Retour brutal sur terre pour les acteurs du marché hier, l’ISM des services américain est passé par là, qui mesure l’activité économique dans différents secteurs mais aussi l’évolution du niveau des prix. On est heureux de constater sur les parquets de trading que l’activité des service est restée robuste aux Etats-Unis en décembre, portée par une hausse des nouvelles commandes. En revanche on s’étrangle en apprenant que les prix payés ont augmenté à 64,4, en novembre ils se situaient à 58,2, les économistes prédisaient un repli à 57,5, ça pique très fort et le marché ne tarde pas à réagir, envoyant le rendement du 10 ans US à 4,70% (4,68% ce matin), rappelons ici qu’il évoluait encore à 3,59% le 17 septembre. En résumé, les dernières statistiques macro nous confirment que la première économie du monde se porte comme un charme, mais aussi que dame inflation refuse encore et toujours de tirer sa révérence, pire elle semble prendre ses aises et retrouver des couleurs, les perspectives de baisses de taux par la Fed s’évaporent lentement mais surement, le marché des Fed Funds ne prévoit plus aucune coupe, il se met même à prédire 15% de chances d’une… hausse lors du FOMC du 17 juin 2026. Je sais, je sais, prévoir ce qui va se passer dans le marché dans un an et demi équivaut à tenter de deviner le niveau du SPX le 31 décembre. Le hic c’est que le marché est drogué à la politique monétaire expansionniste de la Réserve Fédérale américaine depuis 2009, la journée d’hier ressemble fort à début forcé de cure de désintoxication.
Ajoutez à cela l’arrivée prochaine de qui vous savez aux manettes du monde avec sa politique inflationniste sous le bras et sa rhétorique de plus en plus guerrière (le bougre envisage d’annexer le Groenland, le Canada et le canal de Panama). On sait que Donald Trump parle beaucoup pour bien souvent ne pas réaliser grand-chose, en revanche sa politique et sa posture ajoutent de l’incertitude au cocktail amer imposé au marché depuis quelques semaines. Or les financiers ont le doute en horreur, ils veulent de la vi-si-bi-li-té par-dessus tout. En plus la Chine est aux abonnés absents, les signaux d’alarme ne cessent de s’accumuler pour la deuxième économie du globe, ambiance…
Afin de ne surtout pas ajouter d’huile sur le feu, Thomas Barkin (président de la Fed de Richmond) signale que des pressions inflationnistes persistantes pourraient nécessiter des taux d'intérêt plus élevés. De son côté, l’omniprésent Raphaël Bostic (patron de la Fed d’Atlanta) prône la prudence, soulignant des progrès inégaux sur l’inflation.
Dans ce contexte léger et joyeux, on va faire comme d’habitude: a) garder la tête froide b) se rappeler que seul le long terme prévaut en finance c) attendre la publication du rapport mensuel sur l’emploi américain ce vendredi d) si la volatilité décolle, se rappeler le point a et envisager des opportunités, notamment en produits structurés.
Pas de miracle à Wall Street hier, qui plie sous la pression vendeuse engendrée par la déception de l’ISM. Les volumes d’échanges du NYSE explosent à la hausse (plus de 16 milliards de titres échangés), on tape avant tout sur la tech, normal c’est là que les plus importants profits se trouvent, au sein de l’indice S&P500 (SPX) seules l’énergie et la santé terminent la séance dans le vert, la volatilité gagne 11%, le VIX clôture à 17,82, il a de la marge, un niveau de 25 – 30 deviendrait intéressant pour les structureurs. Le breadth est déplorabel et les BATMAANs sont impuissants, particulièrement Nvidia, Tesla, Meta et Amazon. Ls rendements obligataires se tendent et le dollar retrouve de l’allant, la paire EUR/USD revient à 1,0331. Sur le 10 ans US on regardera la prochaine résistance à 4,73%.
Donald Trump intensifie les menaces concernant l'absorption du Canada et n’exclut pas de recourir à la coercition pour s'emparer du Groenland et du canal de Panama. Il exige par ailleurs que les alliés de l'OTAN consacrent 5% de leur PIB à la défense (contre 2% actuellement). L'UE doit être prête à se défendre contre les mesures commerciales protectionnistes de M. Trump ou de tout autre pays, déclare le chef de l'industrie de l'Union, Stéphane Sejourne.
Au menu macro-économique du jour, les minutes de la dernière réunion de la Fed, qui seront publiées à 20h00. Auparavant, les données sur l'emploi américain (enquête ADP et inscriptions hebdomadaires) auront été publiées.
Roche prend le contrôle de Poseida Therapeutics. SGS rachète l'américain Aster Global Environmental Solutions. BMW annonce que sa filiale de véhicules de luxe Rolls-Royce va investir 376 millions de dollars au Royaume-Uni pour produire des véhicule sur mesure. Exxon Mobil estime que les variations des prix du pétrole réduiraient de 500 à 900 millions de dollars ses bénéfices dans l'amont au quatrième trimestre. AWS (Amazon) va investir environ 11 milliards de dollars pour développer son infrastructure aux Etats-Unis (Géorgie) afin de prendre en charge les technologies de cloud computing et d'IA. Meta met fin à son programme de «fact-checking» aux Etats-Unis. Samsung s'attend à une hausse de son bénéfice inférieur aux attentes au quatrième trimestre. Tencent a racheté un nombre record d'actions après la chute du titre consécutive à l'inscription de l'entreprise technologique sur une liste noire américaine en raison de ses liens avec l'armée chinoise.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse hormis Séoul qui gagne 1,16%. Tokyo abandonne 0,26% à la cloche, Hong Kong rend 0,86%, Shanghai traite à l’équilibre et le Nifty50 perd 0,57%. Le future SPX récupère 11 points et l’Europe ouvre en très léger recul. L’or traite à 2650 dollars l’once, le pétrole progresse encore, le baril de WTI Light Crude est de retour à 74,94 dollars.