Les Bourses asiatiques étaient sous pression mercredi de la guerre commerciale sino-américaine, Shanghai se repliant après une semaine de congés du Nouvel an, tandis que l’incertitude poussait l’or, valeur refuge, à un nouveau record.
Repli de Shanghai et Hong Kong, la guerre commerciale pèse
En annonçant sa décision de taxer les hydrocarbures, le charbon et certains véhicules importés dans Etats-Unis, en réplique aux droits de douane américains ciblant des produits chinois, Pékin a marqué mardi une escalade dans la guerre commerciale engagée par Donald Trump.
De quoi provoquer le désarroi des investisseurs: à la Bourse de Hong Kong vers 06H45 GMT, l’indice Hang Seng chutait de 1,25% à 20’530,13 points.
Les places de Chine continentale, de leur côté, ont rouvert sous pression après une fermeture d’une semaine pour cause de congés du Nouvel an lunaire.
L’indice composite à Shanghai cédait 0,68% à 3228,89 points. Celui de Shenzhen progressait en revanche de 0,37%, le succès de l’intrus chinois de l’intelligence artificielle DeepSeek soutenant les valeurs tech.
«Les marchés ont initialement salué la pause sur les droits de douane ciblant le Mexique et le Canada, mais la véritable bataille se déroule en Asie, où les tensions restent vives», a insisté Stephen Innes, de SPI Asset Management.
«Les tensions commerciales n’ont pas encore explosé, mais elles sont dangereusement proches du point d’ébullition, et quiconque les ignore le fait à ses risques et périls», avertit-il.
«Les liens commerciaux sino-américains restent un risque» pour les investisseurs, suspendus à d’éventuelles négociations entre les deux pays, car «les différends pourraient encore s’intensifier» abonde Kenny Wen, de KGI Asia, cité par Bloomberg.
L’annonce que les services postaux américains n’acceptaient plus les colis en provenance de Chine faisait lourdement trébucher à Hong Kong le géant chinois de l’e-commerce JD.com (-4,07%).
Tokyo fait du surplace, pénalisée par un yen renforcé
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a terminé en quasi-équilibre (+0,09% à 38’831,48 points), et l’indice élargi Topix a grimpé de 0,27% à 2745,41 points.
Les Bourse de Séoul (+1,11%) et Sydney (+0,51%) ont mieux résisté.
Outre les tensions commerciales qui assombrissaient le moral des opérateurs, la place tokyoïte était tirée vers le bas par les valeurs des groupes exportateurs, poids lourds de la cote.
Ces derniers étaient pénalisés par le renchérissement du yen, susceptible de les rendre moins compétitifs à l’international.
La devise nippone se renforçait en effet de 0,70% vers 06H45 GMT, à 153,34 yens pour un dollar, soutenue par la perspective de nouvelles hausses de taux par la Banque du Japon (BoJ), ce qui rendraient la devise plus rémunératrice.
«Les salaires nominaux moyens au Japon ont connu en décembre leur plus fort rythme de hausse depuis 1997, ce qui conforte les anticipations de nouveaux relèvements de taux», indiquaient les experts de Standard Chartered.
Ces salaires revalorisés sont en effet susceptibles d’alimenter l’inflation, poussant la BoJ à accélérer la normalisation de sa politique monétaire.
Honda s’envole, Nissan plonge, échec de leur fusion selon la presse
Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan a décidé de mettre fin aux négociations sur un projet de fusion avec son compatriote plus robuste Honda, selon le quotidien financier Nikkei.
La publication de ces informations a ébranlé les marchés: en milieu d’après-midi, l’action Nissan chutait de 4,86%, avant une suspension des échanges sur le titre.
A l’inverse, le titre Honda a bondi de quelque 12%, avant de terminer en hausse de 8,18%.
Record de l’or, le pétrole miné par les incertitudes
Face aux incertitudes nourries par la guerre commerciale sino-américaine, l’or - valeur refuge par excellence - s’est hissé mercredi à un nouveau sommet historique, à 2861,93 dollars l’once, après de précédents records déjà enregistrés ces derniers jours.
De son côté, les prix du pétrole reculaient, minés par les inquiétudes sur la demande face à l’assombrissement de la conjoncture économique.
Et ce dans un marché de surcroît rassuré sur l’offre de brut après la suspension des droits de douane américains ciblant le Canada, grand exporateur d’or noir vers les Etats-Unis.
Vers 06H45 GMT, le baril de WTI américain se repliait de 0,17% à 72,58 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord de 0,29% à 75,98 dollars.