Le dollar s’affiche mitigé, en suspens face aux incertitudes douanières américaines et chinoises, tandis que la livre sort du lot après des données sur l’emploi britannique confortant une approche prudente vis-à-vis des baisses de taux.
«Plus les États-Unis ébranlent le monde avec des droits de douane pour s’enrichir, plus le reste du monde se détourne du dollar», qui «reste sous pression, les anticipations de croissance s’affaiblissant», expose Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.
Washington souffle le chaud et le froid sur l’économie mondiale: l’administration Trump a lancé lundi une première étape vers la mise en place de droits de douane sur la pharmacie et les semi-conducteurs, après avoir suspendu les surtaxes appliquées à l’électronique.
Cet environnement incertain profite encore à l’or, qui grimpait de 0,58% à 3229,70 dollars l’once vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), proche de son sommet historique de lundi.
Le dollar grappillait, lui, 0,03% face à la monnaie unique, à 1,1347 dollar, mais refluait face au yen (-0,17%) ou à la livre.
La devise britannique, qui avait déjà gagné 1% face au dollar entre l’ouverture de la séance de lundi et sa clôture, continuait de se distinguer mardi, en progression de 0,30% à 1,3231 dollar.
Plus tôt dans la séance, la livre avait atteint un nouveau plus haut depuis début octobre 2024 par rapport au billet vert, à 1,3238 dollar.
Selon des chiffres officiels publiés mardi, le taux de chômage au Royaume-Uni est resté stable à 4,4% lors des trois mois terminés en février, tout comme la croissance des salaires (hors primes), en hausse de 5,9%.
«Ces données soulignent la persistance de la croissance salariale au Royaume-Uni, ce qui contraint la Banque d’Angleterre à adopter une approche plus prudente en matière d’assouplissement monétaire que les autres grandes banques centrales», souligne Derek Halpenny, de MUFG.
Selon l’analyste cependant, ces chiffres «sont toujours cohérents avec un rythme trimestriel de baisses d’un quart de point de pourcentage du taux directeur» britannique.
A ce stade, le marché table sur une coupe lors de la prochaine réunion de mai de la BoE, et sur une réduction d’ampleur similaire par la Banque centrale européenne (BCE) à l’issue de sa réunion de jeudi.
«Un assouplissement significatif est déjà largement intégré dans les cours», et une nouvelle coupe de la BCE «ne devrait pas ébranler la force sous-jacente de l’euro face au dollar», estiment les analystes d’UniCredit.