La politique de Donald Trump donnera le ton de la délégation américaine au WEF à Davos, selon les experts. Le forum démarre le 20 janvier, jour de l’investiture du républicain. Entre Musk, Trump Jr ou Trump lui-même, les pistes restent ouvertes sur qui représentera la nouvelle administration.
Un membre de l’administration Biden pourrait faire une apparition surprise au début du forum économique mondial (WEF), selon les spécialistes. Il s’agirait là du dernier coup dans la petite guerre entre le démocrate et le républicain.
Les noms du secrétaire d’Etat Antony Blinken ou du conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan sont cités pour représenter le futur ex-président. Mais ils viendraient à titre personnel, l’administration Trump prenant les rênes à Washington l’après-midi du 20 janvier (heure suisse).
«Guerre» dans les rangs de Trump
Donald Trump, de son côté, enverra sûrement certains de ses représentants en Suisse afin de donner le ton lors du premier rendez-vous international de son mandat. Ce n’est pas impossible que le milliardaire Elon Musk, futur coresponsable du ministère de l’efficacité gouvernementale, fasse le déplacement, selon Lionel Fatton, professeur assistant en relations internationales à l’université Webster à Genève.
Le fils du président élu, Donald Trump Jr, pourrait aussi venir en tant que «messager informel». Ce dernier se trouvait au Groenland en tant que «touriste» cette semaine, au moment où le républicain a menacé d’annexer ce territoire.
Dans ce cas, les personnalités de l’administration - qui voient d’un mauvais oeil l’implication des membres de la famille Trump, très présents lors du premier mandat du républicain - feraient en sorte d’être sur place, selon Romuald Sciora, directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des Etats-Unis du think tank français IRIS.
Le futur secrétaire d’Etat Marco Rubio ou la future cheffe de cabinet Susie Wiles ou même le prochain vice-président JD Vance pourraient être présents. Ce dernier aurait encore plus de raisons d’être à Davos si Elon Musk s’y trouve aussi. «On assiste à un début de guerre entre les deux hommes, Musk donnant de plus en plus l’impression d’être vice-président», analyse M. Sciora, basé aux Etats-Unis.
Une intervention surprise de Donald Trump lui-même, éventuellement en visioconférence, n’est d’ailleurs, à ses yeux, pas exclue. La liste officielle des participants au WEF sera dévoilée mardi.
Fini le Trump de 2016
Il faut s’attendre à une communication trumpienne offensive de la part de la délégation américaine lors du forum, selon les experts. Le Donald Trump 2025 n’a rien à voir avec celui de 2016, prévient M. Sciora. Contrairement à l’époque, il est aujourd’hui très préparé et très bien entouré. Et il veut aller vite.
Les importants droits de douane que le républicain veut imposer à plusieurs pays qui exportent aux Etats-Unis, la guerre commerciale contre la Chine et ses projets d’annexion de territoires devraient être les thèmes phares de l’administration américaine à Davos.
En face, les grandes puissances risquent de maintenir la même position que lors du premier mandat du milliardaire. «L’UE, qui a déjà beaucoup de mal à avoir une voix unanime, considère pour l’instant les propos de Trump comme des blagues, ce qui est une grave erreur», estime Romuald Sciora.
La Chine, dont l’économie est plus faible qu’un temps, viendra sûrement avec une délégation sans personnalités de premier plan, selon Lionel Fatton. «Elle a tendance à faire la technique de l’autruche quand elle n’est pas en position de force», analyse-t-il.
Quant à la Suisse, il faudra voir si elle restera en retrait ou non, affirme le professeur assistant. Elle aura en tout cas à coeur de montrer son alignement avec l’UE après l’aboutissement des négociations sur les accords bilatéraux en décembre.