Allemagne: recul du PIB confirmé au troisième trimestre, à -0,1%

AWP

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L’économie allemande affiche depuis plusieurs trimestres des performances inférieures à celles de ses voisins, elles-mêmes peu flamboyantes.

L’Allemagne a bien enregistré une chute de 0,1% de son PIB au troisième trimestre 2023, la crise énergétique pesant sur le secteur manufacturier, notamment dans l’automobile, selon des chiffres officiels confirmés vendredi

Après la quasi-stagnation observée sur la première partie de l’année en cours, l’économie allemande «a commencé le deuxième semestre 2023 avec un léger ralentissement», a déclaré Ruth Brand, présidente de l’institut de statistique Destatis, dans un communiqué.

L’économie allemande affiche depuis plusieurs trimestres des performances inférieures à celles de ses voisins, elles-mêmes peu flamboyantes.

En Italie, le PIB a stagné (0,0%) au troisième trimestre, par rapport au précédent, tandis qu’il a progressé de +0,1% en France et de +0,3% en Espagne.

Le modèle économique rhénan, reposant sur une forte industrie exportatrice, a été frappé par deux chocs intenses, avec la flambée des prix de l’énergie dans le sillage de la guerre russe en Ukraine et la montée rapide des taux d’intérêt en zone euro pour juguler l’inflation.

De juillet à septembre, la production du secteur manufacturier hors construction a reculé de 1,3, plombée par un recul dans la fabrication de véhicules automobiles et de pièces détachées, selon Destatis.

Les exportations se sont contractées de 0,8% et les importations de -1,3%, par rapport au deuxième trimestre.

Les impulsions positives sont venues des investissements en biens d’équipement, en progression de 1,1% au troisième trimestre.

Le gouvernement allemand a annoncé mi-octobre s’attendre à une baisse de 0,4% du PIB sur l’année 2023, avant un rebond espéré en 2024.

Outre la faiblesse démographique et un retard d’investissements, l’Allemagne est désormais exposée à «deux nouveaux facteurs de risque: l’austérité budgétaire et l’incertitude politique», après la récente décision de la Cour constitutionnelle allemande qui a annulé 60 milliards de dépenses mal budgétées, note Carsten Brzeski, chez ING.

En ajoutant à cela les effets du resserrement monétaire de la Banque centrale européenne, le lent déstockage dans les entreprises et les nouvelles incertitudes géopolitiques, «il est difficile d’imaginer que la stagnation économique de l’Allemagne prenne fin de sitôt», conclut l’économiste.

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