Le pétrole dérape, le marché craint pour la demande et ne voit pas l’offre diminuer

AWP

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Le Brent termine sur une chute de 3,94% à 71,84 dollars et le WTI finit sur une dégringolade de 4,34% à 67,12 dollars.

Les cours du pétrole ont nettement reflué lundi, toujours sous l’emprise d’une série d’indicateurs décevants, qui font craindre un fléchissement de la demande, tandis que le marché doute d’une contraction de l’offre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a reculé de 3,94%, pour clôturer à 71,84 dollars.

Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en juillet, a lui cédé 4,34%, à 67,12 dollars. En séance, le prix de référence du WTI est descendu jusqu’à 66,80 dollars, au plus bas depuis six semaines.

«Les cours ont été secoués par l’inquiétude sur le ralentissement du marché physique», c’est-à-dire les mouvements effectifs d’or noir sur la planète, du fait d’une demande anémiée, a expliqué Phil Flynn, de Price Futures Group.

Les regards se concentrent particulièrement sur la Chine, premier importateur mondial de brut, «où l’on voit des signes de faiblesse structurelle de la demande», illustrée par la décélération des ventes de voitures, ont relevé, dans une note, les analystes d’Eurasia Group.

Pour Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown, les opérateurs redoutent l’effet à retardement des hausses de taux brutales enregistrées depuis un an, qui ne se traduisent, pour l’instant, que modérément sur les grandes économies occidentales.

Quant à l’offre, «il y a beaucoup de rumeurs sur la levée des sanctions contre l’Iran et le Venezuela», souligne Phil Flynn.

Un article du site britannique d’information sur le Moyen-Orient Middle East Eye avait fait état, jeudi, d’avancées dans les discussions entre Iran et Etats-Unis sur le nucléaire iranien, une information fermement démentie par la Maison Blanche.

Selon des chiffres mentionnés par Eurasia Group, la république islamique aurait exporté quelque 1,5 million de barils par jour en mai, contre environ un million en moyenne l’an dernier.

Ces données iraniennes ainsi que le maintien des exportations russes à un niveau très élevés ont incité les analystes de Goldman Sachs à abaisser de nouveau leur estimation de cours, à 86 dollars fin 2023, contre 95 jusqu’ici.

Même si ces volumes iraniens «pourraient ne pas être maintenus» à moyen terme, estime Eurasia Group, «ils pourraient atténuer les coupes de production de l’Opep+», le cartel composé de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés de l’accord signé en 2016.

Concernant l’Opep, «on s’interroge sur le fait de savoir si l’Arabie saoudite va effectivement réduire sa production» d’un million de barils en juillet, comme elle l’a annoncé début juin, selon Phil Flynn.

Toujours concernant l’offre, les cours ont mal vécu la publication de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), qui prévoit que la production de pétrole de schiste atteindra un record en juillet aux Etats-Unis.

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