Les Bourses asiatiques ont dans l’ensemble reculé mercredi, plombées par la menace de Donald Trump de taxer drastiquement les automobiles importées aux Etats-Unis, tandis qu’à Hong Kong, la récente envolée des valeurs tech laissait place aux prises de bénéfices.
Tokyo sous pression, l’automobile chute
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en repli de 0,27% à 39.164,61 points, et l’indice élargi Topix en recul de 0,30% à 2.767,25 points.
Les titres des constructeurs automobiles, comme Toyota (-1,72%) ou Honda (-2,25%) ont chuté, «les investisseurs étant découragés par les déclarations du président Trump», ont noté les analystes du courtier IwaiCosmo Securities.
Le président américain a annoncé mardi qu’il prévoyait d’appliquer des droits de douane «d’environ» 25% sur les automobiles importées aux Etats-Unis, se donnant jusqu’au 2 avril pour décider s’il les imposerait.
L’industrie pharmaceutique est également dans le viseur de Washington, plaçant sous pression des firmes nippones du secteur, comme Astellas Pharma (-0,88%) ou Daiichi Sankyo (-3,28%).
La volatilité devrait rester de mise sur les marchés asiatiques.
«Dans une certaine mesure, les marchés continuent de considérer ces annonces de taxes douanières d’un oeil sceptique, s’interrogeant sur le calendrier et l’ampleur véritable des droits effectivement appliqués», estimaient les experts de MUFG, misant sur une volatilité accrue au gré des annonces de Washington.
Répit pour le yen, l’incertitude économique ressurgit
Après avoir fortement progressé la semaine dernière et lundi, le yen continuait de reprendre son souffle, se stabilisant (+0,29%) vers 06H30 GMT à 151,62 yens pour un dollar.
Les cambistes digéraient les menaces douanières de M. Trump qui pourraient particulièrement affecter les exportations nippones.
«Les montagnes russes du yen reflètent un tiraillement classique entre une Banque du Japon désireuse de remonter encore ses taux d’intérêt» après une croissance économique nippone plus solide qu’attendu au 4e trimestre 2024, et «la perspective de tensions commerciales croissantes», note Stephen Innes, de SPI Asset Management.
A Hong Kong, la fièvre tech s’essouffle
A Hong Kong vers 06H30 GMT, l’indice Hang Seng se repliait de 0,31% à 22.905 points. L’indice composite de Shanghai grimpait en revanche de 0,65% et celui de Shenzhen de 1,65%.
La place hongkongaise avait été portée depuis plusieurs semaines par une envolée des valeurs technologiques, dans le sillage du succès de l’outsider chinois de l’intelligence artificielle DeepSeek.
Mais cette fièvre semble s’essouffler, laissant place à des prises de bénéfices de la part d’investisseurs désireux d’engranger quelques profits après la flambée des cours.
Mercredi, Baidu plongeait de 2,83% après un recul de son chiffre d’affaires annuel. Le géant de l’e-commerce Alibaba -qui a bondi d’environ 50% depuis le début de l’année- reculait de 1,90%. Tencent perdait 1,61%.
Le marché hongkongais «était mûr pour des prises de bénéfices (...) nous observons un épuisement clair de la tendance aux achats» tous azimuts des valeurs tech, souligne Chris Weston, du courtier Pepperstone.
Pour autant, «un changement de regard à l’égard des marchés d’actifs chinois est à l’oeuvre», conforté par la rencontre lundi entre le président chinois Xi Jinping et de grands dirigeants d’entreprises du secteur privé, «et ce boom boursier est pleinement justifié, les replis devraient être peu prononcés», estime-t-il.
L’or reste proche de niveaux records
L’once d’or reculait de 0,15% à 2.931 dollars, après s’être envolée plus tôt dans la journée non loin des sommets records atteints la semaine dernière, profitant de son statut de valeur refuge.
Certes, les marchés boursiers ont accueilli avec soulagement la perspective de discussions sur un cessez-le feu en Ukraine, observe Kathleen Brooks, du courtier XTB.
Mais «l’absence de progrès concrets dans les négociations est soulignée (...) par la réaction du cours de l’or, qui a bondi mardi: cela pourrait être un signe de nervosité concernant l’échec possible à trouver un accord de paix durable entre Ukraine et Russie», insiste-t-elle.
Après avoir chuté à l’idée d’un retour de l’offre abondante d’hydrocarbures russes, les prix du pétrole remontent, «ce qui suggère que les investisseurs ne sont pas prêts à parier gros sur une baisse des prix de l’énergie à ce stade précoce des négociations», ajoute Mme Brooks.
Vers 06H30 GMT, le baril de WTI américain grimpait de 0,38% à 72,12 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord gagnait 0,29% à 76,06 dollars.