Les marchés européens dans l’attente des élections allemandes

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Paris termine en hausse de 0,39%, Milan gagne 0,45%, Londres reste à l’équilibre (-0,04%) et Francfort recule de 0,12%.

Les marchés européens ont terminé sans direction claire vendredi, dans l’attente des élections législatives allemandes ce week-end, quand Wall Street évolue dans le rouge après des indicateurs économiques décevants.

La Bourse de Paris a pris 0,39%, Milan a gagné 0,45%, Londres est restée à l’équilibre (-0,04%) et Francfort a reculé de 0,12%.

Les regards se tournent vers l’Allemagne, où des élections législatives se déroulent dimanche. «Le sentiment reste tendu et l’atmosphère nerveuse», résume Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Les sondages sont restés constants, accordant 30% des suffrages aux conservateurs de la CDU/CSU. Suit l’AfD (extrême droite) avec environ 20%, un record. Le parti social-démocrate (SPD) d’Olaf Scholz est menacé d’une débâcle historique (15%), même si ce dernier s’accroche à l’espoir de rallier les nombreux indécis. Les Verts sont crédités de 14%.

Quels que soient les résultats, les marchés s’attendent à «des négociations qui vont prendre du temps», estime Lionel Melka, gérant de Swann Capital.

«Les élections se déroulent dans un contexte difficile» détaille Jim Reid, économiste de Deutsche Bank. L’économie allemande «n’a pas progressé au cours des cinq dernières années, ce qui constitue une déception majeure et une grande source d’inquiétude», ajoute-t-il.

Les investisseurs espèrent qu’émergera «un gouvernement désireux d’augmenter les dépenses budgétaires et d’entreprendre des réformes structurelles significatives», selon les experts de J. Safra Sarasin.

Dans ce contexte incertain, l’euro perdait du terrain: vers 17h50, la monnaie unique chutait de 0,44% face à la devise américaine, à 1,0451 dollar.

Le marché obligataire restait toutefois imperturbable: les taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans allemand atteignaient 2,47%, contre 2,53% la veille.

Au même moment à Wall Street, les marchés évoluaient dans le rouge. Vers 17h50, le Dow Jones perdait 0,88%, le S&P 500 0,64% et le Nasdaq 0,81%.

Des indicateurs économiques aux États-Unis ont déçu les investisseurs, plombant les actions.

D’une part, la confiance des consommateurs s’est nettement dégradée en février, «en grande partie à cause de la crainte d’une augmentation imminente des prix» en raison des droits de douane promis par Donald Trump, selon l’estimation finale de l’université du Michigan, publiée vendredi.

«Le thème de l’inflation revient comme un boomerang, alors que la politique de Donald Trump en matière de droit de douane, la restriction de l’immigration et la baisse des impôts peut être désastreuse dans ce domaine», commente Lionel Melka.

D’autre part, l’indice PMI Flash pour le secteur des services aux Etats-Unis s’est établi à 49,7 points en février, selon des chiffres de S&P Global publiés vendredi, nettement moins que les 53,0 points estimés par les analystes de Factset.

«Au départ, la position pro-business de Trump a enthousiasmé les entreprises des services, mais maintenant l’incertitude géopolitique et les droits de douane pèsent», estime Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN Amro.

UnitedHealth dévisse

L’assureur-santé UnitedHealth, deuxième pondération du Dow Jones, lâchait près de 9% vers 16H50 GMT, après la publication d’informations de presse faisant état de l’ouverture d’une enquête par le ministère de la Justice américaine sur ses protocoles de facturation liés au dispositif Medicare.

Standard Chartered et Kingspan recherchés

La banque britannique Standard Chartered a pris 3,77% à Londres après la publication de résultats financiers en hausse pour l’exercice 2024.

A Dublin, Kingspan, spécialisé dans la conception et la fabrication d’enveloppes pour bâtiments, s’est envolé de 13,02%, lui aussi recherché après la publication de résultats jugés solides.

Pétrole en repli

Les cours du pétrole faiblissent, le marché s’attendant à une levée des sanctions américaines contre la Russie dans le cadre des négociations sur le règlement du conflit en Ukraine.

Vers 17h50, le prix du baril de Brent de la mer du Nord reculait de 1,89% à 75,03 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, cédait 2,02% à 71,01 dollars.

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