USA: le risque de stagflation est «certainement plus élevé» qu’avant, estime Austan Goolsbee

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«Dans mes entretiens avec des entrepreneurs et des élus locaux, au cours des six dernières semaines, les discussions ont pris un tour plus anxieux», relève le président de la Fed de Chicago.

La perspective de voir les Etats-Unis confrontés à la fois à une croissance atone et à une forte inflation est «certainement plus élevée» qu’il y a quelques mois, a estimé vendredi le président de la Fed de Chicago.

Austan Goolsbee, qui vote cette année sur les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) américaine, était interviewé par la chaîne de télévision CNBC deux jours après que la banque centrale des États-Unis a décidé de laisser ses taux inchangés le temps d’y voir plus clair sur les effets des politiques du président Donald Trump.

Le président de l’institution, Jerome Powell, a évoqué une incertitude «inhabituellement élevée» pour la première économie mondiale.

«Dans mes entretiens avec des entrepreneurs et des élus locaux, au cours des six dernières semaines, les discussions ont pris un tour plus anxieux. On me parle de projets d’investissement sur pause (...) jusqu’à ce qu’il soit possible de déterminer comment seront les droits de douane, la fiscalité», a déclaré le président de la Fed de Chicago.

«Donc, je ne pense pas qu’on puisse encore avoir une idée précise de la météo» économique pour décider de la réponse monétaire appropriée, a-t-il imagé.

Interrogé sur le fait de savoir comment il évaluait le risque de stagflation par rapport à deux ou trois mois plus tôt, Austan Goolsbee a estimé qu’il était «certainement plus élevé».

«Les droits de douane font augmenter les prix et réduisent les perspectives» de croissance, a-t-il souligné.

«Donc cela représente un potentiel stagflationniste, ce qui est différent que de dire que c’est de la stagflation», a-t-il poursuivi.

La conjonction d’une inflation élevée et d’une croissance atone, a-t-il relevé, «il n’y a rien de plus inconfortable» pour la Fed, censée assurer à la fois stabilité des prix (considérée comme une inflation limitée à 2%) et plein emploi.

L’économie américaine est encore loin de cette situation, a-t-il relevé, considérant comme plutôt bons les taux de chômage et d’inflation actuels (respectivement 4,1% et 2,5%).

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