Pour les investisseurs, cap sur les valeurs refuges et notamment le franc

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Alors que la devise suisse flambe de près de 3% face au dollar, le marché de la dette est «le grand gagnant» des annonces douanières, commente Kathleen Brooks chez XTB.

Au lendemain de l’offensive commerciale massive lancée par Donald Trump qui fait trembler dollar, pétrole et Bourses, les investisseurs cherchent des placements peu risqués et se réfugient sur le marché des emprunts d’Etat, avec pour conséquence une baisse de leur taux.

Le président américain a annoncé mercredi une salve de droits de douane très lourds, en particulier contre l’Asie et l’Union européenne, s’attirant des menaces de riposte à ces mesures qui risquent d’asphyxier l’économie mondiale.

«Les droits de douane annoncés par Trump vont clairement donner un coup de frein au commerce mondial, car ils sont encore pires que ce que l’on attendait», explique à l’AFP Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM.

Face au choc, les investisseurs se ruent vers les valeurs refuges, au premier rang desquels les obligations d’Etats, ces morceaux de dettes d’un pays avec différents horizons de remboursement.

Le marché de la dette est «le grand gagnant» des annonces douanières, commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.

Par conséquent, «les rendements (taux d’intérêt: NDLR) chutent fortement partout» dans le monde, note-t-elle. Plus une obligation est recherchée par les investisseurs, plus son taux va baisser.

Le taux auquel les Etats-Unis emprunte sur dix ans a glissé sous la barre des 4% pour la première fois depuis octobre.

Le phénomène est accentué sur les taux à court terme en Europe, note Kathleen Brooks.

La possibilité d’une récession fait son chemin dans l’esprit des investisseurs. Et avec elle, des baisses des taux des banques centrales «pour atténuer une partie de la douleur causée par la nouvelle politique commerciale mondiale des États-Unis», explique la directrice de la recherche.

Au Royaume-Uni, le taux d’emprunt à deux ans atteignait 4,04% à 14H30 GMT contre 4,16% mercredi en clôture, peu après avoir touché un plus bas depuis octobre. En Allemagne, il touchait 1,94% contre 2,03% mercredi en clôture, après avoir atteint un plus bas depuis décembre.

«C’est une fuite vers la sécurité», relève Fawad Razaqzada, analyste de City Index, les investisseurs s’éloignant des actifs à risque comme les actions ou le pétrole.

Plébiscité en temps troubles, l’or a été quant à lui propulsé jusqu’à un nouveau record historique dans la nuit de mercredi à jeudi, à 3167,84 dollars l’once, avant de refluer quelque peu. Il était à 3122,04 dollars l’once à 14H40 GMT.

Le métal précieux est considéré comme la valeur refuge par excellence, recherché en période de crise économique et agissant comme réserve de valeur.

Autres valeurs refuge: le yen et franc suisse.

Vers 16H30, la devise helvétique s’envolait de 2,85% face au billet vert, à 0,8571 franc suisse pour un dollar. La devise nippone décollait quant à elle de 2,36%, à 145,89 yens pour un dollar.

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