L’éventualité de négociations sur l’Ukraine plombe le dollar

AWP/AFP

1 minute de lecture

Vers 11h25, la devise américaine perd 0,41% face à l’euro, à 1,0426 dollar, et recule de 0,45% par rapport à la livre, à 1,2502 dollar.

Le dollar recule et le rouble monte jeudi, dans la perspective de négociations entre Donald Trump et Vladimir Poutine sur la guerre en Ukraine.

Le président américain a fait savoir mercredi qu’il rencontrerait son homologue russe en Arabie Saoudite, peu après un échange téléphonique entre les deux dirigeants qui ont convenu d’engager «immédiatement» des négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

Or un apaisement du risque géopolitique rend les investisseurs plus prompts à se tourner vers des actifs risqués, et à délaisser la valeur refuge du dollar, qui vers 11h25 à Paris perd 0,41% face à l’euro, à 1,0426 dollar, et recule de 0,45% par rapport à la livre, à 1,2502 dollar.

«Tant qu’une résolution concrète n’est pas finalisée, les traders resteront probablement prudemment optimistes», mais garderont cependant «un pied au-dessus du frein, prêts à se retourner au premier signe de turbulence», tempère Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

Plusieurs pays européens ont insisté sur la nécessité que rien ne soit négocié sans l’Ukraine et que l’Europe soit présente à la table des futures discussions.

Pour le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, il est «regrettable» que les Etats-Unis aient fait d’emblée des concessions «avant même le début des discussions».

Donald Trump a notamment jugé qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan, voulue par Kiev mais absolument rejetée par Moscou, ne serait «pas réaliste».

En attendant, l’euro bénéficie de la perspective de davantage de stabilité dans la région.

Il pourrait encore grimper en cas de «rétablissement des approvisionnements énergétiques en provenance de Russie», en particulier son gaz «bon marché» dont les économies européennes «s’étaient douloureusement sevrées depuis le début du conflit», estime Lee Hardman, de MUFG.

«Le rouble russe et les devises d’Europe centrale, la couronne tchèque, le forint hongrois et le zloty polonais» sont également particulièrement performantes jeudi, souligne l’analyste.

La devise russe gagne ainsi 3,58% à 90,74 roubles pour un dollar.

La monnaie britannique est par ailleurs soutenue par un rebond surprise, bien que modeste, du PIB du Royaume-Uni, en progression de 0,1% au quatrième trimestre.

A ce stade, «le marché s’attend à deux nouvelles baisses de taux de la part de la Banque d’Angleterre cette année, la prochaine étant prévue en mai», constate Kathleen Brooks, de XTB.

Selon l’analyste, l’évolution de ces projections sera «davantage influencée par données à venir sur le marché du travail et l’inflation au Royaume-Uni, plutôt que par celles, rétrospectives, sur le PIB».

A lire aussi...