La production industrielle en Allemagne a baissé plus que prévu en septembre, plombée par l’automobile, illustrant les difficultés de la première économie européenne au ralenti.

L’indicateur a baissé de 1,4% sur un mois en données corrigées des variations saisonnières et de calendrier, atteignant son plus bas niveau depuis août 2020, a indiqué mardi l’office de statistique Destatis dans un communiqué.

Ce recul, pour le quatrième mois consécutif, est beaucoup plus fort qu’attendu par les experts de l’outil d’analyse financière Factset, qui tablaient sur une baisse de 0,3%.

Sur un an, la production industrielle recule de 3,7%.

«Ce recul s’explique principalement par l’évolution de l’industrie automobile», qui connaît une baisse de 5% sur un mois, explique le communiqué.

Le premier constructeur automobile européen, l’allemand Volkswagen, a dû réduire sa production dans plusieurs de ses usines pendant des semaines en septembre, à la suite des graves inondations en Slovénie ayant affecté un de ses fournisseurs.

Le groupe a également annoncé fin septembre la suspension de certaines de ses lignes de production de véhicules électriques à l’est de l’Allemagne, en raison d’une croissance moins dynamique que prévu des ventes.

La production pharmaceutique et celle d’équipements électriques baissent également, de 9,2 et de 4,4% respectivement.

La hausse de la construction mécanique, de 4,1%, n’a pas compensé la baisse générale.

Les branches les plus consommatrices d’énergie ont produit 8,5% de moins en septembre sur un an, plombées par les prix de l’énergie restés élevés. Certaines activités les plus énergivores, comme la chimie, peinent à retrouver leur niveau de production d’avant la guerre en Ukraine.

L’industrie allemande, pilier de la première économie européenne, souffre depuis plusieurs mois, affaiblie par la chute de la demande intérieure en raison de l’inflation persistante et de la hausse des taux d’intérêt.

Les exportations sont également moins dynamiques, freinées par le ralentissement de la demande en produits allemands notamment en Chine, un marché crucial pour l’industrie allemande.

De leur côté, les commandes à l’industrie allemande affichent leur pire trimestre depuis le printemps 2022, selon les chiffres publiés lundi par Destatis.

L’ensemble de ces indicateurs révèle un «risque que l’économie allemande ne termine l’année en récession», commente Carsten Brzeski de la banque ING.

Le gouvernement allemand a annoncé mi-octobre s’attendre à une baisse de 0,4% du PIB sur l’année 2023. D’après le FMI (Fonds monétaire international), l’Allemagne sera le seul pays du G7 en récession cette année et pourrait voir son PIB reculer de 0,5%.