Les bourses américaines rebondissent jeudi, après le plongeon de la veille provoqué par les déclarations de baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed), tandis que l’Europe continue d’encaisser le choc.
En Europe, le CAC 40 à Paris a perdu 1,22%, le DAX de Francfort 1,35% et le FTSE de Londres 1,14%. Le FTSE de Milan a encore davantage reculé, de 1,78%. A Zurich, le SMI a cédé 1,93%.
A Wall Street, vers 16h50 GMT, le S&P 500 gagnait 0,67%, le Nasdaq 0,88% et le Dow Jones 0,62%.
A New York, «les investisseurs se disent finalement que la croissance est là et que les entreprises américaines vont bénéficier des mesures de dérégulation et de baisse d’impôts de Donald Trump», explique à l’AFP Stéphane Renou, de Milleis Banque.
La veille, les trois indices de Wall Street avaient lâché entre 2 et 3%, après la réunion de la Fed.
L’institution monétaire a en effet donné mercredi des perspectives prudentes pour la suite de son assouplissement monétaire, même si elle a tout de même abaissé de 0,25 point ses principaux taux.
La Fed «se rapproche fortement» de la fin de son cycle de baisse, a ainsi déclaré son président Jerome Powell, assurant que le Comité de politique monétaire de l’institution (FOMC), se montrera «plus prudent, concernant d’éventuelles futures baisses de taux».
Ces déclarations ont déçu les investisseurs.
La plupart d’entre eux «ne s’attend plus qu’à deux baisses de taux au maximum en 2025», d’un quart de point chacune, selon Andreas Lipkow, analyste indépendant.
«L’économie américaine est trop robuste, l’inflation trop élevée et le marché de l’emploi trop résilient. Tout ça sans parler de l’arrivée en janvier de Donald Trump et de son programme potentiellement inflationniste», estime M. Renou.
Nouvelle illustration: la croissance du PIB au troisième trimestre a été révisée à la hausse, à 3,1%, au lieu de 2,8%, selon des chiffres officiels publiés jeudi.
Dans ce contexte, le taux de rendement de l’emprunt obligataire américain à 10 ans grimpait à 4,55% vers 16H50 GMT, contre 4,51% la veille en clôture.
Les obligations américaines emportaient avec elles les européennes. Le taux français à 10 ans était à 3,11% contre 3,05% la veille, le taux allemand à 2,30% contre 2,24% et le britannique à 4,58% contre 4,56%.
Côté changes, le dollar reculait de 0,20% par rapport à la monnaie européenne, à 1,0375 dollar pour un euro.
Jeudi, deux banques centrales ont aussi fait connaître leur décision de politique monétaire.
Devant faire face à une inflation tenace, la Banque d’Angleterre a gardé son taux directeur à 4,75%, sans s’engager sur d’éventuelles baisses à venir.
Le taux de la Banque du Japon a également été maintenu à 0,25%. Dans le sillage de cette décision, la devise japonaise perdait vers 16H50 GMT 1,78% face au dollar et s’échangeait à 157,62 yens pour un dollar.
Le pétrole en recul
Les cours du pétrole sont en recul, rafraîchis par les positions prudentes de la Fed. Le prix du baril de WTI reculait vers 16H50 GMT 0,62% à 72,93 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord de 0,59% à 72,93 dollars.
Le bitcoin valait 100.983 dollars, stable (0,03%).
Telecom Italia recule
Le groupe Telecom Italia a reculé de 7,86% à Milan, après que le ministère italien des Finances a soumis jeudi une offre pour le rachat de 100% de Sparkle, sa filiale spécialisée dans les câbles sous-marins, valorisant la société à 700 millions d’euros.
Micron Technology déçoit
Après la publication de prévisions jugées décevantes mercredi, le groupe américain de semi-conducteurs Micron Technology perdait vers 16H50 GMT plus de 15% à Wall Street.
Le groupe a entraîné dans sa chute les géants du secteur en Europe, à l’image de STMicroelectronics (-6,20%), Infineon Technologies (-4,69%) ou ASML (-3,69%).