er mai, jour où expireront les exceptions accordées par le président américain, à l’Union Européenne notamment. A suivre de près.

Pour en revenir au marché, hormis demain mardi premier mai, où la plupart des indices européens resteront fermés, il y aura beaucoup à digérer cette semaine avec 150 résultats de sociétés aux Etats-Unis (notamment Apple, McDonald’s, Aetna, Merck, Garmin, Yum Brands, Estee Lauder, Kraft Heinz, PG&E et Berkshire Hathaway), la réunion de la Fed ce mercredi, personne n’attendant de hausse de taux à cette occasion et l’importante statistique de l’emploi ce vendredi avec les création de postes de travail au mois d’avril.

La volatilité a quelque peu reflué, l’indice VIX rendant 5% vendredi à 15,42, le dollar reste fort, le dollar index DXY à 91,65, la paire euro/dollar à 1,2113 et le dollar/suisse à 0,9890. Sur la partie euro/suisse, on traite à 1,1980 ce matin. A ce propos, on suspecte dans le marché que la Banque Nationale Suisse (BNS) se soit mise à vendre des actifs en euros au niveau de 1,20 franc. Le pétrole (WTI Light Crude) traite à 67,43$, il est ardu de prédire la suite, la force actuelle du dollar jouant un rôle de frein alors que les probables tensions à venir entre les Etats-Unis et l’Iran sont susceptibles de faire contrepoids. L’or végète à 1318$, 1350$ reste manifestement une résistance très solide.

T-Mobile US a annoncé hier le rachat de son concurrent Sprint pour 26 MD$ (21,4 MD€), dans le cadre d’une opération toute en actions. Le nouveau groupe disposant d’une clientèle de 127 M d’abonnés, supérieure à Verizon Com et AT&T. Deutsche Telekom détiendra 42% de la nouvelle entité et contrôlera son conseil d’administration avec 9 membres sur 14, tandis que SoftBank aura 27% du capital. Deutsche Telekom en hausse de 2.1% ce matin. Asda et Sainsburry fusionnent, Asda étant le bras anglais de Wal Mart. L’action Sainsburry en hausse de 17%. En Suisse, Straumann reste très bien entourée, l’action en hausse de 11% depuis jeudi passé.

Les marchés européens ouvrent autour de l’équilibre alors que le future SPX traite en hausse de 6 points.